Développer le nucléaire, c’est opérer sur tous les registres à la fois : celui de la guerre et des rapports de puissance mondiaux, celui de la production d’énergie et des rapports de force économiques mondiaux. Impossible d’échapper à cette inéluctable nécessité. Il n’y a pas un atome ‘bon’, le pacifique, et un atome ‘nuisible’, le militaire, il y a l’atome et sa rationalité totalisante.
Plus nous arrachons de choses à la nature grâce à l'organisation du travail, aux grandes découvertes et aux inventions, plus nous tombons, semble-t-il dans l'insécurité de l’existence. (...) Si nous voulons profiter en tant qu'hommes de notre connaissance de la nature, il nous faut y ajouter la connaissance de la réalité humaine.
Bertolt BRECHT
les inégalités et l’injustice sociale ne sont pas les simples résultats mais bien les vrais facteurs sous-jacent des crises environnementales et économiques perçues, la vraie solution des problèmes en question consiste à combattre ces facteurs.
Pas d’autres possibilités, en conséquences, que d ’élargir coûte que coûte les usages de l’électricité, de ‘forcer’ artificiellement leur diffusion, pour l’instant relativement réduite, guère plus d’un quart des énergies primaires commerciales dans le monde aujourd’hui. La logique des producteurs commande obligatoirement celle de la consommation. L’offre détermine la demande. Ce n’est plus la production d’énergie qui répond à la consommation globale de la société, c’est la société qui doit obéir au mouvement de la production.
La durée nécessaire de cet amortissement (par la nature de ces nuisances) ne relève plus du temps ‘économique’ qu’est aujourd’hui le temps social, mais de l’échelle des temps géologiques.