AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean Monneret (3)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Le livre de l'aquarelle

"L’aquarelle est quelque chose de diabolique !"

(Van Gogh)



La rageuse proclamation du génial Vincent va probablement faire sourire ceux qui n'ont jamais tenté l'expérience avec l'aquarelle. Cette technique en apparence simple était toujours considérée comme une "cousine pauvre" de la peinture. Les filles de bonne famille pratiquaient autrefois l'aquarelle à côté de la sempiternelle broderie pour faire preuve de leur sensibilité artistique ; c'était gracieux, léger, et pas salissant pour leurs robes estivales en mousseline blanche. Odeur de la térébenthine, ongles incrustés de peinture, longue souffrance de la création "véritable" et la gloire qui venait (ou pas) ensuite étaient réservés aux hommes, qui recouraient tout au plus à cette technique pour faire une couche préparatoire, ou pour agrémenter une esquisse par un lavis.



Même de nos jours, si vous faites les Beaux-Arts, vous finirez par maîtriser le lavis monochrome, mais vous ne saurez rien sur la pratique de l'aquarelle, ce "passe-temps du dimanche", toujours occultée au profit de la peinture.

Et pourtant, ceux qui ont essayé vous confirmeront que c'est une technique on ne peut plus réjouissante, à partir du moment où on commence à la maîtriser.

Le chemin est long et relativement périlleux, et vous constaterez très vite que la plupart des manuels actuels du genre "Aquarelle facile" ne font que vous inciter à l'achat du matériel cher et inutile, et vous font recopier (voire décalquer) les modèles proposés sans que cela vous apporte quoi que ce soit... à part la déception que le résultat ressemble à peine aux lesdits modèles. Je laisse encore la parole à Van Gogh :

"Je devrais toutefois passer par d’autres échecs, car je crois que l’aquarelle exige une grande habileté et une grande rapidité dans le travail. On doit travailler dans la matière mi humide pour obtenir de l’harmonie, et on n’a pas beaucoup de temps pour réfléchir. Il ne s’agit donc pas de travailler fragmentairement, non, on doit ébaucher presque d’un coup…"

Vincent avait raison, cent fois raison... et ces paroles sont d'autant plus frappantes de la part d'un peintre qui étonnait par sa rapidité ! On peut reprendre la peinture autant de fois qu'on veut, on peut la corriger à l'infini, on peut imiter à s'y méprendre les créations des autres... tout cela n'est pas possible avec l'aquarelle. La fusion de couleurs reste imprévisible et unique, et les corrections sont presque impossibles, même si l'aquarelliste "occidental" reste toujours avantagé par rapport à la pratique orientale de sumi-e. Les deux techniques sont au fond assez ressemblantes, mais l'aquarelle permet tout de même un léger pré-dessin et, au pire, quelques corrections ou pauses dans le travail. Quoi qu'il en soit, toutes ces techniques dites "rapides" demandent au préalable beaucoup d'effort, et donnent aussi une bonne leçon d'humilité... fait relativement surprenant dans la culture des kits préfabriqués, cautionnés par le credo "tout, tout de suite, et sans peine".

Jean Monneret aime mieux peindre que vendre, ce qui rend son "Livre de l'aquarelle" (1990) très précieux, du moins à mes yeux.



En tant que peintre et aquarelliste, professeur des Beaux-Arts et président du Salon des Indépendants, il ne vous cache pas que le passage à l'aquarelle sera rude sans maîtriser les bases du dessin, et sans aucune notion d'anatomie, de proportions et de composition. Sans apprendre à "voir" vraiment ce qu'on dessine, en somme. Que vous passerez forcément par des ratages et des déceptions, mais aussi qu'aucun manuel illustré ni aucune explication verbale ne vaut l'expérience directe (ce que je m'efforce souvent, en vain, d'expliquer à mes débutants découragés).

A la fois "beau livre" et manuel, l'ouvrage (très richement illustré) commence par l'introduction au monde de l'aquarelle : l'histoire, les techniques, les usages (souvent surprenants), l'évolution du matériel utilisé... de plus, Monneret raconte avec la même aisance qu'il dessine, alors cette partie "technique et historique", bourrée de découvertes et d'anecdotes, se lit aussi bien que n'importe quel roman d'aventures.

Vient ensuite la partie "pratique", qui retrace la genèse de onze sujets pour les différents types de l'aquarelle d'art (en augmentant peu à peu la difficulté), et de sept autres pour l'aquarelle d'illustration : en tant qu'apprentis, on n'est pas censé les recopier, mais plutôt s'en inspirer pour s'approprier les procédés en se tournant vers des modèles réels dans notre entourage. Les conseils sont clairs et pertinents.

Il ne reste plus qu'à se lancer sans crainte dans le monde des liquidités transparentes.

"Et si vous vous posiez secrètement la question : en combien de temps aurai-je réalisé tous les exercices proposés dans le "Livre de l'aquarelle" ? Sérieusement, en assimilant les techniques, en observant bien les conseils, avec régularité : un an ! Un an, cela est peu dans la carrière d'un artiste."

Comme je suis on ne peut plus d'accord avec l'auteur, en ajoutant encore avec optimisme que le processus d'apprentissage en art n'est en réalité jamais fini, je lui mets de bon coeur 5/5 pour ce livre aussi beau qu'utile.
Commenter  J’apprécie          7221
La tragédie dissimulée : Oran, 5 juillet 1962

Le livre est court et très documenté. Il relate essentiellement l'événement décrit en 4eme de couverture. Mais aussi parle de De Gaulle qui voulait se débarrasser à tout prix de l'Algérie, de l'OAS en qui les pieds-noirs avaient plus confiance pour défendre leurs vies qu'en l'armée française qui n'avait pas les ordres.
Commenter  J’apprécie          140
Vivre à Alger : La Guerre et la Paix dans l'A..

Un ouvrage remarquable et criant de vérité sur l'Algérie française où, dans le récit, le destin de trois hommes et d'une jeunes femme se croisent. Pour moi, pied-noir, j'y ai retrouvé des pages de vie ressemblant à celles de ma famille : des personnages entiers aux traits de caractère marqués et passionnés, des moments d'espoir liés à l'arrivée du général de Gaulle au pouvoir suivis du désespoir lié à la trahison de celui-ci par rapport aux promesses faites aux Français d'Algérie, des douleurs qui ne cicatrisent toujours pas suite à l'assassinat de certains parents lâchement assassinés par le FLN ou tombés sous les balles de l'armée française lors de la manifestation pacifique de la rue d'Isly.



Ce livre est terriblement poignant tant du fait des situations décrites que du style de l'auteur qui emporte le lecteur dans le tourbillon meurtrier de l'histoire. Une oeuvre qui parlera au cœur des pieds-noirs dont une partie de l'âme est toujours là-bas, car comme Albert Camus l'écrivait "l'Algérie on n'en guérit jamais", qu'à celui des métropolitains qui, avec le recul du temps, pourront comprendre le drame que nous avons vécu.



Un ouvrage qu'il faut avoir lu et que l'on dévore avec passion.
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean Monneret (13)Voir plus

Quiz Voir plus

Candide

Où se situe le château du baron au début de l'histoire ?

En Normandie
En Angleterre
Aux Pays-Bas
En Westphalie

12 questions
3448 lecteurs ont répondu
Thème : Candide de VoltaireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}