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La Remise à bateaux de Jon Fosse
C'est ainsi que ça a commencé, dans l'obscurité, sous la pluie, sur une route qui longeait la grève, dans une vieille remise à bateaux, il y avait les vagues qui ne cessaient de frapper et la peau qui ne cessait de se dilater. Son baiser était une marque sur ma peau, il a pénétré dans mon corps pour y rester.
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La Remise à bateaux de Jon Fosse
.........comme la remise à bateaux, ce qui était si important, toute une vie en quelque sorte, ce n’est plus grand-chose maintenant, c’est toujours comme ça , à la fin il n’en reste plus rien, ça disparaît , tout change, et ce qui existait autrefois devient quelque chose d’entierement différent, ça devient tout petit, rien du tout, c’est comme ça on n’y peut rien, c’est comme ça. p.110
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Jon Fosse
Et puis Beckett. Je suis un grand admirateur de son écriture. En fait, Quelqu’un va venir est un commentaire d’En attendant Godot... Des années plus tard, j’ai commencé à voir en lui un peintre pour le théâtre plutôt qu’un véritable auteur, comme par exemple Tchekhov. Le théâtre, il ne le laisse pas bouger, être dynamique... Mais ce que j’aime toujours, c’est l’âme de ses phrases.
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Quelqu'un va venir. Le fils de Jon Fosse
La Mère : « C’est sombre et noir en ce moment. » Le Père : « Oui très sombre, Il ne fait presque plus jour du tout, Un peu de demi-jour à midi sinon c’est sombre. » (Le fils) |
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Et jamais nous ne serons séparés de Jon Fosse
- Il faut qu’il vienne maintenant ! Il faut qu’il vienne !
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Je suis le vent / les jours s'en vont de Jon Fosse
L'AUTRE Tout ce que tu es silence assez bref c'est un mur cimenté qui se fissure L'UN Et qui s'effondre silence assez bref et tombe en morceaux L'AUTRE Tu es en morceaux L'UN Non je suis le fissurement silence assez bref non ce n'est pas ça non plus L'AUTRE Le craquement L'UN Oui en un sens silence assez bref peut-être silence assez bref peut-être que je suis le craquement L'AUTRE Tu es un craquement L'UN Oui silence assez bref ou silence assez bref ce ne sont que des mots des choses qu'on dit |
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Je suis le vent / les jours s'en vont de Jon Fosse
L’UN Ce sont juste des choses qu’on dit L’AUTRE Oui L’UN Oui silence assez bref oui silence assez bref oui ça n’existe pas silence assez bref on essaie de dire comment une chose est en disant autre chose L’AUTRE Parce qu’on ne sait pas dire comment elle est vraiment L’UN oui silence assez bref oui bien sûr Bref silence L’AUTRE Il n’en sort que des mots L’UN Des mot et des mots Silence » |
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Rêve d'automne Violet Vivre dans le secret de Jon Fosse
LA FEMME Tu sais Ce que je pense Je pense que je suis peut-être venue ici Dans ce cimetière Je veux dire Pour te rencontrer C’est peut-être ça |
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La Remise à bateaux de Jon Fosse
Il y a beaucoup de fruits chez Svein. Plein de poiriers, des pommes délicieuses. On goûterait bien une pomme, peut-être une poire. Une poire, plutôt. On regarde vers la ferme. Les arbres les plus proches sont des poiriers. Alors on goûterait bien une poire. On se regarde brièvement et on se décide tout de suite. On remonte jusqu'à l'endroit où la grève cède la place aux champs de la ferme, puis on file aussi vite qu'on peut, on quitte la grève et on file à travers les champs de Svein, on se recroqueville et on fonce vers l'arbre le plus proche, on se redresse, on regarde attentivement autour de nous, on tend les bras, et on attrape chacun une poire, puis une autre, on fourre des poires dans nos poches, autant de poires qu'on peut y fourrer puis on se recroqueville de nouveau, on rentre la tête dans les épaules, on courbe le dos et on court à petites foulées jusqu'à la grève. On choisit chacun une pierre un peu à l'écart de l'eau, on s'assied chacun sur une pierre et on commence à croquer les poires. Une poire, puis une autre. On croque les poires.
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Née Audrey RUSTON en Belgique en 1929, celle qui choisit le nom de scène de HEPBURN repose depuis 1993 ..#.. .