M’autoriser la lenteur au sein de cette beauté naturelle est un privilège, que je savoure pas à pas.
Marcher seul de riches moments d'introspection, d'opportunes occurrences de rêverie. Les regards sur les personnes rencontrées, sur les paysages, les lacs, les rivières, sur la faune, la flore, le temps que je veux leur consacrer m'incombe.
- Alors comment te sens-tu ?
- A vrai dire, je ressens un sentiment ambivalent : suis-je heureux d'être épuisé ou épuisé d'être heureux ?
On a deux vies, la seconde commence le jour où l’on se rend compte qu’on en a qu’une.
Confucius
Quel vif plaisir ressentirais-je à marcher plusieurs jours à ses côtés face aux splendeurs de la nature, à vivre en symbiose la sérénité que procure cette activité.
" Se préparer au pire, espérer le meilleur, prendre ce qui vient "
Confucius
" Il n'y a point de chemins vers le bonheur, le bonheur est le chemin "
Lao Tseu
" La chance ne fait pas tout. Tout se construit, pas à pas, qu'il s'agisse d'amitiés ou d'opportunités "
Barbara Bush
De retour dans le dortoir après la toilette, je m’habille, range mon matériel et plie la couverture avant de la placer au bout du lit : gestes machinaux du matin. Il est vrai que quatre jours se sont écoulés depuis Saint-Nectaire, réflexes et habitudes se sont installés. Jean-Marc s’active de la même manière. Nos sacs sont bouclés, nous sommes prêts, nous pouvons partir.
Après quelques jours de marche ; détente du corps et sens éveil, ouverture de l'esprit à l'introspection et à l'écoute des autres. Lorsque je suis parti sur le chemin de Compostelle, dix à douze jours s'écoulèrent avant que je connaisse cet état de pleine satisfaction physique et spirituelle.
Le chemin descend vers la combe. La visibilité s’améliore, tandis que l’altitude décroît. Le fond de la vallée, les burons, les bois de Pessade se dévoilent peu à peu. Les nuages se dégagent, le soleil apparaît et dessine de vastes zones lumineuses dans les pâturages. Au loin, la longue Chaîne des Puys émerge du brouillard, à l’exception du Puy de Dôme dont le sommet tutoie les nuages et s’échappe à la vue.
Enfin, nous rentrons chez nous. Rentrer chez nous, que l’expression est belle. Revenir avec plaisir dans l’intimité de notre espace de vie, matérialisé, façonné, décoré selon nos aspirations affectives, esthétiques. Retrouver ce toit à l’écart d’autrui, bâti jour après jour, embelli mois après mois, égayé année après année par les cris allègre de nos enfants, de nos petits-enfants.