Joël Guibert

Ce titre est placé sous le patronage idéologique de saint François de Sales dont d’ailleurs les écrits et la biographie ont été déjà été proposés par l’éditeur Artège en 2011 et 2019, respectivement avec "Saint François de Sales : œuvres complètes" présentés par l’abbé Migne et "François de Sales" de Bernard Sesé.



François de Sales est né en 1567, dans le duché de Savoie, au château de Sales près de Thorens-Glières. Devenu évêque de Genève, une cité passée au protestantisme dès les années 1530 et surnommée "la Rome du calvinisme", c’est à Annecy qu’il a son palais épiscopal de 1599 à 1623. Cette dernière date est celle de sa mort. François de Sales est surnommé "le docteur de l’amour de Dieu", du fait qu’il tente de convaincre, par son calme, sa douceur, son éloquence, ses écrits (notamment par l’usage précurseur du journal) ainsi que par le développement des cours de catéchisme, les protestants de son diocèse. Ceci lui vaut d’être le patron des journalistes et des écrivains.



Une de ses devises est « Rien par force, tout par amour ». Son enseignement porte notamment sur la piété dans la vie quotidienne. On trouve également cité, sous la plume de Joël Guibert, ceci : « La Providence divine est l’acte par lequel Dieu veut fournir aux hommes les moyens nécessaires ou utiles pour parvenir à leur fin ». Cette foi dans la manifestation, l’action et la puissance de Dieu amène à se faire, dans sa propre vie, un acteur en phase avec le bon vouloir divin. On retiendra, particulièrement, dans cet esprit : « Seigneur, apprends-moi à discerner les choses que je peux changer de celles que je ne peux pas changer. Donne-moi le courage de changer les premières et donne-moi la force de supporter les secondes » mais également : « Quatre dispositions sont essentielles pour se laisser agir par Dieu : commencer par des petits riens, croire que Jésus peut travailler par nos mains, cultiver un certain dégagement vis-à-vis de notre travail, éviter la précipitation ».



L’ouvrage de ce dernier propose douze chapitres au contenu très proche des préoccupations essentielles des catholiques de notre époque. Ces parties se nomment respectivement : L’amour au fondement de l’abandon, La divine providence fondement de notre abandon, Baliser l’abandon, Se laisser rejoindre par la volonté de Dieu, Rejoindre la volonté de Dieu, Conversion en profondeur de notre volonté propre, L’union à Dieu par la prière, Vivre à partir de l’Esprit, Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Le monde spirituel, L’abandon dans la croix, Les fruits de l’abandon au bon vouloir de Dieu.

Un livre bien écrit, structuré et agréable à lire sur le Notre Père, la prière par excellence des chrétiens. Joël Guibert en est l'auteur, il est prêtre du diocèse de Nantes. L'idée majeure du livre : il faut vivre le Notre Père, c'est-à-dire que les mots de cette prière transmise par le Christ entrent en résonance avec notre quotidien. L' Idée était belle et ambitieuse, c'est elle qui m'avait attirée initialement vers cette lecture.

L'ouvrage commence par la mise en parallèle des deux versions différentes du Notre Père : celle que l'on retrouve dans l'évangile de Matthieu et celle plus courte de l'évangile de Luc. La traduction liturgique actuelle fixée par l'église est peu ou prou celle de Matthieu. Elle contient sept demandes que l'auteur va reprendre une à une.



Ce faisant, Joël Guibert répond à des questions aussi intéressantes que Pourquoi un Dieu Père et pas un Dieu mère ? Pourquoi la tautologie de la proposition "donne nous notre pain de ce jour "? Pourquoi Jésus appelle-t-il Dieu papa ? Qu'est-ce que le règne de Dieu ? Et sa volonté ? Quels sont les enjeux de la nouvelle traduction du Notre Père ?



Joël Guibert analyse et explicite chaque mot de cette prière à la lumière de la Bible et des écrits de quelques grands mystiques : Saint Jean de la Croix, Sainte Thérèse de Lisieux, sainte Thérèse d'Avila, Mère Teresa et surtout Marthe Robin qui tient une grande place dans ce livre.... elle est tellement citée que le livre aurait presque pu s'intituler "Le Notre Père et Marthe Robin." Constatant cela, j'ai trouvé dommage que Joël Guibert ne donne pas plus de précisions biographiques sur cette grande figure spirituelle du XXe siècle.

La conclusion du livre est belle, l'idée d'ajouter au final la partition d'une nouvelle version chantée du Notre Père est aussi intéressante. Voilà pour les points positifs de cette lecture.



En revanche, j'ai déploré les petites piques de l'auteur contre le féminisme, la société de l'assistanat ou à la théorie du gender. .. notions jamais définies, ni développées par l'auteur, et à mon avis fort malvenues. En effet, Je me suis demandé ce que venaient faire ces diatribes hors sujet et convenues dans un livre qui porte d'abord sur la prière.

Au détour de certains paragraphes, l'auteur emploie également des concepts théologiques complexes. Par exemple le concept de kénose, ou de spiration. Je suis désolée, mais tout le monde n'a pas fait un doctorat de théologie. De ce fait, le livre s'adresse malheureusement aux initiés, ce que je trouve infiniment dommage... le Notre Père est pourtant une prière simple et accessible à tous.

Par ailleurs, j'ai été déçue par le fait que l'auteur ne mentionne jamais le commentaire de Simone Weil sur le Notre Père. Il s'agit pourtant d'un des sommets de l'oeuvre de cette immense philosophe et à ce titre, je conseillerais à ceux qui veulent lire une méditation sur le Pater de commencer par ce qu'elle a écrit. La méditation du Pape François..." Quand vous priez , dites Notre Père" est aussi très bien... et j'ai été surprise que l'auteur ne l' évoque pas une seule fois .

Tout d'abord, merci à Babelio pour l'organisation de Masse Critique et à la maison d'éditions Pierre Téqui pour m'avoir envoyé ce volume. (Au passage, l'envoi le plus soigné que j'ai jamais vu pour un livre)

Une écriture simple, jamais prétentieuse, découpant le livre en X chapitres qui abordent le sujet du Notre Père sous tous les angles, d'abord d'un point de vue plus historique (Pourquoi n'est il cité que dans deux Évangiles, et dans une forme différente, la question de la traduction, du contexte, aussi bien géographique qu'historique que la question du traitement révolutionnaire de cette prière dans le judaïsme de l'époque... ) puis des chapitres qui détaillent la prière ligne par ligne, offrant pistes de réflexions, explications, le tout sans jamais imposer quoi que ce soit au lecteur.

Je ne me serai pas forcément offert ce livre de moi-même, mais je suis bien contente de l'avoir lu et c'est tout à fait un livre que je me vois commander pour offrir lors d'une profession de foi par exemple, ou d'une confirmation.

Ce livre s'adresse à des personnes déjà engagées dans une vie de foi et familières avec la spiritualité catholique.

Le principe de la collection, qui consiste a proposer des enseignements sous la forme de 10 chapitres (deux par jour) pour vivre chez soi une retraite spirituelle est assez séduisant.

La figure de Léonie Martin, sœur et première disciple de Ste Thérèse est assez séduisante. Pour ma part, j'ai trouvé les enseignements assez ardus et un peu secs, malgré de belles ouvertures.

"Vivre le notre père" de Joël GUIBERT n'est pas un roman et encore moins un documentaire. Ce bouquin propose, de façon neutre et sans incitation à une quelconque croyance, d'ouvrir la discussion (la méditation ?) sur la pratique de la non moins célèbre formule de prière "Notre père qui est au cieux [...], rapportée par les évangélistes Luc et Matthieu



Qu'on se le dise je ne suis pas croyante, et pourtant j'ai apprécié parcourir les dix chapitres qui proposent de décomposer les différentes notions de ladite prière. Lorsqu'on n'est pas croyant on peut avoir un approche faussée de la notion du Père, de la sanctification, de la tentation ou encore de l'adoration. Nous pouvons en avoir une vision trop terre à terre, trop scientifique alors qu'il faut l'appréhender avec davantage de lâcher prise.

Par le biais de cette lecture il m'est venu des interrogations que je n'avais jamais eu : pourquoi, par exemple dit-on Père et non pas Mère ? Mais oui, pourquoi au fait ? Et c'est avec douceur et simplicité que l'auteur nous propose une explication sensé et ouverte à différents points de vue.



En revanche, étant donné que je n'ai aucune notion de catéchisme, je n'ai pas eu toutes les clés en main pour comprendre ou situer les "personnages" clés des Evangiles ou les notions plus abstraites et moins terre à terre que ce que je pouvais imaginer.



En conclusion, l'auteur propose une explication de la prière (et bien au-delà) par le biais d'une écriture fluide, avec quelques pointes d'humour dans les sous-parties qui rendent l'ensemble léger et agréable à lire. Je craignais de parcourir un livre trop lourd, incompréhensible du fait que je sois novice dans l'approche chrétienne, mais j'avoue avoir été agréablement surprise.

Un bouquin pour tous les curieux, croyants ou athées confondus.



Merci à Babélio et les éditions Pierre Téqui :)

Dans cet ouvrage le Pére Guibert nous guide pas à pas sur le chemin de l’abandon à Dieu. A travers les lectures, la prière, à l’écoute de St François, nous sommes accompagnés afin de tout remettre entre Ses mains dans la confiance totale qui mène à la sérénité du coeur.



Ce livre est une lecture à la fois très abordable et exigeante. Il doit être lu avec l’âme et non seulement l’esprit. Pour ma part je suis même revenue plusieurs fois sur certains passages, les laissant infuser et les comprenant ensuite pleinement.

L'abondance des écrits de saint François de Sales (un volume de la Pléïade lui est consacré sans contenir la volumineuse correspondance) et le style de sa langue du début du XVIIè siècle peuvent retenir le lecteur. L'intérêt de l'ouvrage de Joël Guibert tient donc dans le fait de mettre à disposition du lecteur le cœur de la réflexion de saint François de Sales sur la sérénité. Le P. Guibert, dans une grande pédagogie, traduit en contexte moderne la notion d'abandon qui est un des maître-mot de l'enseignement de l'évêque de Genève qui est une des grandes figures spirituelles du XVIIè siècle français, ce "siècle des mystiques".