Lyon première "Liège, oui" de Joanne Anton
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« Tout disparu que nous soyons, nous vivons. Eh oui. Et ce qui serait faux, ce serait de prétendre que nous n’aimons plus, que nous ne voulons plus écrire. Ce qui serait vrai, ce serait d’avouer que nous ne le pouvons plus. Nous n’en aurions plus le caractère. Nous vivrions ainsi, au cœur de la disparition, on serait lundi. L’anéantissement progresserait en cette fin de matinée, on ne saura plus ce qui est réel ou non dans tout ça : vie, amour, récit. Le visage de l’être aimé, son caractère, son principe évanescent tout comme les jours précédents (surtout mercredi) seraient à la fois proches et lointains. Il y aurait entre nous et le souvenir de l’amour, entre nous et le souvenir de l’écriture quand elle marche (parce qu’on avait réellement cru qu’elle marchait, bon sang, mercredi, jeudi et une partie de l’angoissé vendredi), une zone, un lac infecté de produits chimiques. Et ce serait comme les poissons dans l’eau polluée quand ils remontent à la surface, ce serait leur chair morte à l’envers qui flotte. Oh ! se dirait-on, l’amour, l’écriture, tout cela est mort pour nous, tout cela nous indiffère (on aurait nos défenses naturelles), tout cela était vivant et important pour un moi mort, écrira-t-on plus tard, notre chair à l’envers depuis la surface du temps.
Quand nos possibilités de penser sont jugées, vidées de leur sens, rendues à leur impossibilite de de produire de la pensée, par nous-mêmes. Quand nos possibilités d'agir sont jugées, vidées de leur denses sens, rendues à leur insignifiance par nous-mêmes , il devient laborieux de vivre (aussi )
[…] on ignore les raisons qui nous poussent à nous accrocher à notre dernière lecture marquante pour notre esprit, mais on se doute tout de même un peu qu’il s’agit d’y soutirer quelque chose du désir. Ah ! si l’on pouvait poursuivre son existence, se dit-on, l’écrivant par la suite, avec le même enthousiasme et la même admiration que ceux que l’on a ressentis en poursuivant sa lecture ; si l’on pouvait avoir la même envie de ne plus la lâcher, cette existence, comme on l’a eu envers le livre qu’on a gardé longuement entre ses mains, on verrait qui de son esprit ou du tyran ayant osé en prendre les commandes serait anéanti. » p 19 a 13
L’amour, quand ça s’effondre véritablement, on n’a pas la possibilité de revenir sur la crête. Encore que dans notre cœur, on se le permette (les bons jours). Mais on le sent au moment de monter vers le sommet du sentiment que l’on a gardé pour quelqu’un, que c’est un rêve, qu’il n’y a plus rien. Ce que l’on contemple alors, c’est ce qui aurait dû exister et non ce qui est. » p 45 a 12
Quand on se dandine, quand on marche, quand on écrit avec le découragement, on pense à en finir. On pense à ceux qui y ont beaucoup pensé. On pense aussi à ceux qui y sont parvenus. Sans conséquence pour son corps ou sa vie, on y réfléchit. Mais pas très loin. On ne pousse pas la réflexion en terrain philosophique. En terrain de volonté de savoir. De percer le mystère. » p 18 a 2
La vie sur laquelle nous avons grossièrement greffé des jours et des heures, n’a ni forme ni cohérence. Et sa seule unité est de toujours filer droit vers la mort. Notre découragement lui est lié. Par lui, nous pouvons voir ce que nous refusons, même si la vie est autre chose à regarder. Est aussi autre chose, la vie. C’est. » p 62 a 15
Lire un texte quand on n’est pas d’humeur, change la lecture. » p 54 a 13
Est-ce possible d’écrire sur le découragement tandis que l’on se décourage du moindre mot que l’on écrit ? » p 9 (Incipit)
Nous devons avoir chaque fois au moins la volonté d’aller jusqu’à l’échec. » Thomas Bernhard