On est parfois émerveillé par la facilité qu'on certains écrivains d'écrire, enfin c'est ce que l'on croit parce qu'ils publient un roman tous les ans, on s'imagine que le syndrome de la page blanche n'est peut-être dévolu qu'à certains. Peut-être aussi nous ment-on, tout simplement, et toute personne qui a déjà tenté – et peut-être réussi – de se lancer dans l'écriture, sait à quel point il est difficile d'être face à cette feuille de papier, un stylo à la main, avec toute l'influence des auteurs qu'on a lu, qui devient un véritable fardeau, de quoi se décourager, ou écrire “à la manière de”.
Mais la difficulté d'écrire, d'être indépendant des influences, n'est pas souvent dévoilée au grand jour, quelques mots, quelques minutes y sont parfois consacrées, alors qu'ici
le découragement est le fondement même du roman.
Joanne Anton dévoile sans aucune concession l'immense difficulté de l'écriture, le labeur que cela représente de s'affranchir de tout ce qu'on a lu sans pour autant le renier, l'ambiguïté entre l'envie d'écrire et le recul que la difficulté engendre, le courage que cela demande de prendre son stylo et d'enchaîner les phrases, les actions, sans jeter l'éponge. L'écriture, c'est un éternel recommencement qui est ici mis en miroir avec la difficulté de vivre. [...]
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