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Citations de Johary Ravaloson (12)


Je vois la vague qui se profile. Elle est aguichante et exigeante en même temps. Il faut en vouloir. Je ne suis pas vraiment en l'air. Il y a des gars devant, mais le pic s'est légèrement décalé. Je suis dans l'ombre, je rame aussi fort que je peux et quand le creux se présente, l'épaule déjà bien grasse, j'appuie à fond devant, les ailes du vide, je vole déjà, déjà temps d'amerrir, revenir dans la vague, résister à l'aile bleue qui se déploie, elle majestueusement s'ourle en un arc parfait, je suis en dessous, je vais plus vite que la langue qui me happe, je baise le fondement du pic, le tube par la grande porte, je glisse le long de la paroi et quand l'œil se forme, je le pénètre et le souffle me propulse dehors.
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Je n'ai jamais appris comment les bananiers communiquent avec la lune.
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Néanmoins, le faste de l’endroit embarrassa les membres du cercle, artistes et intellectuels du dessus du panier pourtant, dès la première réunion. (…) L’accueil guindé de la vieille gouvernante, qui, malgré les consignes de simplicité de sa maîtresse, ne savait ou ne voulait pas faire moins, les domestiques qu’on ne pouvait cacher, les couverts et les meubles qu’on ne pouvait changer contre des plus modestes, le plafond haut où brillaient les lustres, les saisirent. Ils savaient les Razak riches, ils ne pouvaient cependant imaginer cela, eux, logeant à l’étroit en ville dans des maisons, pour les plus chanceux héritées et louées en partie, mais pour tous en état de délabrement, qu’aucun n’avait les moyens de restaurer, grignotant les moindres économies pour assurer l’éducation des enfants, leur habillement, oui, même pour leur nourriture, certains avec une part des mets de la table dressée « à la bonne franquette » d’Anosisoa auraient bien aimé égayé le riz blanc familial chez eux pour le restant de la semaine, ils vivaient l’endettement du pays dans leur propre vie, c’est-à-dire travaillant dur mais récoltant à peine assez pour survivre, ils ne pouvaient tout simplement pas concevoir cette magnificence.
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- Maninona eto Bodo ? - Tsy maninona fa mijorojoro. "Que fais-tu donc là, Bodo ? Rien du tout, juste debout debout". Cela sonne comme nos vieux hain-teny, ces vers des temps anciens devenus proverbiaux, sauf que là, il ne conte pas fleurette. Andry sort de son travail, tard dans la soirée. Serveur au C., il est le dernier sorti à cause d'une table difficile. Il prend des raccourcis, des rues inhabituelles, et surprend une cousine en train de faire le trottoir.
Rien du tout, juste debout debout. Et Andry d'accepter entièrement cette fiction. Ma cousine Bodo, après la pluie des 19-22 heures, en bas d'Ampasamadinika, pas très loin de la belle rue des palmiers, restait debout debout, pour rien. Comme ça. Comme si l'idée d'un lit à cette heure tardive n'avait pas naturellement raison d'être. Debout debout dans la rue, à près de minuit. Tu n'as rien d'autre à faire
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Et, comme on dit, Angano angano, Arira arira, une légende est une légende, la vérité en est une autre, ce n’est pas moi qui mens mais ceux qui me les ont transmises.
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Ne t'inquiète pas, je vais te dire comment cette vague-là m'a pris, moi aussi, comme plein d'autres jetés à la mer du côté de Gibraltar ou aux Canaries, à Mayotte, via Kwassa, par les airs même, même si je ne comprends pas pourquoi certains, des enfants parfois, explique-moi, vont mourir dans un train d'atterrissage. Certainement d'autres murs. On en parlera.

Mais plus tard car B. m'attend.
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La lune, à peine son premier quartier, se préparait déjà à se coucher quand nous sortîmes. Le cocon de la nuit bourré de pépites d'or enveloppait la terre. Sur ses tongs noires à talons compensés, les cheveux tout simplement lâchés au vent, B. détonnait comme une fleur qui pousse sur la mer.
B., un rien l'habille. Elle aime bien farfouiller dans les aubaines des marchés. Elle trouve des trucs que tu penserais immettables? Sur elle, ça fait un effet chic, classieux même parfois. Quand je sors avec elle, je ne me casse pas, un short un peu plus long, mes savates, je la fais passer devant, je colle derrière et on rentre partout. Quand le gars de la sécurité a une tête sympa, je lui fais un clin d'oeil.
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Les Anglais disent as dead as the dodo. Mais je dis que Dodo vit encore. Caché dans un bon livre. C’est là où Dodo vole.
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Mes lèvres tinrent bon. Et quand, après des secondes interminables, éjecté, j'ai pu ouvrir l'œil puis la bouche, ma paire de narines, respirer enfin, j'étais entouré d'une nappe d'écume blanche. D'ici, de là, des têtes sortaient de la surface toujours mouvante et moussante : ahuries, comme devait l'être la mienne.
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Antananarivo, la Ville des milles échoppes ferme ses portes et charrie mille poubelles. Les milles ruelles et les milles escaliers reliant les différents quartiers de la ville basse et la haute ville se laissent cloisonner par milles barrages où guettent mille détrousseurs. Dans la Ville des milles soupirs ne s’entendent plus que milles rumeurs haineuses et revanchardes
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Je me persuade devant la télé en couleurs que je suis de ce monde. Bien que la télévision ne présente plus que des spectacles du réel, ce qui se passe dedans n’a rien à voir avec dehors. Tout le monde pourtant regarde dedans. Personne ne regarde dehors, à côté.
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Mes maigres phares n’éclairaient que de l’eau. Je fendais on dirait une rivière dans la rue descendant vers Antsakaviro. J’avais de l’eau jusqu’à la garde. Elle ruisselait sur le pare-brise, sur les vitres, et donnait une impression d’intimité précaire à l’intérieur de mon tacot déglingué
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