Joseph Hayes

Ni oubli, ni pardon, pour Boyd Ritchie, qui vient de purger huit années de prison pour un viol qu'il n'a pas commis. le jeune et bel orphelin de dix-huit ans a vécu un cauchemar carcéral. Son intelligence, son sens aigu de l'observation, l'ont maintenu en vie, comme son désir de vengeance. A l'instar de Julie, la mariée de Irish, il prend son mal en patience, et tisse sa toile. « Tous les fantasmes sauvages qu'il avait caressés dans sa cellule pendant tant d'années étaient devenus réalité. » Une longue, longue nuit va tomber sur la paisible ville texane de Tarkington. Par les notables et les bons citoyens qui ont participé à sa chute, l'heure est venue de rendre des comptes.

Très bon thriller à l'intrigue tirée au cordeau, angoissante pièce en un acte, La Nuit de la vengeance oppresse le lecteur et lui laisse un goût amer. Le talent de metteur en scène de Joseph Hayes qui soigne toujours ses intrigues est ici éclipsé par le personnage de Boyd Ritchie. Impossible d'oublier ce garçon à l'avenir prometteur qui eut pour seul tort, d'être un étranger dans la ville, et qui d'agneau innocent va se muer en bête enragée, dénuée d'empathie même pour les plus faibles, et pour les innocents. La violence carcérale et la soif de vengeance ont tué toute trace d'humanité.

Un thriller difficile à oublier.

Je pensais ne pas connaître le romancier Joseph Hayes. En fait je le connaissais en tant que scénariste à Hollywood. Il avait lui-même adapté l'un de ses grands succès littéraires, The Desperate Hours (La Maison des otages) pour le réalisateur William Wyler, avec Humphrey Bogart dans le rôle principal.

No Escape publié en 1982 sous le titre Impasse meurtrière dans la collection Sueurs froides est un bon thriller psychologique qui a le mérite de montrer dans toute sa noirceur la réalité des violences conjugales et le calvaire vécu par certaines femmes lorsqu'elles parviennent à s'enfuir de leur domicile.



Donald est un homme séduisant qui pourrait passer pour un alcoolique mondain. Or c'est un alcoolique tout court, au comportement violent, surtout vis à vis de son épouse Brenda. Mu par une jalousie obsessionnelle et un désir de tout contrôler, il devient fou lorsque sa femme demande le divorce. Effrayée, cette dernière décide de s'enfuir avec leur petit garçon et trouve refuge chez une amie fidèle. Mais Donald ne l'entend pas de cette oreille; Si elle n'est pas à lui, elle ne sera à personne, et tant pis si leur enfant de trois ans se trouve au milieu de ce sanglant règlement de compte, qui va le conduire à soupçonner, suivre, traquer, kidnapper, et pire encore.



L'intrigue et le personnage de Brenda (ainsi que le thème de la natation, le viol conjugal) m'ont fait penser au film Les Nuits avec mon ennemi de Joseph Ruben, dans lequel Julia Roberts essayait d'échapper à la violence de son mari. L'intrigue est solide, mais tout l'art de Joseph Hayes réside dans sa manière de dépeindre le cheminement d'un homme monstrueux qui se dissimule derrière une apparente banalité, et le calvaire quotidien vécu par une femme maltraitée qui doit quitter son foyer, sa ville, regarder sans cesse derrière elle, s'isoler pour protéger ses proches, et se méfier de tous. Impasse meurtrière est un polar qui reflète malheureusement le sort de nombreuses femmes, c'est sans doute pour cette raison qu'il est aussi efficace.

Un thriller d'une violence, parfois à la limite du soutenable.

Un des premiers que j'ai lu.

Très bien super