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Citation de ladesiderienne


S'il avait eu le choix, Daniel aurait dessiné des méchants tout le temps.
On ne pouvait pas éternellement renouveler les héros. Trop prisonniers des archétypes : mâchoire carrée, mollets exagérément musclés, dents parfaites. Et, bien sûr, une taille supérieure à la moyenne d'au moins vingt centimètres. Des merveilles anatomiques, des prodiges de la musculation. Toujours chaussés de ridicules cuissardes qu'aucun humain digne de ce nom, s'il n'était doté de superpouvoirs, n'accepterait de porter, mort ou vif.
D'un autre côté, le mauvais gars type pouvait avoir une figure en forme d'oignon, d'enclume, de pancake. Ses yeux pouvaient être globuleux ou s'enfoncer profondément dans les replis de sa chair. Sa stature massive ou famélique était couverte de fourrure, de plastique ou d'écailles de lézard. Il pouvait parler en crachant de la foudre ou du feu, avaler des montagnes. Avec un méchant, la créativité ne chômait pas.
Le problème était qu'on ne pouvait avoir l'un sans l'autre. Comme pour toute bipolarité, le bon et le méchant étaient des éléments complémentaires ne pouvant exister que l'un par rapport à l'autre : la lumière et l'obscurité, le vide et le plein, le riche et le pauvre. On ne pouvait s'intéresser à un mauvais personnage s'il n'y en avait pas un bon pour servir de référence. Il n'était pas aussi savoureux d'admirer les vertus du héros si le méchant ne se pointait pas pour nous montrer jusqu'où il pouvait dépasser les limites.
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