Demsey contre Tonio, Brandon contre Philippe, Shana seule les regarde et leur dit : — Vivement que je trouve quelqu’un hein ! J’en ai marre d’être celle qui tient la chandelle. — Tu vas trouver, faut juste le temps de tomber sur quelqu’un de bien, répond Tonio. — Oui belle comme tu es, tu vas pas rester longtemps célibataire, ajoute Philippe. — Et c’est des gays qui me disent ça en plus ! — Oui bin s’il y a bien des hommes qui aiment les femmes pour autre chose que leur physique, c’est bien les gays ma cousine, répond Demsey. — Ouais je sais mais en attendant aucun de vous ne me fera la cour ! s’exclame-t-elle en riant.
Comment trouver les mots, comment leur expliquer par quoi sont passés leur papa ? Il ne s’agit pas d’un divorce, mais d’une tromperie ; d’un adultère commis par manque de courage d’assumer qui ils étaient et qui ils aimaient réellement. Comment éduquer dans une communauté bien pensante, où l’amour n’est accepté qu’entre un homme et une femme ; qu’apprécier un peu trop le même sexe était un signe de dépravation, pire encore, une honte pour la famille ? Jamais Brandon et Philippe n’avaient songé vivre leur amour au grand jour préférant la solution facile, qui était de se marier avec une femme et de fonder un foyer. Alors, ils ne pouvaient être reniés, ils avaient un très bon alibi. Jamais ils n’auraient pensé qu’un jour, ils devraient faire face à ce genre de problème. Un premier pas est franchi, tous deux sont d''accord pour y aller par étapes. Chaque réponse aux interrogations de leurs gamins sera franche et sincère. Plutôt que de les assommer d’éclaircissements, Brandon et Philippe choisissent de les laisser poser leurs questions naturellement. Ils imaginent que les enfants auront plus de temps pour assimiler la situation et retrouver leurs marques.
Demsey se retient de sourire mais ne peut s’en empêcher. Il trouve ça malsain d’être heureux par cette situation mais le soulagement que lui procure le fait d’avoir son frère de son côté est plus fort. Diégo le remarque et lui lance d’un ton rassurant : — Tu peux sourire frère ! Ne te sens pas coupable pour ce que tu n’as pas fait, tu sais s’ils ont bien fait les choses ils s’en sortiront. Cela appartient au passé maintenant, on y peut plus rien, savoure le présent et concentre-toi sur le futur. Tu peux compter sur moi si tu as besoin. — Merci mon frère, lâche Demsey avec un grand sourire.
« — Viens me faire un câlin, sinon je n’arriverai pas à fermer l’œil.
Élias remonte le long du matelas et vient se caler contre moi. Ses grands yeux bleus ne trompent pas, il y a quelque chose qui cloche.
— Tu as besoin d’être bordé, mon amour, ou bien tu as besoin d’un petit plus pour t’aider à trouver le sommeil ? enchaîne-t-il, croyant me duper l’air de rien, avec une lueur coquine dans le regard.
Élias, soudainement, se positionne à califourchon au-dessus de moi et m’embrasse voracement ; un baiser bien trop passionné pour que Morphée m’emporte dans ses bras.
— Bizarrement, le marchand de sable ne veut plus passer ! m’exclamé-je. »
« Je lui souris et secoue la tête, j’aime l’entendre plaisanter.
— Très drôle ! Tu n’as pas dormi ?
— Non, par contre, toi, tu as ronflé ! dit-il avant de boire une gorgée de sa tasse en porcelaine blanche.
Merde, ce n’est pas très sexy comme attitude, moi qui veux lui montrer le meilleur de moi. Pourvu que je ne me sois pas gratté aussi les couilles !
— Ça va, je ne t’ai pas trop dérangé ? Je n’ai pas été, comment dire, un poil ragoûtant ? demandé-je pour me rassurer.
— Tu n’as pas bavé, c’est déjà bien ! s’exclame-t-il avant de se lever et d’ajouter : tu as peut-être faim ? »
« Louna me frappe à l’épaule et me lance :
— Non, mais tu te fous de nous là ! Tu étais où ? On s’est fait du souci !
— J’ai rencontré la famille de Gollum. Des gens charmants mais ne les laissez pas parler dans une langue étrangère.
Noam regarde Louna et d’un seul regard, ils se comprennent. Ils m’attrapent chacun par un bras et m’extirpent vers l’extérieur.
— Il est drogué ! s’exclame Noam.
— Non, il est juste con ! répond Louna. »
"Il m’a touché, coulé et ne cherche même pas à me secourir de ces eaux troubles, dans lesquelles je me noie un peu plus lorsqu’il me lance un regard. Chaque fois qu’il me tend une perche, une vague glaciale nous empêche de nous agripper l’un à l’autre, de vivre ce moment présent. De tout simplement nous aimer."