Alors, et pour la première de sa vie, Samuel se mit à raconter Sobibor. Ce fut comme si les vannes d'un immense barrage venaient de céder. Il décrit la survie du petit animal apeuré qu'il était devenu en quelques semaines au sein du camp. Le travail ignoble, la faim, les maladies, les poux, les coups, et la mort partout, à tourner autour, à frapper à l'aveugle. Au fur et à mesure qu'il parlait, la jeune femme pouvait voir la peur revenir au fond de ses yeux.