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Critiques de Jonathan Harr (1)
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Préjudice : La justice a un prix

Loin des super productions hollywoodiennes, qui mettent à l'écran des Kevin Spacey, Edward Norton et autres Matthew McConaughey, le roman de Jonathan Harr nous plonge dans le côté le plus sordide de la justice américaine (mais sans doute ne sommes-nous pas à l'abri en Europe).



On démarre dans le milieu des années 60. L'eau de distribution pue. Elle contient visiblement des produits qui devraient en interdire la consommation. Des leucémies (touchant principalement des enfants) vont se développer. A tel point que l'on pourra parler d'épidémie. Deux forages semblent clairement poser question. Et en remontant l'écoulement des eaux qui alimentent les forages, on découvre 2 industries. L'usage répété de TCE, produit carcinogène, est clairement pointé du doigt. Chose niée par les industriels. Le hic, c'est que ces industries appartiennent à des multinationales, et qu'elles préfèrent payer des avocats très chers plutôt que de reconnaître une responsabilité (même si les dommages leur coûteraient moins chers).



Jonathan Harr a eu le privilège de suivre Jan Schlichtmann, avocat des plaignants, dans son long et dur parcours pour obtenir réparation. Nous sommes dans le "dur", nous sommes face à une justice impitoyable. Les rôles respectifs du juge, du jury, des avocats, des témoins... sont passés à la loupe. Sans concession. Les erreurs de Schlichtmann, son entêtement idiot, les victoires éphémères, les faux témoignages, les mensonges impossibles à contrecarrer, la dissimulation de preuves, la mise à l'écart de documents... Tout cela ne peut pas faire un bon film... Non, dans les films, les gentils gagnent et les méchants repartent la queue basse. Dans la réalité... Jan Schlichtmann termine ruiné, il a entraîné son Cabinet d'avocats avec lui, il se vautre, se gamelle... Il a raison, mais trop tôt et il affronte un juge dont la mauvaise foi (ou le strict respect du droit, le doute est permis) est impressionnante.



Roman, récit, peu importe. C'est fluide, cela se lit comme un thriller. C'est glauque, c'est écoeurant, car il faut bien se souvenir que l'on marchande la mort d'enfants. Et cela ne remonte pas à si loin... Les faits ont eu lieu dans les années 50 et 60, mais le procès s'est déroulé dans les années 80. A lire impérativement si on en a marre des films de procès made in Hollywood.
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