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2.63/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Jean Songe a été journaliste indépendant, web activiste, critique rock et peintre. Il a cofondé la revue culte Combo ! et écrit plusieurs romans noirs. Quand il n’écrit pas, il joue du blues trash avec son groupe Le Vieux Flingue.

Source : Calmann-Lévy
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La voix des maisons, le roman psychotronique de Jean Songe.


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
J'avais la tête pleine d'oiseaux. Les cris entraient dans mes oreilles, me sortaient par les globes oculaires et allaient se fracasser le bec contre le verre noir de mes lunettes de soleil.
Le tintamarre était assourdissant, insupportable. Les oiseaux restaient invisibles. Leurs piaillements, piaulements, piailleries, pépiements, faisaient vibrer les cyprès. Avec sa longue flamme verte, c'est à peu près le seul arbre que je suis capable de reconnaître (pas le temps de m'intéresser aux phénomènes de la nature).
Qu'on fasse taire ces putains de piafs ! j'ai hurlé dans ma tête. L'envie de ramasser une poignée de cailloux et de les mitrailler me démangeait. J'en aurais bien gardé un dernier, rond et dur. Le prêtre se le serait mangé dans sa sale gueule de faux-cul. Sa prestation était parfaite. Il faisait comme si. Comme s'il avait réellement connu Carole. Les sermons se suivaient et se ressemblaient. Ça n'en finissait pas. Un tas de conneries que son oraison funèbre. Il l'aurait mérité son caillou, ce clown, mais ce châtiment aurait été encore trop doux, un bon coup de pelle en travers de sa bouche qui déversait ses bondieuseries lui aurait appris à tenir sa langue au frais.
Sur les femmes en deuil, le soleil était cuisant. Les habits noirs collaient à la peau. Elles ruisselaient de sueur. Déployées en arc de cercle, elles épiaient mes gestes à travers leurs lunettes de soleil. Derrière ces fenêtres noires, elles avaient le regard trouble. Je l'aurais parié. Je pouvais entendre leurs sanglots.
Tombera, tombera pas ? se disaient-elles. J'avais des vertiges. Le trou m'attirait. Un précipice d'un mètre cinquante de profondeur. La pointe de mes pieds touchait le bord. La terre s'effritait. Une quinzaine de centimètres supplémentaires et j'aurais perdu l'équilibre. J'aurais fait le saut de l'ange.
Si j'avais eu ce pouvoir, j'aurais fait disparaître les fleurs de la surface de la terre. Leur beauté était une illusion. Elles me débectaient. Même les vraies fleurs exhalaient un parfum de faux. La couronne mortuaire en apportait la preuve avec un éclat maléfique. Elle faisait comme une bouée arc-en-ciel sur le cercueil. Nos mains ne pouvaient pas s'y accrocher. Ça n'aurait servi à rien. Maintenant, ni moi, ni personne n'aurait été sauvé. Nous étions perdus. Un putain de naufrage. Je me raccrochai à la pelle.
Définitif : je déteste les fleurs. Je ne peux même plus les voir en peinture. Les compositions florales me font tourner la tête de dégoût.
Un cône de terre sèche se dressait à mes côtés. Je lui donnai un coup de pelle, tronquai la croûte brune du sommet en forme de chapeau chinois. Lentement je remplis le fer de la pelle, déversai son contenu dans le trou. De la poussière fine s'en éleva et me poudra les chaussures. Mes doigts de pieds me faisaient souffrir. Le costume noir me serrait à la taille, aux épaules, partout, et le col amidonné de la chemise blanche me cisaillait le cou.
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Un cône de terre sèche se dressait à mes côtés. Je lui donnai un coup de pelle, tronquai la croûte brune du sommet en forme de chapeau chinois. Lentement je remplis le fer de la pelle, déversai son contenu dans le trou. De la poussière fine s'en éleva et me poudra les chaussures. Mes doigts de pieds me faisaient souffrir. Le costume noir me serrait à la taille, aux épaules, partout, et le col amidonné de la chemise blanche me cisaillait le cou.
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Le tintamarre était assourdissant, insupportable. Les oiseaux restaient invisibles. Leurs piaillements, piaulements, piailleries, pépiements, faisaient vibrer les cyprès. Avec sa longue flamme verte, c'est à peu près le seul arbre que je suis capable de reconnaître (pas le temps de m'intéresser aux phénomènes de la nature).
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J'avais des vertiges. Le trou m'attirait. Un précipice d'un mètre cinquante de profondeur. La pointe de mes pieds touchait le bord. La terre s'effritait. Une quinzaine de centimètres supplémentaires et j'aurais perdu l'équilibre. J'aurais fait le saut de l'ange.
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J'avais la tête pleine d'oiseaux. Les cris entraient dans mes oreilles, me sortaient par les globes oculaires et allaient se fracasser le bec contre le verre noir de mes lunettes de soleil.
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Qu'on fasse taire ces putains de piafs ! j'ai hurlé dans ma tête.
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Si j'avais eu ce pouvoir, j'aurais fait disparaître les fleurs de la surface de la terre. Leur beauté était une illusion. Elles me débectaient.
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je déteste les fleurs. Je ne peux même plus les voir en peinture. Les compositions florales me font tourner la tête de dégoût.
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La couronne mortuaire en apportait la preuve avec un éclat maléfique.
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