La maturité artistique de Hopper coïncide avec la période de la crise économique de 1929 : sa première rétrospective a lieu en 1933 au Museum of Modern Art de New York. La mélancolie que dégagent ses représentations ne peut donc manquer d'émouvoir un public aux prises avec l'effondrement du grand rêve américain.
À partir du début des années trente, les œuvres majeures d'Edward Hopper reflètent un monde en pleine mutation à travers le choix de certains sujets :
■ l'AUTOMOBILE et les transports (chemin de fer, ponts, autoroutes)
■ l'ARCHITECTURE INDUSTRIELLE et des infrastructures tristes et laides.
■ le MALAISE, dans des scènes d'intérieurs privés ou publics généralement situées dans un environnement urbain surpeuplé et déplaisant.
■ des ESPACES ANONYMES, des bords de routes déserts, des lieux de loisirs ou de divertissements souvent peuplés de femmes apparemment seules, désenchantées : vendeuses, secrétaires, peut-être prostituées.
■ des terrains vagues, des PAYSAGES DÉSOLÉS, le plus souvent décrits depuis le bord d'un route.