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Critiques de Jean Onimus (5)
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Les ecrivains devant dieu - camus

J’ai retrouvé ce petit livre jamais lu, inopinément, au fond d’une de mes bibliothèques, coincé , occulté par deux gros pavés.

En guise de commentaire, je me bornerai à livrer quelques lignes de l’introduction de Jean Onimus qui résument vraiment la position de Camus.

« Parce qu’il n’est pas un philosophe mais un homme simple doué du génie de l’expression, Camus est proche de nous (…)

Au milieu des doctrinaires qui croient avoir raison, Camus est resté celui qui cherche et qui n’est jamais sûr mais dont l’hésitation même séduit par sa franchise et sa sévérité.

« Je ne suis pas un philosophe, lit-on dans une interview de 1945. Je ne crois pas assez à la raison pour croire à un système. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment on peut se conduire quand on ne croit ni en Dieu ni en la raison ».

Voilà comment Camus a vécu le « fond du problème » : par le dénuement et par l’ingénuité, parce qu’il est un enfant du siècle et qu’il en a pleinement connu les misères et les vertus. Ce « fond » peut-il être qualifié de religieux ? (…) Au sens stricte, si l’on entend par religion le sentiment du divin, les mythes, dogmes et liturgies qui en résultent, il faut dire nettement que Camus et de ceux qui ont totalement évacué la religion. Pour lui la question est dépassée, résolue (…)

Le « fond du problème chez Camus est religieux si l’on désigne ainsi ce qui est à l’origine des religions : l’angoisse existentielle, le sentiment de la culpabilité, l’horreur de la mort et l’expérience atroce de de l’absurde. (…)

Camus fera un courageux effort pour dépasser la contradiction et déboucher sur une sagesse qui permette aux hommes de rester dignes du nom d’hommes tout en se passant de Dieu, pour rendre l’irrationnel moins opaque et en faire même un point d’appui paradoxal l’héroïsme et à la sainteté. (… »

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Qu'est-ce que le poétique ?

Merci.

Il y a peu de livres qui permettent de faire un pas de coté, qui incitent à penser différemment et dont vous ressortez avec de petites, toutes petites étincelles dans le regard.

Alors Merci pour ce cadeau rare et forcément précieux.

Jean Onimus est injustement méconnu sur Babelio. Son oeuvre est importante et les éditions POESIS ont eu l'excellente idée de publier cet essai posthume écrit probablement avant le XXIe siècle .

J'ai pris le temps de lire et relire Qu'est-ce que le poétique pour qu'il continue de m'imprégner au quotidien. Et c'est bien l'intention de l'auteur !

Jean (je vais l'appeler par son prénom, nous sommes un peu intimes maintenant), spécialiste de Péguy et de Teilhard de Chardin, considère la prose comme le châtiment d'une transgression originelle. Il n'aime pas beaucoup ça et il aurait détesté Chat GPT4 :

"On ne peut vivre humainement qu'en poète".

Après un chapitre d'injonctions édifiantes à se défaire de la prose (il parle d'aliénation culturelle, de barbarie savante) il nous entraine, via la révolte (la révolution personnelle plutôt), sur les chemins de la poétisation.

Et là, waou, ça dépote.

Il convie Le Clèzio, Jacottet, Char et bien d'autres pour nous entrainer sur les chemins de travers de:

- l'Attention

"Simplement,

Voir..."

"L'eau que tu bois

A connu la mer..."

-la Joie

"Entendre chanter les choses.."

-du Concret

"Nous ne sommes réels que dans la rencontre du présent: là où la proue fend l'eau"

"Ne regardez qu'une fois la vague jeter l'ancre dans la mer"

-du Haïku

"Je rentrais

Furieux, offensé

Le saule dans le jardin"



Jean nous pousse tendrement du coté de la transcendance (chapitre merveilleux sur "L'arriéré-pays") que j'ai lu et relu pour comprendre enfin que cela correspond à la notion de Résonance dépliée par le philosophe allemand Harmut Rosa (que j'aime beaucoup).

Poésie des ruines, de l'inachevé, du sacré où Jean serre Claudel et Giono dans ses bras puis les mets à ses cotés pour nous embrasser, à notre tour, nous l'avons bien mérité...

Plus loin il va traquer le poétique dans la musique, la photographie, la danse etc...

"Un poète modernes n'a pas grand-chose à dire (tout à été dit), mais il a tout à suggérer"

Et là je pense au spectacle éblouissant, vu la semaine dernière ou peut-être avant, je ne sais plus, à la Maison de la Danse. Hofesh Shechter chorégraphiait "Clown" et "Fix". Je crois avoir pleuré et puis ri et puis applaudi beaucoup, beaucoup, en à avoir mal aux mains.

Et puis Jean nous invite.

Chez lui, chez chacun d'entre nous.

Pour marteler le quotidien de petites touches bleutées, de chants de chardonneret, d'autels païens et de nuits à la belle étoile.

Le poétique est un phénomène festif qui s'incarne ainsi au quotidien.

Je crois que j'avais besoin de le lire, de l'entendre.

On en a tous besoin, non?

Je garde pour moi cette exemplaire annoté.

C'est un très,trés beau cadeau, à recevoir bien sur, mais aussi à offrir. Par les temps qui courent...







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Provence

Cet ouvrage, publié en 1989, comporte sept chapitres écrits par des professeurs d’université en histoire, ethnologie, langue et littérature provençales, économie, etc.

C’est la partie ethnographie qui m’a intéressée, en particulier le village provençal, où l’on voit vivre les gens dans leurs habitations au sein de la famille-souche et dans les bourgs au milieu de la société locale. La partie historique mérite d’être lue pour comprendre les singularités de cette région.

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Essais sur l'émerveillement

Ce qui nous manque de plus en plus....

Trois paramètres me semblent nécessaire pour "exister": la curiosité, la capacité de s'émerveiller, et maintenir quoiqu'il advienne une capacité et une volonté d'ouverture ("écouter et entendre")

Cet ouvvrage me confirme dans cette nécessité avec une position de l'auteur essentiellement sur l'écoute de la "nature". C'est ce qui m'a séduit mais en même temps ce qui m'a placé devant les limites que c'est fixé l'auteur.
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Les dimensions du changement

Trés complet....donc complexe!

Certains passages deviennent plus que complexes si on ne possède pas une bonne culture de base sur Socrate, St Augustin, Descartes, Rousseau, Aristote et j'en passe....

Cela étant dit Jean Onimus pose le problème de la Vie dans sa dimension complexe: comment le complexe génère indissociablement la simplicité qui permet la Vie et donc l'évolution.

Livre à lire et à relire!
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