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Citations de Jean-Paul Malaval (257)


David tourna son regard vers le Tarn, long serpent de jade qui paraissait se faufiler entre les collines sans se presser, assuré de sa tranquille reptation. Il y avait de la paresse dans cette rivière, une paresse qui avait fini par se communiquer aux populations installées par-delà les berges boisées. Puis on avait appris, à force de temps et de patience, à apprivoiser les plaines et les coteaux, à les faire fructifier et, finalement, à s'accommoder des richesses qui semblaient tomber du ciel comme une manne céleste.
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Quelquefois, l'amour s'apparente au viol, lorsqu'il se termine d'un coup, sans explication. Un sourire évasif ou un petit mot minable pour solde de tout compte.
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L'homme lâche rêve à sa puissance et se recroqueville sur lui-même, plus malheureux que jamais de l'inaccompli.
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Angéline aimait à passer ses après-midi dans le grenier de la vaste demeure de son père où étaient stockées toutes les reliques familiales. Rien n’impressionnait plus la jeune fille que les collections de vêtements, de linges, de chapeaux, de parapluies, de gants, de chaussures soigneusement rangées dans des malles ventrues, désormais abandonnées à la poussière dans le sanctuaire obscur.
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Un amant n'est jamais sans reproche, se disait Mélisange Reims, et c'est de salubrité mentale que de lui rappeler incessamment. M. Bassompierre vient me visiter, abandonne son sperme après quelques savants jeux de mains et repart satisfait et repu. Ne devrais-je voir en lui qu'une machine éjaculatoire ? On s'ennuierait vite à cette routine. Il me faut casser le rythme, rappeler que je ne suis pas seulement un vagin.
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C'est un boulot idiot , architecte, surtout quand il s'agit de dessiner des cubes afin d'y faire entrer le maximum de gens sans qu'ils se gênent les uns les autres .
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C'était un matin extraordinaire. Une aube d'été, rose à l'horizon, comme Angel Monestier aimait à la contempler, d'un pas nonchalant, en faisant la tournée des dépendances. L'odeur de foin embaumait sa grange. L'homme tira sur la porte et se glissa en douce dans l'antre rien que pour le plaisir, une fois encore, d'en respirer les essences divines.
(incipit).
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- Mon père, disait, autrefois, qu'il n'aimait pas serrer la main des ouvriers, parce qu'ils avaient la peau usée...
Le vieux éclata de rire.
- Pour qu'il y ait des riches, il faut que des pauvres travaillent pour eux. Et à mon avis, il serait plus charitable que les riches, enfin, ignorent leur répugnance.
- Maman a les mains douces, et pourtant, je ne crois pas qu'elle soit riche.
- La richesse du cœur vaut tout l'or du monde, mon petit. Et je crois, moi, dur comme fer, que le cœur est plus important que tout
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César se mit à chuinter quelques ordres de connivence. Aussitôt Sextus vint se placer à un pas de lui, la truffe dans les fougères. Et, d'une marche alerte, la troupe gagna le plateau, en suivant une sente étroite. Le jeune Julien fermait la marche, le fusil en bandoulière. Palamède, dans son for intérieur, désespérait d'en faire un jour un Nemrod convenable. Et de le voir, ainsi, musarder à l'arrière, gauchement, le chagrinait. Comment peut-il exister une telle indifférence pour les plus nobles occupations de l'homme : la chasse, les femmes, l'argent, le pouvoir ? C'étaient des mots qui revenaient souvent dans son esprit, des maîtres mots par lesquels se révèle la véritable nature de l'homme d'action.
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Il n'est rien qui puisse arracher un homme à son histoire, quand celle-ci poursuit son cours inexorablement. Sinon à se placer en marge. A cultiver l'errance. Sans but. Sans destination.
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- Depuis le temps , ma chère Louise, nous formons un vieux couple. Il ne sert à rien de nous mentir sur nous-mêmes. Je sais ce que vous pensez de moi. Que je ne suis plus le chef intransigeant et autoritaire d'autrefois. Il me suffisait de hausser le ton pour que les échines ploient. Mais, voyez-vous, le pouvoir ne m'intéresse plus. Ce désir de puissance - dont la dernière victime fut ce pauvre Monteville, à ce que je crois - m'a abandonné après le retour à la vie de mon fils. Le singulier destin de Julien m'a rendu humble et indifférent. Cela parait contradictoire, l'humilité et l'indifférence. Pourtant, c'est la vérité. Et il faut que je m'en explique. Humble devant les hommes, et indifférent à moi-même. Avouez qu'il vaut mieux, à tout bien considérer, cet ordre-là que l'inverse.
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Les bons livres sont comme certains êtres précieux que nous croisons, pensait-elle. En les retrouvant, même des années après, ils nous offrent un visage différent. Et ceux qui nous déçoivent ne méritent pas notre intérêt. Voilà ce que nous apprennent la littérature et la vie.
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- Ainsi que je vous l'ai expliqué dans ma lettre, dit-il en arpentant le couloir sombre, je m'occuperai des petits. Vous disposerez donc des grands, ceux du certif. C'est de la bonne graine de petits paysans, sans malice. Arriérés, certes... Pour ne pas dire benêts. Mais sans une once de méchanceté. Ça vit trop près de la nature pour être pervertis.
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C'est un instant décisif dans la vie d'un amour, avoir ou ne pas avoir d'enfant.
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Un titre, "Staline est mort", barrait la une du journal.
- Nous sommes bien le 7 mars 1953, fit Coraline qui ne regardait les journaux que pour lire les dates, car, dans sa perception du temps, les jours ne se décomptaient que par jeudis et dimanches tant la numérotation lui paraissait d'une abstraction totale.
- Dans deux mois, tu auras onze ans.
- Qui est donc ce Staline ?
- Le chef de la Russie, soupira Adeline.
- C'est leur président ?
- Non. Ils n'ont pas de président.
- C'est quoi alors ?
- Un dictateur. C'est-à-dire quelqu'un qui dirige sans avoir été élu par le peuple.
- C'est comme Louis XIV ?
- Oui, sourit Adeline, c'est un peu la même chose.
- Alors, ils n'ont pas encore fait la révolution, là-bas ?
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Les bons livres sont comme certains êtres précieux que nous croisons, pensait-elle. En les retrouvant, même des années après, ils nous offrent un visage différent. Et ceux qui nous déçoivent ne méritent pas notre intérêt. Voilà ce que nous apprennent la littérature et la vie.
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Vers les cinq heures du soir, sous le couvercle d’étain, les flocons tombèrent deux jours pleins. Le paysage changea de forme avec la douceur légère du duvet, la molle rondeur des édredons blancs et une forte envie de sommeil.
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Martin entra par la petite cour et mena ses deux percherons dans la grange. A l'intérieur, il y avait un vieux bac taillé dans la pierre où les chevaux purent se désaltérer. Puis, il fit descendre du fenil un ballot de paille et de foin pour les nourrir. Au-dehors, la nuit commençait à tomber tandis que le tapis de neige s'épaississait. Le vent redoublant faisait claquer les ardoises du faîtage. Et Martin se demanda s'il n'allait pas passer la nuit ici, auprès de ses chevaux.
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Et Angel s'avança pour embrasser une petite bonne femme maigriotte, la peau du visage tannée comme une vieille pomme d'hiver. Elle ne sut dire trois mots. C'était son rôle de baptiser les silences par des mouvements de tête, tant l'acquiescement à toute chose faisait partie de son quotidien. Une femme de peine, docile et domestiquée, pensa Angel avec émotion.
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- Le mal est dans l'individu. Le mal se débusque là où il sévit, sur la personnalité du sujet. Imaginez ce qu'il advient lorsque le mal s'additionne à la masse humaine. Il grandit, se fortifie, se ramifie. Le mal social prolifère telles de métastases cancéreuses. Tant qu'il est contenu à l'individualité, il est inopérant. Comme une tumeur qui ne parvient pas à franchir les barrages lymphatiques, si l'on admet, forcément, que la masse sociale fonctionne comme une lymphe en drainant, par tous les organes du corps, les cellules malignes. C'est donc dans les rapports sociaux qu'il trouve son terreau fertilisant. Et alors, il enfle monstrueusement, dévore son espace vital, et mieux même, en conquiert d'autres, insoupçonnés.
- Qu'entendez-vous par le mal ? questionna Marine.
- Le mal est tout ce qui entrave la bonne marche de l'entreprise. Je citerai en premier, l'appât du gain, ensuite, le goût immodéré pour l'individualité, puis l'orgueil, la paresse...
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