Le doute est légitime. Il nous permet effectivement d’avancer et de nous adapter grâce à nos remises en question. C’est d’ailleurs le propre de l’intelligence. Toutefois, notons qu’il existe une différence de taille entre douter de soi et douter de ses idées. Douter ne signifie pas nécessairement exprimer un syndrome de l’imposteur : il y a en effet plusieurs critères qui constituent ces sentiments.
Nous avons plusieurs syndromes de l’imposteur au cours de notre vie. Je dirais que j’ai moins d’appréhension concernant les échecs ou les critiques. Ce n’est bien sûr pas très agréable, c’est encore plutôt inconfortable, mais ces situations activent beaucoup moins de pensées négatives inhérentes aux sentiments d’imposture ou d’émotions de honte.
Le syndrome de l’imposteur trouve ses sources dans l’environnement familial notamment, puis il a ses activateurs à l’âge adulte. Il est important d’avoir ce regard a posteriori afin de bien comprendre les facteurs ayant pu être propices à son expression tout autant qu’à son maintien. Dans ma famille, j’étais étiqueté comme l’enfant « intelligent », mon frère comme l’enfant « artiste » : chacun sa case définie, chacun son rôle à jouer. À partir de mes lectures, j’ai pu comprendre que j’étais dans un environnement familial qui avait beaucoup, dans un premier temps renforcé mon intelligence et mes performances scolaires. J’ai assez rapidement développé une autonomie dans mes apprentissages, que j’ai pu utiliser plus tard durant mes études.
Un enfant décrit par ses parents comme ayant une « soif insatiable de connaissances ». Un enfant fréquemment premier de la classe en primaire. Un adolescent qui ne parlait pas beaucoup en classe mais qui « donne toujours la bonne réponse lorsqu’il parle », dixit un professeur du collège. Un adolescent ayant obtenu le brevet avant de le passer et la meilleure note de son lycée au baccalauréat.
C’est un syndrome qui concerne des personnes intelligentes et compétentes qui sont persuadées d’être des imposteurs et qui ont la conviction de pouvoir un jour ou l’autre être démasquées, pour faire simple.