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Citation de David_


La détonation résonna avec fracas dans l’étroite vallée d’un ruisseau qui se jetait dans la White Earth River. Et lorsque l’écho s’évanouit, un jeune cerf à queue blanche tressaillit, puis tomba inanimé. Sa vie s’écoula sans un bruit, teintant de rouge le lit de feuilles mortes. Une soixantaine de pas plus haut, un visage barbu, bruni par le soleil, souriait de satisfaction au-dessous de la fumée blanche qui planait dans l’air. L’homme se leva bruyamment et se dirigea vers le bas de la pente pour aller ramasser le cerf abattu.
Ses pas lourds éparpillèrent les feuilles mortes, emplissant la vallée étroite de leur bruit sourd. Dans toute la nature alentour — au fond d’un ravin, au creux d’un bosquet, au bord d’une prairie, à la surface des marais ou sur les branches des arbres — ceux qui se déplaçaient à quatre pattes ou volaient à travers les airs entendirent cet intrus tapageur. Et les brises transportèrent une odeur étrange et pesante, aussi importune que ses bruits. Tout ceux qui la flairèrent ou qui entendirent son pas rude s’enfuirent ou se précipitèrent au fond d’un terrier, coururent se faufiler dans un fourré, ou grimpèrent se mettre à l’abri entre ciel et terre.
La vallée venait d’assister à l’arrivée d’un nouveau bipède. Un homme qui ne respectait pas le cycle de la nature. Un homme qui ne comprenait pas — ou se moquait éperdument — qu’il y eût une harmonie dans la vie des choses de la terre. Un étranger qui ne voyait ni la beauté ni la vitalité de l’animal qu’il venait de tuer. Un homme qui se souciait seulement du fait qu’il avait à présent trouvé à se nourrir.
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