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Critiques de Judicaël Lavrador (4)
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Gerhard Richter au Centre Pompidou

Les invétérés du groupe Sonic Youth connaissent certainement Gerhard Richter à leur insu : la couverture de l’album phare du groupe, Daydream Nation, n’est rien d’autre que sa célèbre Bougie. Beaux-Arts Magazine permettra de découvrir d’autres œuvres de l’artiste plasticien grâce à sa rétrospective de l’exposition au Centre Pompidou.



Le contenu des informations est ténu, à l’image du manque de prolixité de l’artiste. On apprendra peu de choses sur sa personnalité ou sur sa vie privée, pour se concentrer essentiellement sur son parcours artistique (études aux Beaux-Arts de Dresde, passage par le pop-art, abstraction), sur ses thèmes de prédilection (nuances géométriques, paysages, peinture de l’histoire contemporaine, portraits…) et sur la grande originalité des techniques mises au point (floutage, raclage, mathématisation…).

En peu de pages, on balaye la diversité des œuvres de Richter. Le temps de l’aperçu d’une époque, et on passe à la suivante.



Ce hors-série de Beaux-Arts permet au visiteur de l’exposition de revoir avec plaisir les œuvres les plus marquantes du parcours de l’artiste. A celui qui n’a pas visité l’exposition, les informations sembleront en revanche vraiment légères, mais suscitent suffisamment l’intérêt pour donner envie de connaître davantage l’œuvre de Gerhard Richter.

Beaux-Arts Magazine nous lance des pistes de recherche. Au lecteur de s’en emparer et d’approfondir ou non sa connaissance de l’une des nombreuses facettes de l’artiste qui nous sont présentées.


Lien : http://colimasson.over-blog...
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Qu'est-ce que la peinture aujourd'hui ?

Ce livre des éditions Beaux-Arts présente un panorama de la peinture contemporaine dans le monde. Résultat d’entretiens avec des commissaires d’expositions, des artistes et des critiques, dans un langage clair à la portée du premier profane venu mais non dénué du plus grand intérêt pour l’amateur éclairé, c’est un ouvrage très bien conçu dont le propos est de nous présenter toute la diversité de la peinture d’aujourd’hui, mais aussi et surtout d’en situer la place dans le cadre de l’art contemporain.



Il comporte deux grandes parties : une première issue donc des entretiens avec des acteurs de l’art, commissaires, critiques internationaux, artistes qui comprend aussi trois comptes-rendus d’entretien avec :

Douglas Fogle, Commissaire d’exposition, qui développe son point de vue sur la peinture, loin des dogmes théoriques (« We don’t need another hero »),

Olivier Mosset, Peintre et commissaire d’exposition à l’occasion, un entretien autour de son parcours, ses rencontres « (La question du geste et de la notion d’auteur »)

et Eric Troncy Commissaire d’exposition du Centre d’art dijonnais, Le Consortium qui expose son point de vue sur la place de la peinture dans l’art contemporain, le marché et ses expositions (« La peinture résiste à la supercherie »).



La deuxième partie présente 52 peintres contemporains, une page présente l’artiste et la page en vis-à-vis présente une de ses œuvres en grand format. Cela offre un panorama riche et varié et assez représentatif de la peinture actuelle et de ses différents courants. Bien évidemment on y trouve des artistes, tels Peter DOIG, Franz ACKERMANN, Neo RAUCH, Elizabeth PEYTON, John CURRIN, Laura OWENS, Luc TUYMANS, … etc. déjà bien connus et d’autres aussi, moins connus et qui mériteraient de l’être davantage ce me semble, comme le niçois Jean-Luc BLANC pour ne citer que lui parce que je l’apprécie beaucoup, et d’autres encore parmi les plus prometteurs, tel Brian CALVIN qui expose en ce moment au Consortium, à Dijon, jusqu’au 27 septembre (si vous en avez la possibilité de vous y rendre, ne la manquez surtout pas) ou Karen KILIMNIK, mais je ne vais pas tous les citer….



On pourra déplorer des absents bien sûr, comment faire autrement en pareil cas, mais ce que je déplorerais pour ma part, c’est plutôt la trop belle place faite à la scène américaine qui compte près de la moitié des artistes présentés et si on y ajoute la bonne dizaine d’artistes allemands, les autres pays ne reçoivent que des miettes dont cinq pour la France si je ne me suis pas trompée.



Quoi qu’il en soit, c’est un excellent ouvrage pour affiner notre sensibilité sur la peinture contemporaine et notre réflexion sur sa place dans l’art contemporain.



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Bill Viola

Depuis 1963, lors d’une exposition de Nam June Paik, la technologie liée à l’image en mouvement est pleinement entrée dans l’art contemporain. Aujourd’hui, ce que nous appelons « l’art vidéo » est devenu un pan important de notre patrimoine artistique, porté par de grands artistes. Bill Viola est un de ceux-là, aux côtés de Shirin Neshat, Gary Hill ou Tony Oursler. Comme le public français n’avait plus vu ses œuvres depuis 1996, le Grand Palais a pris l’initiative d’une rétrospective, une excellente occasion pour prendre conscience que la vidéo est, en fait, un médium extrêmement divers. Surtout dans le cas de Bill Viola.

Ce numéro hors-série de la revue Beaux-Arts se veut l’écho de cette magistrale exposition, une sorte de condensé des grandes lignes du catalogue. Après un entretien avec Jérôme Neutres, le commissaire de l’exposition, divers auteurs (Emmanuelle Lequeux, Pierre Sterckx, Judicael Lavrador, Thomas Jean, Yann Perreau) nous proposent toute une série de clefs pour comprendre l’œuvre de cet artiste protéiforme, inclassable également. Et cela à travers une diversité d’expressions assez étonnante : sculptures, bandes vidéo destinées à passer à la télévision, installations très souvent monumentales, projections parfois interactives, écrans plasma, sans oublier des environnements sonores…

Mais qui est-il ? Bill Viola est né en 1951, à New York. Bill Viola a étudié les arts plastiques à l'université de Syracuse de New York. Au départ, il est plus intéressé par le son que par l’image et il a abordé la vidéo en tant que signal et non en tant que support d’images. Pour lui, le message est le médium. Dès lors, le sujet de ses premières œuvres est la technologie de la vidéo elle-même. Ce n’est que par la suite qu’il prit en compte la présence et la conscience du spectateur. Désormais, il a cherché à exprimer, de manière très intime, son parcours émotionnel, intellectuel et spirituel, en se mettant en scène ainsi que sa famille, ses amis, ses connaissances. Nous pouvons très facilement faire la liste d’éléments récurrents dans toutes ses œuvres : le corps, la vie, la mort, le sommeil, le rêve, l’eau, le feu, le désert … Les racines de son travail de Bill Viola s’inscrivent dans l’histoire de l’art et, bien souvent, il interpelle les maîtres du passé. Bien entendu, il faut dépasser les initiateurs de l’art vidéo (Nam June Paik, Wolf Vostell) pour se tourner vers la peinture (Pontormo, Goya, Andrea di Bartolo Cini, Masolino). Il est aujourd’hui mondialement réputé pour ses dispositifs, souvent sollicité pour des expositions collectives, récompensé et honoré pour sa contribution à l’art contemporain. (2010 : Docteur Honoris Causa de l’Université de Liège)

Tous ces aspects sont très bien reflétés dans cette revue de 50 pages. Seul point noir : les illustrations ne sont que des images fixes. Aussi je ne peux que conseiller une visite sur le site officiel de l’artiste : http://www.billviola.com/ dans un premier temps, avant de se mettre à la chasse des vidéos sur le net.
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Lucio Fontana

Fontana le balafreur. Fontana, l’homme au rasoir. Fontana et la lampe de Wood. Fontana et ses monochromes. Fontana le perforateur. L’homme du vide. L’homme des entailles. Tout cela est réuni sous le vocable de spatialisme. Et ce mouvement s’incarne principalement en un seul homme : Lucio Fontana. Ce sculpteur et peintre italien (1899 – 1968) est très peu connu du grand public et est souvent réduit à l’image d’un artiste au cutter qui lacère des toiles méticuleusement recouverte d’une couche de peinture uniforme. Mais l’exposition du Musée d’Art moderne de la ville de Paris (25 avril – 24 août 2014) remet Fontana au cœur d’un œuvre très cohérent bien au-delà de tous les clichés. Cette revue se fait l’écho de l’abondante production de tableaux, de sculptures, de dessins, de textes. Ainsi, loin de la photographie de l’affiche, « Concetto spatiale. Attese » (1966) , la première salle confronte le spectateur à des terres cuites, à la surface accidentée, rugueuse et peinte. Les débuts de son imposante production de céramique préfigurent les pièces ultérieures, jusque dans les années 1950.

La série de toiles présentant des trous débute en 1949. Fontana tente de réintroduire matériellement, physiquement une réelle troisième dimension dans la peinture monochrome. En trouant la toile, le support classique de l’art, il créa un relief à sa surface plane. Ainsi il recherche un espace au-delà de la toile, une dimension qui dépasse le tableau… d’où le terme de « spatialisme ». Et cette recherche de l’espace perdu (et enfin, retrouvé) se poursuit jusque dans les années 1960. Finalement, avant de mourir, Fontana aura l’occasion d’expérimenter ses théories dans d’éphémères « environnements spatiaux » en collaborant avec des architectes. Les dernières œuvres (dont « New York 10 ») sont d’ailleurs assez explicites pour comprendre que Fontana était parvenu à dépasser son « utopie » intellectuelle pour une véritable expression spatiale.

Une fois encore, Beaux-Arts réussit la gageure de résumer et de vulgariser l’œuvre d’un plasticien exigeant, tout en montrant tout ce que l’on avait oublié de celui-ci. Et elle communique l’envie de se promener dans les salles de cette rétrospective pour (re)découvrir un artiste unique en son genre, un véritable jalon de la sculpture contemporaine. Et non de la peinture.
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