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Critiques de Joolz Denby (5)
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Billie Morgan

C’est presque une histoire banale, une histoire d’adolescence au cœur de l’Angleterre. L’histoire commence comme une confession, le besoin de revenir sur son passé, de s’expliquer et de clore les souvenirs de cette époque. Je m’installe dans un pub de Bradford, une bière à la mousse bien blanche, des chômeurs jouent aux fléchettes, des supporters se préparent à la réception de Manchester, des punks jouent du couteau en braillant, je découvre la vie de Billie Morgan, Billie comme un hommage à Billie Holiday.



Billie, comme toute la jeunesse de l’époque, est perdue dans ce monde-là, enfermée dans la tristesse de son père et l’indifférence de sa mère. Ça sent la révolte à 16 ans et claque la porte de son foyer manquant tant de chaleur et d’humanité. Direction un squat, quelques hippies pas vraiment peace & love et fleurs des champs dans les cheveux. Des hippies à la mode sex & drugs, une bande de motards qui n’a rien à envier à l’esprit mythique des Hells Angels. Elle découvre, les premières pilules, la drogue, l’alcool. Elle devient intéressante, elle l’insignifiante, elle fait partie d’une bande, respectée même, du moins on la regarde… jusqu’au jour où ce qui devait arriver arriva… le viol. Et l’irréparable… puis la culpabilité...



C’est une histoire qui se passe de musique folk issue d’un pub avec une bière tiède, c’est plus une histoire violente et sociale qui demande la puissance du rock, du glam au punk, une bière brune plus forte pour percevoir le pouls de cette région, une histoire où l’esprit band et la culpabilité rongent petit à petit l’âme humaine. Un roman à la fois pudique et d’une grande violence, à l’image de la société des années soixante-dix. Joolz, poétesse et romancière tatouée et tatoueuse, très active sur la scène punk anglaise post 80, dévoile l’histoire sociétale de Bradford, sa ville, une descente violente dans les bas-fonds de l’adolescence.
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Stone Baby

Résumé : "Lily l’a su dès le début en le voyant tellement beau, envoûtant, si sûr de lui jusque dans les moments de fragilité feinte. Elle a deviné à l’instinct que cet homme était un danger pour elle et surtout pour Jamie, si vulnérable en dépit de sa façon bien à elle de calmer des salles entières de mecs chauffés à blanc. Ce type magnétique était le prédateur propre sur lui qui, une fois sa proie choisie, ne repartirait qu’après l’avoir dépecée. Au propre comme au figuré. Lily le savait. Jamie le savait. Et pourtant, il était toujours là... Cette histoire, tout le monde la connaît. Les médias en ont parlé. Il est temps aujourd’hui de raconter les choses telles qu’elles se sont vraiment passées."



lorsqu'on ouvre la première page, on tombe sur un rapport d'autopsie. Ça met tout de suite dans le bain.

Je ne sais pas à quoi, je m'attendais, mais pas à ça.



Lily, la narratrice nous raconte son histoire, et au fur et à mesures des pages, on se met naturellement dans le décor. Un fauteuil tout dézingué, un peu mou, dans lequel on s'enfoncerait trop, une table basse comme on en voit chez nos grands-parents et une tasse de thé fumante.



Lily a le langage cru, dur et sans détours. Elle et son amie Jamie sont ce qu'on pourrait appeler des marginales. Femmes de spectacles, elles galère pour chaque fin de mois et vivent des spectacles comique que Jamie fait, dans des festivals ou des petites salles que Lily lui dégote.

Puis un soir, jamie fait la connaissance de Sean. Lily ne l'aime pas, mais pas du tout. Elle le trouve louche. Mais pour ne pas vexer son amie, elle se tait. Plus le temps passe et plus Sean s'immisce dans leurs vie, leurs quotidien, faisant de Jamie son esclave, sa prisonnière. Mais l'amour rend aveugle et la jeune femme ne se rend compte de rien.

Pendant ce temps, des jeunes femmes se font sauvagement assassiner dans les rues de leur petite en Angleterre. Pour lily le doute s'installe... et si c'était vrai, pourrait-elle sauver son amie et sa peau par la même occasion?

Un récit tragique, puissant et enragé. Une conversation qui laisse ébranlé. Une amitié qu'on voudrait pouvoir partager. Mais rien, rien ne peut se mettre entre ces deux là. Lily et Jamie ne sont pas soeurs de sang, leur lien est bien au delà de ça, bien au delà de l'horreur qu'elles ont traversé.

Alors, lorsque arrive la dernière page, on ne peut que leur souhaiter une bonne route... mais on en reste bouleverser un bon moment.



Joolz Denby a reçu le prix du premier roman de la Crime Writer's Association en 1998 avec ce roman.

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Billie Morgan

Humanité autodestructrice, drogue et alcool, acte irréparable, meurtre et gang, recherche d’une rédemption perdue d’avance, soutien et amour maternelle, jeunesse ruinée et pervertie, délinquance, absence paternelle et rejet maternel, quête de soi, mœurs hippies idéalistes trompeurs et motards sauvages sévèrement hiérarchisés, femme de caractère au passé ravagé et au futur incertain.



« Billie Morgan », est un condensé de tout ça emporté par l’écriture sensible et posée de l’auteure, mais aussi par son expérience personnelle, étant elle-même issue de Bradford et de l’univers punk anglais. On est loin des idéaux hippies, des règlements de compte entre motards, on est en pleine déchéance humaine d’une partie de la population qui ne semble pas vouloir ou pouvoir être aidée, s’enfonçant toujours davantage dans la pauvreté, la solitude, la délinquance et les vices. Joolz Denby dresse un portrait humain, fataliste et réaliste d’une société perdue dans ses gangrènes pourraient – on dire déshumanisantes. C’est à la fois crue et poétique, il y a un fort réalisme qui se dégage de ce roman, une atmosphère glauque et pervertie, une ambiance froide et dénuée aussi d’espoir, il n’y a pas beaucoup de place à la lumière, mais plutôt à un constat consternant et profondément dérangeant. Joolz Denby parle d’alcoolisme, de toxicomanie mais aussi de viols, de rejet, d’abus, de violence, rien de bien joyeux à l’horizon et pourtant c’est empli de sensibilité, de douceur et d’humanité.



L’auteure a choisi une narration de type autobiographie où son personnage, Billie Morgan, en quête de rédemption, traînant depuis des années un lourd secret qui lentement la grignote de l’intérieur, raconte sa jeunesse traumatisante, sa déchéance adolescente, son mariage précipité mais heureux, jusqu’à ce jour fatidique où un geste de trop va ruiner sa vie.



Élevée à Bradford, ville d’Angleterre à l’époque plus pauvre, plus sale et certainement balayées de cancans et rumeurs, où les réputations sont érigées à la langue de bois et aux médisances concurrentielles et bien éloignée du standing londonien, dans les années 60-70, Billie a vécu le départ de son père du foyer. Cette expérience est mal vécue par sa mère qui lui fait payer sa ressemblance et son ancienne complicité avec son paternel au profit d’une sœur, Liz, qui s’accorde nettement plus à sa conception de la féminité. Billie est donc élevée en reclus, brisée et bridées par les reproches « Tu as vraiment le don de te faire détester ». Elle décide rapidement de fréquenter ses hippies « cools » et crasseux de l’époque, une façon de se rebeller contre un dogme matriarcale, qui se révèlent plus nocifs qu’ils n’y paraissent, avant de découvrir la liberté engendrée par un tour de moto et le gang de motard les « Devil’s Own » aux règles intransigeantes. Dans les deux mondes, l’alcool, la drogue et la violence sont monnaie courante, Billie va se confronter et se construire face à tout ça avant que sa vie ne bascule irrémédiablement.



Billie Morgan est pourtant malgré ça un personnage fort, de caractère, qui va avoir du mal à trouver sa place en tant que femme dans ses milieux masculins qu’elle fréquente. Elle s’affirme et sait aussi se faire respecter même si elle a connu les abus et erreurs de jeunesse, elle gère les situations de manière impressionnante. On découvre son évolution de ses quatorze ans à la quarantaine passée. Il y a vraiment un avant le Drame et un après. L’avant est évoqué plus haut, l’après, Billie va tenter de réparer son erreur, de se débarrasser d’une culpabilité étouffante et de ce poids qui l’empêcher d’aller de l’avant dans sa vie. Elle va tout faire pour obtenir une forme de résilience en s’occupant notamment de Jas, une junkie, et de son fils, Natty, qui va suivre la délinquance de la cité mais que Billie va prendre d’affection. Tous ces personnages sont profondément travaillés et ne laissent pas la place à un portrait édulcoré, chacun traînant ses lourdes casseroles.



En bref, un roman intense loin d’être manichéen, c’est sombre, c’est étouffant et révoltant, inévitablement ouvert à l’empathie. L’auteure à travers son portrait de femme dresse un constat alarmant d’une société d’époque où la noirceur semble sans fin et toujours pouvoir descendre d’un cran. Effrayant. Une lecture intelligente qui amène à de profondes réflexions humaines. A conseiller !



Je remercie sincèrement Thomas Bauduret (le traducteur alias l’auteur Patrick Eris) et les éditions du Rocher pour cet envoi.
Lien : http://www.mort-sure.com/t11..
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Billie Morgan

4ème de couv':"Un jour, lors de sa folle jeunesse à Bradford, entre sa mère indigne, son gang de motards et la drogue, Billie Morgan commet un acte terrible envers un membre du gang. Un acte qui lui coûte son mariage et une partie de sa raison. Un acte qui la pousse à suivre et aider Jas, la compagne du disparu plongée dans l’enfer de la drogue, et son fils Natty, devenu un adolescent obsédé par ce père disparu qu’il espère voir revenir un jour. Rongée par la culpabilité, Billie Morgan va tout faire pour leur venir en aide. Mais comment aider qui ne veut pas l’être ? Billie trouvera-t-elle la rédemption ? Et d’abord, est-elle vraiment si coupable que ça ?"



MON AVIS: Billie nous parle à travers ses confessions et nous, lecteurs, sommes donc au plus prés de ce qu'elle vit et surtout de ce qu'elle a vécu. Et c'est à la fois triste et révoltant.

Il transpire une humanité brute, celle des laissés pour compte, des marginaux, des malchanceux, des maltraités.

Ce n'est pas facile de se retrouver au cœur de ces vies abimées, voire détruites. Et nous plongeons à des moments dans le sordide, la noirceur sur les ailes d'un ange. Un ange déchu.

Malgré tout il y a de la beauté, de la poésie grâce à l'écriture de Joolz Denby. Et il y a surtout de l'amour, même s'il est perdu, caché et malmené.

Une belle lecture où l'on ressent mille émotions.
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Billie Morgan

Billie se confie à son journal. Elle évoque longuement son enfance à la fois dorée sur le plan matériel et malheureuse, coincée entre une mère et une sœur qui ne l'aiment guère et le souvenir d'un père complice mais trop tôt disparu.

Et puis à quatorze ans (et demi) les premiers acides, et surtout les premières transcriptions de ses idées noires sur des cahiers intimes. Très vite, elle décrit sa fascination pour l'univers des motards et forcera son copain, le pourtant pacifique Micky à rejoindre le gang de 1% des Devil's Own...

Joolz Denby a l'art, pour le plus grand plaisir du lecteur, de faire traîner les choses, de digresser en ménageant de longues poses dans l'histoire. (En fait elle joue avec nos nerfs). L'écriture est d'ailleurs superbe avec un vocabulaire très riche et recherché. C'est non seulement passionnant mais extrêmement littéraire et procure un contraste entre le récit d'une aventure assez glauque et la sophistication de la narration.

Ce livre n'est ni un thriller ni un polar. Et si la révélation tant attendue arrive bien, elle est précédée d'un tel chapelet d'événements et de malheurs qu'elle en devient presque anecdotique.

C'est du grand art et ce livre est un grand coup de cœur. Un de ces bouquins beaux et terribles à la fois qui provoquent une confusion des pensées. Celui-ci restera à tout jamais dans mon esprit.

I.N.D.I.S.P.E.N.S.A.B.L.E !
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