AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jérôme Palazzolo (19)


La dépression a d'ailleurs ceci de particulier que l'on a l'impression de ne jamais vivre pleinement aucune situation. Par exemple, au sein de mes diverses fonctions de surveillant, que ce soit à Villard ou à Grenoble, j'ai toujours l'impression d'être ailleurs ; c'est ma façon d'affronter une situation contre laquelle je me rebelle intérieurement.
Il me vient à l'esprit une réflexion qui m'a été faite par l'une de mes amies : "Ce n'est pas étonnant que tu sois déprimé, tu es toujours en train de faire quelque chose que tu te sens forcé de faire".
Commenter  J’apprécie          120
Mademoiselle B. en a assez de vivre « en dehors du monde ». Elle en a assez d’attendre le retour de son compagnon pour aller chercher du beurre. Elle voudrait refaire tout ce qu’elle faisait avant le décès de son frère. Elle veut devenir indépendante, d’autant plus qu’elle n’a plus droit aux différentes aides financières dont elle disposait jusqu’à présent (RMI). Le contrat thérapeutique passé avec la patiente porte donc sur les deux aspects de sa demande d’indépendance :
- se déplacer et faire seule les choses (parvenir au moins à faire ses courses)
- trouver un emploi, c'est-à-dire pouvoir parler avec quelqu'un (un inconnu).
Il est proposé à Mademoiselle B. une prise en charge cognitivo- comportementale d’une vingtaine de séances, débutant par une phase d’évaluation au cours laquelle des informations sur la phobie et sur les principes du traitement sont données. Puis, une phase de thérapie proprement dite permet d’expérimenter la relaxation, le jeu de rôle, et se poursuit par des expositions in vivo . Enfin, une phase de suivi (seule la première sera présentée dans ce chapitre) permet d’observer le maintien des résultats.
Commenter  J’apprécie          100
Une scène de la dépression qu'il faut rappeler.
Je suis invité chez un ami à Venon, au-dessus de Grenoble.
Nous échangeons comme à notre habitude bon nombre d'idées, nous discutons de tout et de rien.
On est assez haut, et le paysage est assez dégagé pour que l'on puisse apercevoir toute la vallée du Grésivaudan.
A un certain moment, je me sens dans une situation intérieure de relative stabilité. Et avec un sentiment d'unité, percevant la densité des êtres et du monde. Puis je me tourne vers Grenoble et là, le décor change d'un seul coup. Je vois alors la ville comme l'expression de la vulgarité des choses, de l'absence de toute harmonie, de la trivialité du monde social, le tout dans une certaine noirceur.
Ce qui est intéressant, c'est le passage subit, chez moi, d'une impression à l'autre, sans que les prémices d'une quelconque transition ne se soient faits sentir.
Cette expérience me démoralise momentanément, et me jette dans les affres d'un à quoi bon universel.
Commenter  J’apprécie          100
Tout cela me pousse à me demander si je ne suis en définitive pas victime d'une sorte de dissociation de ma personnalité, dissociation évoluant à l'arrière-plan alors que je m'efforce de maintenir une certaine façade apparente, un contact affectif indispensable avec le milieu environnant. Ce qui voudrait dire que de telles pathologies sont susceptibles de se manifester d'une manière ou d'une autre au cours de la vie, et qu'une explication psychologique pure ne suffit pas. Il y aurait comme une sorte de "terrain", une certaine vulnérabilité laissant libre champ à la maladie de s'exprimer dans telle ou telle circonstance...
Commenter  J’apprécie          100
Nous incitons le patient à poursuivre. Il explique qu’il collectionne les cartes de TGV : « Ça m’a toujours étonné, vu que je n’aime pas le train. Je fais même partie d’un club, mais ça ne m’intéresse plus. Je n’y vais jamais » (paradoxe).
Il parle également de sa collection de calendriers : « Je voudrais avoir le siècle complet ». Il poursuit en évoquant son anxiété en lien avec le temps qui passe. « Ce qui est difficile, c’est entre le début (la naissance) et la fin (la mort). » Nous nous autorisons alors à lui dire que ce qui semble le plus difficile à accepter est de mourir sans avoir vécu, un peu comme quitter la table sans avoir mangé à sa faim.
Nous échangeons autour des deux paramètres essentiels de toute vie humaine, le temps et l’espace, et sur le fait que ses deux collections illustrent bien ses difficultés à se situer et dans l’un et dans l’autre.
Monsieur M. semble captivé par notre entretien qui, dit-il, lui permet de faire des liens, et il conclut avec ces mots : « Décidément, j’ai bien fait de vous rencontrer ! » (il s’agit d’un patient très valorisant sur le plan narcissique pour le thérapeute, quoiqu’il joue sur son terrain favori : la séduction).
Commenter  J’apprécie          90
Selon Zubin et Spring (in Cherrier et Palazzolo, 2006), la vulnérabilité à la schizophrénie se révèle par une capacité élevée à développer des épisodes psychotiques en réaction à des événements, même mineurs, venant perturber l’homéostasie de l’individu. Cette vulnérabilité constitutionnelle comporte des aspects génétiques et socio-biologiques. Il s’agit donc d’une conception intégrative de la schizophrénie, ce qui peut rendre compte de la variabilité de la clinique. Dans ce modèle multifactoriel, l’apparition du trouble dépend des éventuelles interac- tions entre divers éléments. Cette vulnérabilité prédispose l’individu à développer un premier épisode psychotique, et est probablement aussi à la base du processus déficitaire propre à la schizophrénie.
On peut distinguer :
• les marqueurs de vulnérabilité (marqueurs de trait) identifiables avant la survenue du premier épisode symptomatique ;
• les marqueurs d’épisode (marqueurs d’état) présents lors de la décompen­ sation ;
• et les marqueurs résiduels qui apparaissent lors de la décompensation mais persistent ensuite.
La maladie s’exprime lorsque les facteurs de stress environnementaux débordent les facultés d’adaptation ou les facteurs de protection : • les facteurs de stress sont endogènes ou exogènes. Ici, les événements de vie (deuil, séparation, changement de situation professionnelle, etc.) sont sources d’angoisse plus importante que dans la population géné- rale du fait des capacités d’adaptation moindres ;
• les facteurs de protection sont personnels ou liés à l’environnement. Il s’agit par exemple du soutien social ou familial, des traitements assurés par les équipes soignantes, de l’accompagnement familial, des démarches de réhabilitation psychosociale... Les thérapies comporte- mentales et cognitives tentent entre autres d’améliorer les facultés d’adaptation (coping) dans le cadre de modules de réadaptation et d’entraînement aux habiletés sociales.
Le contexte familial joue un rôle important, potentiellement protecteur ou stresseur en fonction du niveau d’émotion exprimé, du niveau d’hostilité, du degré de critique, du degré d’intrusion ou de surimplica- tion ; il peut donc optimiser la stabilisation clinique, ou à l’inverse favoriser la rechute du sujet.
Ainsi, sans élément anxiogène, l’état de la patiente s’améliore. En revanche, lorsqu’elle retrouve le stress de la vie quotidienne, elle est rapidement surstimulée et donc fragilisée.
Commenter  J’apprécie          80
L’histoire familiale de Monsieur M. est assez complexe. Il a un frère, de trois ans son cadet. Il dit avoir reçu une éducation catholique très rigide. Son père était ouvrier dans une usine, sa mère femme au foyer.
La mère de Monsieur M., Héléna, est d’origine polonaise. Son père a quitté son épouse et son pays (la Pologne) pour venir s’installer en France avec sa maîtresse, enceinte (portant la mère de Monsieur M.), qu’il épousera alors qu’il est encore marié en Pologne, devenant ainsi bigame. La mère d’Héléna décède alors que cette dernière est âgée de 11ans. Son père se remariera quatre à cinq fois illégalement, et aura vingt-trois enfants en tout.
Monsieur M. ne connaîtra jamais son grand-père (même de son vivant). Il précise que sa mère ne porte pas le nom qu’elle devrait porter, et que la date de naissance qui figure sur ses papiers d’identité est fausse.
Il décrit Héléna comme une femme hystérique, désirant toujours attirer l’attention sur elle (notamment par le biais de son corps et de ses maladies, se plaignant sans cesse et n’hésitant pas à montrer de façon quasi obscène ses nombreuses cicatrices). Monsieur M. lui rend visite de temps en temps (elle vit seule depuis le décès de son mari), plus pour se donner bonne conscience que par plaisir. En fait, selon ses dires, il ne la supporte plus, a le sentiment de lui servir de psychothérapeute et trouve cette relation « trop polluante » pour lui.
Monsieur M. décrit son père comme un homme assez fruste, qui a toujours fui les états d’âme de sa femme. Le patient souligne que ses parents se sont progressivement isolés, « coupant petit à petit tous les ponts avec les autres membres de la famille ».
L’épouse de Monsieur M., Annie, a été adoptée, bébé, par deux femmes célibataires. On lui a toujours dit que sa mère était morte en couches et son père décédé en héros en Alsace, pendant la guerre. En réalité, il n’en était rien. Elle a appris son vrai nom patronymique par hasard, en parcourant un registre d’état civil. Monsieur M. a alors voulu lever, pour sa femme, le secret de ses origines. Il évoque une véri- table escroquerie : en fait, la mère de son épouse, ayant « fauté », s’est retrouvée enceinte et a développé, dans les suites de l’accouchement, une péritonite. Alors qu’elle était au plus mal, on lui aurait fait signer un certificat attestant l’abandon du bébé – Annie – et permettant son adoption. La mère adoptive travaillait alors au service d’hygiène, l’équi- valent de la DDASS actuelle...
Grâce à son mari, Madame M. a pu retrouver sa mère biologique il y a vingt ans, et faire la connaissance de ses six frères et sœurs. C’était selon Monsieur M. « une femme de petit niveau », très déprimée, tra- vaillant comme femme de ménage dans une clinique psychiatrique. Son seul sujet de discussion semblait être ses diverses maladies, et Annie a rompu la relation après trois ou quatre rencontres. Elle est décédée en novembre 2000, emportant avec elle le secret des origines paternelles de Madame M., qu’elle n’a jamais voulu révéler. Annie choisira de ne pas aller aux obsèques.
Commenter  J’apprécie          70
Je me retrouve aujourd'hui de l'autre côté de la barrière, hospitalisé en compagnie d'individus que je plaignais il y a de cela quelques mois.
Je dois l'avouer, il m'est arrivé d'en mépriser certains, et d'avoir envie de leur dire : Mais enfin, il faut vous remuer ! Arrêtez de vous lamenter sur vous-même et allez de l'avant !
A présent, ce sont eux qui jettent des coups d'oeil furtifs à travers la vitre de la porte de ma chambre, en se demandant ce qu'un gars comme moi peut bien faire en pyjama, enfermé dans une chambre d'isolement. Je ne saurais dire si le sentiment qui m'envahit alors est à rapprocher de la honte, de la haine, ou de la culpabilité. Je suppose qu'il doit y avoir un mélange de tout cela.
Et encore, je n'aborde pas le regard que certains "amis" posent sur moi : qu'il s'agisse de compassion, de raillerie, de pitié ou de désinterêt, j'ai énormément de mal à concevoir que ma maladie puisse alimenter les conversations de personnes en mal d'inspiration.
Commenter  J’apprécie          71
Monsieur M. présente une fragilité laryngée et entend sa voix se modifier en fonction de son état émotionnel. Il semble avoir perdu une partie de sa capacité à la contrôler afin de dissimuler son émotion. De par son trouble vocal, sa fragilité psychique est révélée au grand jour, et le patient s’en trouve pour le moins affecté.
Les difficultés se situent dans la relation à l’autre. Elles surgissent lorsque Monsieur M. est aux prises avec une situation qu’il estime sans issue – conflit insoluble, « impasse relationnelle » décrite par Sami Ali (1982) –, où l’impossibilité de rencontrer l’autre se traduit par « le retour d’un message digitalisé en mode analogique ».
De manière plus générale, il n’est pas rare de retrouver chez les patients présentant des troubles psychosomatiques une incapacité plus ou moins marquée à élaborer les conflits. Les sujets sont souvent bien adaptés – voire sur-adaptés –, mais tout se passe comme si le psychisme, saturé par l’intensité d’un conflit, faisait délibérément le choix de sacri- fier une fonction somatique (en lien avec la fragilité biologique de l’individu, ici la voix) pour libérer de l’énergie.
Le but thérapeutique n’est alors pas de sortir le sujet de l’impasse, mais de dissoudre cette dernière grâce à une reformulation du problème et une réévaluation des solutions.
La thérapie aura donc pour objectif premier une certaine prise de conscience des situations dans lesquelles les difficultés apparaissent, ainsi que des émotions et des pensées qui leur sont associées.
Dans un second temps, un travail de restructuration cognitive est effectué.
Enfin, la prise en charge se termine par des exercices d’affirmation de soi (dans le but de permettre au patient d’acquérir des compétences sociales), avec jeux de rôle et expositions in vivo.
Commenter  J’apprécie          60
À l’âge de 20 ans, elle apprend le décès brutal de son frère, survenu alors qu’il était en vacances en Belgique. Ce dernier a été renversé par une voiture lors d’une promenade en vélo sans ses papiers d’identité. Les services de police mettront une semaine pour retrouver son nom et prévenir ses parents. À l’annonce de la nouvelle, Mademoiselle B. éprouve une sensation d’« irréalité », puis un sentiment d’injustice et de colère. Elle ne comprend pas que son frère, qui était un modèle de gentillesse et de réussite, ait pu mourir. Elle aurait préféré être à sa place (« Au moins, moi, je ne manquerais pas », se dit-elle). Elle remet alors toute son existence en question. Elle ne mange plus, ne dort plus. Elle vit constamment dans le noir, n’a plus envie de rien. Ce comportement dépressif dure trois mois. Certains de ses amis se détachent d’elle. Ses parents s’occupent bien d’elle, mais rien n’y fait. Elle n’accepte pas le pragmatisme et la résignation de ces derniers.
À la suite de cet épisode douloureux, elle ne vit plus comme avant. Elle se cloître chez elle, abandonne ses études. Des amis lui font ses courses. Elle angoisse à l’idée de revoir des gens. Elle finit par éviter toutes les situations susceptibles d’entraîner un certain malaise.
Commenter  J’apprécie          60
La patiente se présente comme une jeune femme souriante, affable mais craintive ; elle est habillée « à la garçonne » – jeans, blouson, casquette vissée sur la tête (pour ne pas voir ce qui se passe autour d’elle selon ses dires). Elle se plaint de ne plus pouvoir sortir de chez elle, et d’être sans cesse dépendante de quelqu’un pour faire quelque chose à l’extérieur de son appartement. Elle n’ose même pas aller seule au bureau de tabac en bas de son immeuble pour s’acheter des cigarettes. Elle aimerait vivre « comme tout le monde ».
Commenter  J’apprécie          60
Le remplissage de cette fiche est l’occasion pour Monsieur M. d’aborder certains détails très personnels de son histoire : « Les élèves m’attaquent sur mon physique : mon début de calvitie, mes rides, mon âge, etc. Je ressens alors une sorte de bouffée de chaleur, d’angoisse ; je rougis et je réponds souvent de manière agressive. Je crois que j’ai bâti mes relations sur la séduction. Tout s’écroule aujourd’hui car j’ai perdu mon pouvoir de séduction. Je ne suis plus qu’un vieux croûton. En fait, je ne supporte pas que l’on me contre, que l’on me déstabilise. Je ne sais pas gérer l’agressivité des autres. Elle m’atteint au plus profond de moi et je me désintègre de l’intérieur. Je suis comme ma mère. Elle vivait mal l’agressivité et les contraintes. C’est pour cela qu’elle a coupé les ponts avec tous les membres de sa famille...
Il y a quelques années, j’adoptais un comportement de fuite ou de séduction. Aujourd’hui, lorsqu’on m’attaque sur ma vieillesse, cela me plonge dans un profond désarroi et je suis très malheureux. J’ai envie, à mon tour, de ridiculiser la personne qui se trouve en face de moi. J’ai une montée de violence, et je l’agresse verbalement ».
Commenter  J’apprécie          50
Selon la classification du DSM-IV, le diagnostic suivant peut être évoqué.
• Axe I :
– trouble de conversion, de type dysphonie psychogène avec épisodes d’aphonie : F44.4 [300.11] ;
– phobie sociale : F40.1 [300.23] ;
– trouble somatoforme indifférencié : F45.1 [300.81] ;
– trouble dépressif non spécifié : F33.9 [311] ;
– phobie spécifique : aquaphobie : F40.2 [300.29].
• Axe II :
– personnalité évitante : F60.6 [301.82] ;
– personnalité histrionique : 60.4 [301.50].
• Axe III : absence.
• Axe IV :
– histoire familiale complexe, marquée par les secrets de famille et les ruptures ;
– mère hystérique ;
– éducation catholique rigide ;
– difficultés d’éducation concernant ses enfants ;
– problèmes de santé et fragilité psychologique de son épouse ;
– ruptures avec sa fille et son frère ;
– conditions de travail stressantes (horaires, déplacements, sur- charge) ;
– insécurité financière liée à sa profession.
• Axe V (évaluation globale du fonctionnement) : 55 (symptômes relativement importants altérant le fonctionnement social et professionnel).
Commenter  J’apprécie          50
Je ressens entre moi et les autres, entre moi et le monde, une espèce de cloison mouvante, un obstacle qui m'empêche de m'impliquer affectivement dans les relations avec quiconque.
Et cette façon d'être me poursuivra jusqu'à aujourd'hui, expliquant largement mes réticences à m'engager dans une quelconque relation suivie avec autrui.
Il y a toujours un freinage, quelles que soient les justifications que je puisse par ailleurs donner... Il s'agit d'une sorte de seconde peau, qui m'enveloppe et m'empêche de réagir aux diverses sollicitations. Ce qui ne facilite rien, c'est ma propension à juger les autres selon leur faiblesse ou leur ridicule.
Commenter  J’apprécie          30
A Paris, je peux rester des heures à ne rien faire, assis dans un fauteuil, passant mon temps à rêver.
Mon refuge, ce sont les livres, que je ne dévore pas activement, mais que je parcours passivement en omettant la moitié de l'intrigue sans réagir. Je m'aperçois que je me plonge dans les bouquins en tant que spectateur passif, peu capable d'implication imaginative. Je rattache cette façon d'être au blocage ; je la retrouve encore aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          22
Le blocage, l'impuissance. J'aurais dû commencer par ces deux notions.
Je ressens le blocage comme une carence interne en énergie et en sentiment.
Il y a quelque chose qui ne se fait pas en moi, qui m'empêche de ressentir.
Il y a comme un engourdissement, d'ailleurs en relation avec une véritable paralysie psychique.
Il y a comme un fonctionnement sensible qui ne se fait pas, le plus souvent, ou qui se fait mal.
C'est bien entendu au contact des autres que je comprends que je vis dans un état d'errance perpétuelle.
Une sorte d'abrutissement continu, à rapprocher de cette deuxième peau qui m'isole des autres, de l'extérieur.
Commenter  J’apprécie          20
Jérôme Palazzolo
Quand tu te demandes comment tu expliqueras plus tard à tes petits-enfants comment tu t'es retrouvé à parler en chinois de la gestion de l'aquaphobie par les TCC en méditant avec un poulpe sur la tête...
Commenter  J’apprécie          10
Jérôme Palazzolo
Coucou super genial.
Commenter  J’apprécie          11
Elle dit avoir été violée dans un parking à l’âge de 15ans par un inconnu. L’événement se serait produit alors qu’elle rentrait chez elle, après avoir passé une soirée avec des amies. Depuis ce jour, elle se sent « sale et laide ». Elle n’en avait jamais parlé, sauf à sa mère.
La première de ses trois hospitalisations en milieu psychiatrique a lieu alors que la patiente est âgée de 17ans, suite à une tentative de suicide par phlébotomie. À cette époque, elle termine son année d’apprentissage de vente, période au cours de laquelle elle commence à être victime d’hallucinations auditives. Ne comprenant pas tout de suite ce qui lui arrive, elle pense d’abord rêver, ce qui explique que son petit ami n’entende pas ces voix. À de rares exceptions près, celles-ci sont toujours malveillantes. Marie-Ange essaye de leur parler, de leur répon- dre, et de les chasser. Mais sans succès... Ces échecs successifs provo- quent une angoisse insoutenable, qui l’amène à s’ouvrir les veines. Elle reste alors hospitalisée près de deux mois dans une unité de crise pour adolescents, avant de retourner à domicile.
Six mois plus tard, dans un climat de conflit familial alourdi par une dépendance à l’alcool de sa mère, Marie-Ange fait une nouvelle tenta- tive de suicide, ingérant le contenu de plusieurs boîtes d’hypnotiques. Elle est alors hospitalisée pendant un mois en psychiatrie, et au vu de l’importance de la problématique familiale elle est placée dans un foyer socio-éducatif où elle restera trois mois : après avoir verbalisé des menaces de passage à l’acte, elle fait une nouvelle intoxication médica- menteuse volontaire, gravissime. Elle reste huit semaines en psychiatrie. Le séjour est émaillé de plusieurs tentatives de suicide. Marie-Ange est ensuite transférée dans un service de médecine somatique dans le but de soigner les diverses automutilations (scarifications) qu’elle s’est infligée. Les troubles du comportement qu’elle présente alors (poursuite des automutilations, ce qui nécessite de la part des soignants une surveil- lance constante) rendent impossible son maintien au sein de cette unité, et la jeune femme est transférée dans un service fermé, service dans lequel nous lui rendons visite pour la première fois.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jérôme Palazzolo (57)Voir plus

Quiz Voir plus

l'histoire médiévale française niveau facile à moyen

Entre quelles période situe-t-on le Moyen-Age?

Période moderne et Révolution Française
Préhistoire et Antiquité
Antiquité et période moderne
Révolution française et période contemporaine

23 questions
266 lecteurs ont répondu
Thèmes : médiéval , moyen-âge , histoire de franceCréer un quiz sur cet auteur

{* *}