Oh non, me dis-je, ils ne feront pas de moi une recluse. Qu'y puis-je si l'Allemagne a envahi la France? Si le gouvernement de Vichy s'est allongé devant l'ennemi? Je n'ai pas collaboré avec ces gens. Je n'ai jamais émis la moindre opinion en public. C'est ainsi, dans le climat de terreur qui monte, ce Thermidor des Français entre pétainistes et réfractaires, chacun se trouve enrôlé et doit choisir son camp, même si on ne le veut pas, même si on le refuse de toutes ses forces, par l'inertie, le silence, le mépris ou que sais-je encore.