Avoir un ami, c'est avoir deux échines pour supporter le poids du monde.
"L'amitié, ce n'est pas ne faire qu'un à deux personnes. L'amitié, c'est être deux. Et le savoir.
Et ce n'est qu'au fond de l'amitié qu'on découvre jusqu'à quel point on est deux. Et la joie d'être deux."
[extrait du poème "L'amitié"]
La-haut, la crête du Petit-Ventoux commence à se détacher sur le ciel où frémit un reflet ver. Le sentier a brusquement abandonné le bois. Il n'y a plus que l'odeur froide des pierres. C'est l'aube. Tout d'un coup, dans le ciel d'Est où se découpe en triangle la dernière échine du Ventoux il n'y a plus eu d'étoiles. Il n'y a plus de sentier : des lavandes, des genévriers bas, quelques touffes de fayards rabougris dans la pierraille, une herbe courte que le vent de l'aube fait trembler.
"Avoir un ami, c'est avoir deux échines pour supporter le poids du monde."
"Mais nulle fête n'est aussi précieuse, aucune n'est aussi merveilleusement gratuite, donnée, offerte, que celle de cette première fleur vivante dans un monde si délicatement minéral."
« Hier encore, le Ventoux était roux et noir, avec l’âpreté de ses crêtes, l’austérité dépouillée de ses plans. Aujourd’hui, la terre est blonde et sent la sève. Le ciel verdit lentement comme un lac tranquille. c’est beau, c’est calme à vous tordre le cœur. »
"[...] la montagne donne de bonne heure à l'homme le sens de ses limites."
"Mais elle ne voulait pas s'attendrir : il y a des fois où l'intérêt supérieur du Royaume passe avant les sentiments."
A 18 ans, elle se sentait parfois, au milieu de la terre, comme un noeud serré de muscles et de nerfs.
"Il est difficile de ne pas tricher avec la mort. Mieux vaudrait peut-être ne pas essayer de jouer."