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3.42/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Pontcharra , le 24/04/1885
Mort(e) à : Le Chatelard , le 09/07/1921
Biographie :

Jean Pellerin est un poète français membre de l'École fantaisiste.
Lors de son service militaire à Grenoble il rencontre Francis Carco. Avec ce dernier, Tristan Derème, Léon Vérane, Jean-Marc Bernard et Robert de la Vaissière, il fondera l'École fantaisiste. Délaissant la papeterie paternelle il monte à Paris où il fréquente la bohème littéraire, à commencer par le cabaret du Lapin agile. Il collabore à de nombreuses revues littéraires, Le Feu, L'Oliphant, Isis, La Phalange, Schéhérazade, Le Divan, Les Petites Feuilles (qu'il fonde avec Caro en 1909), et notamment à la Revue critique des idées et des livres, au Gil Blas et à La Vie parisienne.
Pour gagner sa vie il écrit des romans inégaux tantôt sous son nom, tantôt sous des pseudonymes. Il s'illustrera également par sa maîtrise du pastiche et forgera un faux Mallarmé qui fera date.
Pendant la guerre il participe aux combats à Ypres puis sert comme agent de liaison avant d'être sergent-fourrier d'un groupe d'aviation. Eprouvé physiquement et atteint par la tuberculose, il part se reposer en 1921 au Châtelard en Bauges près de Pontcharra. Il y meurt peu après et est enterré à Chambéry. Francis Carco rassemblera les poèmes de Pellerin dans un recueil posthume, Le Bouquet inutile.
Le Jean Pellerin auteur de "Gens sans terre" et de"Le phénomène Trudeau" est un journaliste canadien né en 1917.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
LA GROSSE DAME CHANTE..

Manger le pianiste ? Entrer dans le Pleyel ?
Que va faire la dame énorme ? L'on murmure...
Elle racle sa gorge et bombe son armure :
La dame va chanter. Un œil fixant le ciel

― L'autre suit le papier, secours artificiel ―
Elle chante. Mais quoi ? Le printemps ? La ramure ?
Ses rancœurs d'incomprise et de femme trop mûre ?
Qu'importe ! C'est très beau, très long, substantiel.

La note de la fin monte, s'assied, s'impose.
Le buffet se prépare aux assauts de la pause.
« Après, le concerto ?... - Mais oui, deux clavecins. »

Des applaudissements à la dame bien sage...
Et l'on n'entendra pas le bruit que font les seins
Clapotant dans la vasque immense du corsage.

p.23-24
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— Écoute, dit-il, plutôt que de faire des suppositions, attendons les événements, veux-tu? On a assez de supporter les malheurs qui nous arrivent sans s’inquiéter à l’avance de ceux qui pourraient nous arriver ?

(p. 436)
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DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURES


IV
Le moustique est vénitien
Et la dame mordue,
Cheveux dorés, gorge éperdue,
Eut séduit Titien.

Lui, s’amuse avec le corset.
Il s’est mis à son aise
En marmonnant quelque Musset :
« À la Zueccque, à Saint-Blaise… »

Elle, lasse de voyager,
S’aimerait mieux aux Ternes
Où vont les fiacres échanger
Les rires des lanternes.

Cependant, malgré la chaleur,
En dépit du moustique,
Elle dit son rare bonheur
D’être à l’Adriatique,

Et, bâillant de sommeil, d’ennui,
Louchant vers son horaire :
« Que c’est beau Venise, la nuit !
Comme c’est littéraire ! »

p.82-83
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LA NUIT D’AVRIL


Je ne me suis pas fait la tête de Musset,
Je tartine des vers, je prépare un essai,
J’ai le quart d’un roman à sécher dans l’armoire.
… Mais que sont vos baisers, ô filles de mémoire !
Vous entendre dicter des mots après des mots,
Triste jeu !
… Le loisir d’été sous les ormeaux,
Une écharpe du soir qui se lève et qui glisse…
Des couplets sur ce bon Monsieur de La Palice
Que répète un enfant dans le jardin couvert.
Ce crépuscule rouge, et puis jaune, et puis vert…
… Une femme passant le pont de la Concorde
… Le râle d’un archet pâmé sur une corde,
La danse, la chanson avec la danse, un son
De flûte, sur la danse entraînant la chanson,
Ce geste d’une femme et celui d’une branche…
Ah ! vains mots ! pauvres mots en habits du dimanche…
Ah ! vivre tout cela, le vivre et l’épuiser !…
Muse, reprends mon luth et garde ton baiser !

p.61-62
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LE PETIT COMPTABLE


Le petit comptable écrivait sur son livre :
Seize paquets laitues, douze (dito) carottes.
La rue était espagnole et fraîche.
Les citrons tombaient des paniers.

Chère boutique du marchand de primeurs —
Tu choisissais les fruits ;
Tu les touchais comme je te caresse.
Il y avait du printemps sur le ciel,
De la pluie dans la rue.

Ô mon amie, voici la pluie.
Je revois la boutique et la rue et le ciel
Et la main sale du petit comptable
Vient de se poser sur mon cœur.

p.43-44
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DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURE


IX
Ce film vous enchante où le flic
S’avère épileptique,
Image — dirait Monsieur Frick —
Hypercinématique.

Le voleur y franchit un mur
À pieds joints, sans que batte
Un cil. L’autre enfonce l’azur
Comme nul acrobate.

Poète, tu t’en vas ainsi,
Lorsque le souffle passe,
Par l’air et le monde, affranchi
Du temps et de l’espace....

… Positifs et souffle ont passé.
C’est la fin du mystère.
Le poète est chez lui, lassé.
L’acrobate est par terre.

p.88-89
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QUOTIDIENNES
À Tristan Derème.


C’est vrai, j’aurais pu devenir
Fabricant d’élégies…
Je ne sais que me souvenir
De notoires orgies.

Mais je veux écrire — à Paris,
Un roman exotique.
— ? — Certes, vous aurez des houris
Dansant sous le portique !

Je peindrai l’eau, le ciel, le port
Et le désert « immense »
À l’heure grise où l’on commence
À crier Paris-Sport.

p.37-38
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DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURES


II
Ce plastron de ciel, cravaté
D’un nuage en batiste,
Le monsieur peintre au genre artiste,
À la plage d’été,

Le fixe, lèche. Et puis, avant
De terminer sa toile,
En guise d’épingle, au-devant
Il y pique une étoile.

III
Le jour passe la sombre ligne
Des pins dressés là-bas…
Ô jour qui viens, de quels combats
Donneras-tu le signe ?

Quelles peines sont dans ta main ?
De quel plaisir tenace
Offert — ou refusé — demain
La rançon nous menace ?

Indifférente, sans songer
À ce que tu fais naître,
La servante, jour étranger,
Va t’ouvrir la fenêtre…

Dieu nouveau, monarque subtil,
Pour te rendre propice
Jour qui commences, que faut-il
Jeter à ton caprice ?

Tes aînés, tyrans sans amour,
Ont trompé mon envie.
Toi, jour, feras-tu d’un seul jour
La raison d’une vie ?

p.80-81
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DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURE


VI
C’est l’heure où parle le clocher
De choses éternelles,
L’heure où se vont toutes coucher
Les rouges coccinelles,

L’heure où, sur le seuil du Lapin,
Bonnet frondeur, hilare,
Frédé, l’avant-dernier rapin,
Accorde sa guitare,

L’heure où le vent se fait chanson
Quand la chanson s’est tue,
Où la lumière, d’un frisson,
Anime la statue.

C’est l’heure tendre où notre émoi,
Dépouillé d’amertume,
Te voudrait plus toi, chère, et moi
Plus moi que de coutume.

Le fleuve balance un chaland ;
Le noyer, une branche ;
L’air joue, espiègle et nonchalant,
Dans ton écharpe blanche.

Garder l’instant déjà pressé…
L’heure glisse, s’essaime…
Pourquoi faut-il que ce qu’on aime
Ne soit que du passé ?

p.84-85
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OCTOBRE


Octobre ! Une chambre d’hôtel…
Sur la douteuse courtepointe,
De quels baisers m’as-tu pas ointe,
O Douce ? Je le vois bien tel,

Ce garni… Le désir m’accointe
De votre corps, brumeux pastel,
Près du mien, suc brun de bétel,
De ma bouche à la vôtre jointe.

Un jour… et ce nous fut assez.
Mais, de ces souvenirs tassés,
Des joies que nous avons connues,

Ne gardez-vous que le décor,
Dites ? Jouerons-nous pas, encor,
À Mesdames-les-Toutes-Nues ?

p.57-58
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