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Citation de Erik35


Une fois à l'abri, ma première pensée est pour Mapillos. Je me précipite vers le char, arrêté à quelques dizaines de pas du portail. Dans un état lamentable, une roue voilée, je timon fendu, la caisse hérissée de traits, il est à peine croyable que le véhicule ait pu rouler jusque-là. Mapillos, à pied, est en train de rassurer ses coursiers : les animaux, écumants, zébrés de plaies, bronchent malgré la douceur de l'aurige. Il faut dire que le spectacle offert par le cocher est encore plus effrayant que d'habitude : le visage en sang, plusieurs javelines empêtrées dans son sayon, apparemment insensible à la douleur, il n'a jamais autant ressemblé au géant de bois de Beltinia.
«Malpilos, tu es complètement fou ! lui dis-je.
- Gravement cinglé ! renchérit Drucco avec jubilation.
- Mais l'exploit que tu viens d'accomplir, c'est digne d'être chanté !»
Le colosse nous glisse un regard embarrassé.
«C'est juste qu'on abandonne pas de bons chevaux, se justifie-t-il. J'ai descendu la colline pour pouvoir faire demi-tour.»
Préoccupé par son attelage, il ne se rend pas compte qu'il nous a sauvé la mise. Sans doute les fumées invoquées par Morigenos lui ont-elles permis d'échapper à une blessure mortelle en gênant les tirs ennemis, mais le nigaud n'en a pas moins réussi à traverser l'armée assiégeante dans les deux sens sans réaliser qu'il s'agit d'un haut fait que lui envieront tous les héros. Tout en hurlant de rire, Drucco va débarrasser le géant de ses échardes.
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