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Critiques de Jean-Paul Pitou (3)
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Sainteny 1938-1963 : De l'ombre à la lumière

Sainteny, petite commune de la Manche, située dans le Cotentin a subi de graves dommages lors de la deuxième guerre mondiale. En 1938, sa population avoisine les 900 habitants. C'est une région typique de bocage et de marais, pratiquant l'élevage bovin, équin, porcin et de la polyculture. Malheureusement, elle appartient, lors de la guerre, à la zone dite interdite, du fait de sa localisation (zone côtière). En effet, la France est divisée par l'envahissement des allemands en trois zones, la zone occupée, partie supérieure de notre territoire, délimitée au sud , approximativement par la Loire, la zone dite libre, au sud de cette ligne et la zone interdite située tout le long des côtes et des frontières entre Italie, Suisse, Allemagne, Luxembourg et Belgique...



Jean-Paul Pitou nous décrit avec de nombreux témoignages, l'invasion de cette petite commune rurale, fort tranquille. Tous les combats menés par les diverses divisions en présence: les allemands et les alliés sont scrupuleusement rapportés avec le journal de marche de la force en présence et au jour le jour. Nous connaissons le nombre des hommes participants à la lutte, face à face, leurs équipements en munitions et en engins blindés, les bataillons qui les composent. Nous apprenons la nationalités des intervenants, leurs origines, le matériel dont chaque section est équipée. Nous suivons l'avancée des troupes lors des luttes, presque du corps à corps en raison de la végétation et des marais. De très nombreux accrochages au quotidien qui vont d'une part, décimer la population locale, détruire les maisons d'habitation, les commerces, d'autre part, dévaster les récoltes et ravager les champs et les prairies. De plus les sols seront minés. Il y aura beaucoup de travail à faire pour tout remettre en cultures. Le travail de l'auteur est considérable. Il a relevé tous les morts au combat et a relevé leur matricule , leur origine, leur lieu de naissance,l'unité dont ils émanent , la date et le lieu d'inhumation. il y a beaucoup de recherche.



Il faudra des années à la commune pour se relever. mais les habitants ayant quittés précipitamment et provisoirement leurs domiciles, reviendront le plus rapidement possible sur les lieux et rebâtiront leurs demeures. La vie reprendra lentement son cours. Il faudra édifier les écoles (cette région est très catholique et pratiquante d'où la présence de deux écoles, une laïque et une privée), refaire des équipements sportifs, culturels et même cultuels. En effet, l'église a subi de graves dommages, son clocher n'a pas été épargné. Tous les habitants travailleront durement pour tout remettre, non en l'état mais ils apporteront des modifications et du confort;Il y aura une nette amélioration de la voirie et de l'assainissement , la construction d'un important groupe scolaire. Les maisons ne seront pas oubliées avec installation de sanitaire et de chauffage; Les commerces se réimplanteront à la grande joie des consommateurs.



Cet ouvrage est très agréable à lire , en particulier la première partie qui narre l'histoire des habitants. Les divers témoignages des personnes interrogées sont parfois très poignants. Les anecdotes rapportées mettent une note de gaité dans le quotidien de ces êtres. La partie relatant les combats est plus technique mais elle nous éclaire et nous apporte l'importance des forces en présence sur le sol de la commune de Sainteny. j'ai également relevé la nombreuse iconographie et les cartes illustrant ce document c'est un travail très précieux et bien mené. Jean-Paul Pitou nous dévoile une page d'histoire locale d'une petite commune de France qui a connu directement l'occupation et de graves préjudices en raison des luttes qui se sont déroulées sur son territoire, de façon continue, en juin et juillet 1944. je recommande la lecture de cet ouvrage à tous mais plus particulièrement aux étudiants historiens. Certains pourront s'en inspirer pour écrire leur thèse de troisième cycle . Malheureusement, il reste peu de survivants mais nous devons les honorer et les remercier pour leurs actions héroïques face à l'ennemi , qu'ils soient de nationalité française ou qu'ils fassent partie des forces alliés; Merci à tous et félicitations à Jean-Paul Pitou.
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Sainteny 1938-1963 : De l'ombre à la lumière

Je remercie Babelio et les Éditions Eurocibles pour la réception de ce livre dans le cadre de la Masse Critique.



Sainteny, petit village rural de ma Normandie natale niché au coeur des marais. Habitant Carentan on y passait régulièrement pour se rendre à Coutances. Ma mère s'arrêtait dans des fermes isolées pour y acheter oeufs et volailles.



Ce livre est le fruit de vingt années de travail de l'auteur qui s'est appuyé sur des témoignages et une solide documentation. Et il aura certainement fallu un certain temps avant que les gens racontent un morceau de leur histoire après la guerre. Nos grands-parents et nos parents étaient déjà taiseux par nature alors pour se livrer, attendez voir... Peut-être attendaient-ils ce qu'ils pensaient être le " bon moment ", que le traumatisme subi soit amoindri, que les blessures se soient refermées à défaut d'être guéries.



Ce qui m'a le plus intéressée dans cet ouvrage, tout ce qui a trait aux conditions de vie des gens pendant l'occupation, ainsi que des nombreuses anecdotes qui peuvent faire sourire ou pleurer.

La troisième partie du livre traite de l'après-guerre. Des dégâts causés par les conflits, des maisons brûlées, complètement détruites ou encore habitables. De l'armistice, du retour des prisonniers et du temps de la reconstruction.



Sinon la majorité du livre est consacrée à la bataille des haies et la progression des alliés dans les lignes ennemies. Les récits de scènes de guerre j'avoue les avoir lus en diagonale. Ce n'est pas aisé à relater alors je vous laisse découvrir par vous-même le livre de Jean-Paul Pitou " Sainteny 1938-1963 : de l'ombre à la lumière ".



Il est formidablement documenté et agrémenté de photos d'époque et d'illustrations. Les gens de Sainteny ou de Carentan et des alentours ne seront pas surpris de reconnaître des noms de personnes citées qui leur sembleront familiers.
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Sainteny 1938-1963 : De l'ombre à la lumière

Jean-Paul Pitou SAINTENY 1938-1963 De l’ombre à la lumière



L’histoire d’une commune de 900 habitants du sud cotentin, au bord des marais, encore marquée par ses morts et ses blessés de 14-18,

Sainteny alors sous l’occupation allemande depuis juin 40, avec ses exactions, ses prisonniers, ses requis et ses réfractaires, mais aussi parfois l’aide de ces allemands envers la population, vécut le débarquement de juin 44, et l’exode d’une partie de ses habitants à partir du 26 juin face à la difficile avancée des troupes américaines quittant les marais et devant traverser la commune se battant haie après haie avec les soldats allemands en embuscades.

Cette reconquête de la commune dura tout un mois, avec le détail de ces différents régiments ou divisions, jour par jour, heure par heure, ferme par ferme (cette histoire de reconquête haie après haie était encore peu connue). Puis il y eu le retour d’exode à partir de début Aout, et la découverte de tous les bâtiments détruits par les bombardements, dont l’église, la reprise de la vie courante, de l’exploitation des fermes, puis du retour de ses prisonniers, de ses combattants.

Toute la seconde partie traite de la reconstruction, 1945-1963, de sa planification, et de ses problèmes administratifs, de ses baraques provisoires pour remplacer les maisons détruites, de sa chapelle dans laquelle j’ai fait ma 1ere communion, et de l’action de ses habitants autour de son conseil municipal et son maire pour gérer cette reconstruction, gérer son financement. Commémorer année après année la fin de la guerre, a été l’action de son maire pour accueillir à ces commémorations ces combattants américains, canadiens, action saluée par l’état américain envers le maire, aujourd’hui décédé.

L’intérêt de ce livre tient aux témoignages de nombreux habitants de cette commune, pour certains encore vivants. Il faut signaler que les gens ne parlaient pas de la période de la guerre. J’ai redécouvert à travers ces témoignages beaucoup de gens que j’ai connu étant jeune. Ce livre pourrait s’adapter à beaucoup d’autres communes de la Basse-Normandie.

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