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Citation de Gwen21


L'automne et le début de l'hiver étaient donc de rudes saisons pour la maîtresse du Grand Feu qui ne disposait plus d'un instant de répit.
Elle se rendait à la resserre où elle rangeait avec l'aide de Margiste jarres d'huile, secs de farine, de haricots secs, de pois, de fèves, de lentilles, claies d'oignons et d'aulx, pots de grès contenant ses confitures à base de miel et le miel lui-même ; puis elle allait au fruitier où elle triait en compagnie de Sancie coings, nèfles, prunelles, châtaignes, cromes, baies d'églantiers, et autres fruits tardifs qui venaient s'ajouter sur les rayonnages de bois aux pommes, poires, noix, noisettes, cueillies à la fin de l'été.
Il lui fallait, comme d'habitude, surveiller la cuisson du pain, la fabrication du beurre et des fromages faits avec le lait de ses vaches ou de ses brebis, mais, en plus, présider à la salaison des poissons, des quartiers de viande, du lard qu'on ne fumerait pas sous le manteau de la cheminée. Elle aidait à la confection du boudin, des saucisses, des cervelas, des rillettes, des pâtés, qui nourriraient, avec le gibier et la volaille comme appoint, toute la maisonnée durant la mauvaise saison.
En plus de ce labeur de fourmi, Isambour devait aussi tenir les comptes des chats faits à l'extérieur : objets ménagers impossibles à façonner sur place, torches, chandelles, flambeaux, épices, sel, et, parfois, de la viande de boucherie.
Il lui fallait également veiller à ce que le chanvre et le lin fussent rouis, lavés, battus, tissés, à ce que les pièces d'étoffe obtenues après tissage fussent teintes grâce au vermillon, à la garance ou à la guède.
Elle était présente quand Bernarde, dont c'était aussi la charge, tannait les peaux qui serviraient ensuite à doubler manteaux et couvertures. Il lui arrivait souvent d'avoir à y mettre la main elle-même, tout comme sa servante.
Elle filait, cousait, brodait, essayait de terminer sa tapisserie, sans cesser pour autant d'avoir un oeil sur Doette, Aubin et Philippa auxquels il y avait tant à apprendre.
En outre, il ne lui était pas possible d'ignorer les travaux de jardinage effectués par Perrot au potager et au verger, ni la façon dont Constance nourrissait poules, chapons, oies, canards.
Mille petites choses venaient enfin d'ajouter à tant de tâches, comme la fabrication du savon, fait avec de l'huile extraite des pépins de raisin ou bien avec du suif et des cendres de hêtre, pour que ni l'étuve ni les cuveaux ne s'en trouvent dépourvus à l'heure des ablutions.
Faire régner l'ordre, la bonne entente, parmi les membres de la famille, des ouvriers de la verrerie et des domestiques, n'était pas non plus chose toujours aisée...
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