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Citation de chris49


ASILE DE GAUSTAD, MATIN DE LA VEILLE DE NOËL, 1856 : […] On ne me permet plus de peindre. Je suis peintre mais on ne me permet plus de peindre. Le docteur Sandberg a dit que je ne devais pas peindre, tant que je serai en traitement à l’asile de Gaustad je ne dois pas peindre, a-t-il dit, et moi j’ai dit que c’est peut-être à force de peindre que je suis devenu fou, voilà ce que j’ai dit au docteur Sandberg, peut-être ai-je trop regardé les paysages au soleil, ai-je dit au docteur Sandberg, et il a dit que je ne devais pas peindre tant que je serai à l’asile de Gaustad, pendant tout ce temps la peinture me sera interdite et quand j’ai été admis j’ai dû leur donner mes affaires de peintre, et je ne les récupérerai que le jour où je pourrai partir. Je suis maintenant un peintre à qui on ne permet pas de peindre. Et alors il ne me reste qu’à écouter les mouettes. […] Et je ne dois dire à personne que je regarde et que j’écoute les mouettes, car alors on me l’interdira aussi, sans doute. Tu ne dois ni regarder ni écouter les mouettes, dira le docteur Sandberg. Et quand le docteur Sandberg dit quelque chose, il faut obéir. Moi et tous les autres qui sont à l’asile de Gaustad, nous devons faire ce que dit le docteur Sandberg. Je ne dois pas peindre. J’écoute les mouettes. Et je déblaie la neige. Je dois guérir, à force de ne pas peindre et de déblayer la neige. À force de déblayer la neige, je guérirai sûrement.

pp. 188-189
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