Khaled Bentounès

(Critique rédigée à l'origine le 11/11/2012)



"Thérapie de l'âme" (quel beau titre !) aurait pu s'appeler : "A la recherche du bonheur" (un titre plus représentatif mais un peu moins joli). Khaled Bentounes nous enseigne dans ce livre que le bonheur est à portée de main pour quiconque cherche à atteindre la connaissance de Soi (se connaître soi-même, savoir qui on est ) , quête qui représente le djihâd par excellence !

Dans cette "Thérapie de l'âme", M. Khaled Bentounes expose donc les grands principes du retour vers soi hérités de l'enseignement soufi. Mais comment retourner vers Soi, en quoi ça aidera une âme qui se déteste et qui voudrait au contraire être une aitre personne ? C'est la logique de ce questionnement majeur qui structure la pensée développée dans Thérapie de l'âme.



Le premier chapitre, court mais brillant, traite de cette question : Qu'est-ce que la vraie connaissance, la lumière ? Il s'agit d'une question centrale, dont le rapport avec les autres chapitres est évident, bien que subtil.



On passe ensuite au coeur du sujet, en commencant par une série de chapitres qui à mon avis peuvent être classés comme traitant du "pourquoi" : il s'agit d'expliquer à une âme en peine qu'elle mérite de mieux se considérer. Pourquoi devrais-je m'aimer ? Pourquoi devrais-je aimer les autres ?

En réalité, l'amour de Soi est intrinséquement lié à l'amour des autres et le rapport entre les deux concepts appraît très clairement dans le livre de M. Bentounes. Il faut aussi comprendre que "amour de soi" et "amour des autres" sont réunis dans le terme "amour" qui peut se traduire par "respect ultime" et se résumer en fin compte par "sacré".



Ensuite, on passe au comment : Comment atteindre le sacré ? Prendre conscience que chacun de ses gestes (les sens) doit se faire dans le respect de soi et es autres, avoir confiance en soi et gloibalement, avoir confiance.

Après les chapitres du pourquoi et les chapitres du comment, on passe à ce que j'appelerais "les chapitres du résultat". Par quels aspects peuvent se manifester cette recherche, cette conscience du sacré en toutes choses ? Qu'est-ce uqi change avec cette nouvelle vision des choses ? La quête du sacré a des conséquences évidemment sur l'âme qui devient apaisée. La recherche du sacré amène à tout percevoir comme sacré, pas seulement nos gestes, mais aussi tout ce qui se passe autour de nous. La conscience du sacré influe aussi sur la conception de la religion (exemple de l'islam), c'est le fait de se détourner de l'essence même de la religion (le sacré) qui amène à la pervertir. Dans les deux chapitres suivants, M. Bentounes développe cet exemple en montrant l'influence du retour à l'essence de la religion sur le croyant et sur le "monde islamique" (c'est moi qui utilise ce terme) en général ("retrouver l'âme de la civilisation musulmane").



Enfin, dans ce que je nommerai les "chapitres de conclusion", M. Bentounes nous explicite la réponse personelle qu'il apporte à la quête du sacré qu'il a détaillé dans son livre (cette réponse est Dieu) et les manières rituelles de prendre conscience de Sa présence.



Voici donc un descriptif sommaire de la pensée brillamment exposée dans "Thérapie de l'âme".

Il s'agit vraiment d'une oeuvre remarquable parce qu'elle développe une pensée riche et humaniste de façon simple et accessible à tous, et pourtant le lecteur se devra quand même de méditer les enseignements exposés.

"Thérapie de l'âme" est aussi remarquable parce qu'il délivre un enseignement à la fois particulier, car se basant sur la pensée islamique soufie, et universel, car il ne s'agit que d'une manière parmi d'autres de traduire la même chose :une sagesse ancestrale et universelle. Voila pourquoi un des points du livre traite de la vision hindoue du problème exposé.

Enfin, "Thérapie de l'Âme" relève beaucoup d'exemples, qu'ils soient ponctuels ou développés, dont vous avez certainement déjà fait l'expérience dans votre vie et c'est significatif que l'auteur de ce livre pointe avec justesse des choses qu'on avait déjà perçues.



"Thérapie de l'âme" est un livre qui ne se finit pas après avoir lu toutes les pages. Non-seulement il est à relire et à relire encore, ou à consulter de temps à autre, mais en plus on y repensera souvent en faisant l'expérience de ses enseignements dans la vie quotidienne. Je le conseille chaleureusement.

Dans la vidéo ci-dessous, Patrice Van Eersel nous explique comment lui est venue l’idée de cette formidable enquête sur la vie intérieure en essayant de comprendre ce qu’elle est réellement.



Durant deux ans, il est parti interroger huit personnalités d’horizons divers pour connaître leur définition de la vie intérieure dans un monde où tout nous pousse à nous projeter de plus en plus à l’extérieur de nous-mêmes.



Une enrichissante enquête qui progresse au fil des dialogues nous dévoilant à travers leurs mots, leurs profondes pensées, le cheminement de chacun vers leur être intérieur. De magnifiques et surprenantes révélations.

À lire !
Lien : http://leslecturesdeflorinet..

Je n'ai donné à ce livre que la note de 3,5 car il est gâché par les interviews de "croyants" qui récitent leur bréviaire ou font référence à leur "bible" et ne répondent pas à la question qui est : "qu'est-ce que la vie intérieure?



Autant les réponses de Christophe André, Stanislas Dehaene et surtout Christian Bobin en fin d'ouvrage, sont éclairantes sur le sujet; autant les réponses de Catherine Dolto ou Annick de Souzelle sont décevantes.

Dolto ne récite que son bréviaire psychanalytique, cherchant de "causes" dans le passé de chacun, dans ses rapports avec ses parents; là où l'on attend une définition, une description de ce qu'est la vie intérieure.

De même De Souzelle utilise l'espace de parole qui lui est donné pour décrire sa vie. Là n'est pas non plus le sujet.



Heureusement qu'il y a les autres intervenants qui eux, ne font pas du "hors sujet".



Bien que l'auteur, dans l'écriture des "intermèdes" explique l'importance pour lui de la psychanalyse et de ses échanges avec ses amis psychanalystes, sa conclusion dans l'épilogue m'a paru très pertinente.

Il explique à quel point la vie intérieure est importante et que son manque ne peut que "faire souffrir" ceux qui en manque, que ce soit les prisonniers mais surtout tout un chacun quand la fin de sa vie approche.

Je fais aussi mienne l'idée que la vie religieuse est une sorte de facilité face à une vie intérieure "personnelle".



J'ai donc bien aimé ce livre oubliant ses "faiblesses" et ne gardant que sa "force"

Un livre facile à lire et agréable. L'auteur nous raconte sa vie et ainsi il nous dévoile ce qui est important pour lui. Une vie exceptionnelle dans un contexte exceptionnel... La vision d'un islam modéré, respectueux des autres et en intériorité.

Un livre facile à lire, les prophètes Jésus et Boudha sont présentés sous un jour "humain", proches de nous et ce, malgré les siècles qui nous séparent. Leurs message et comportement sont décrits avec simplicité.

Quand on réfléchit à un choix de livre, on peut penser au cheikh Khaled Bentounes, si on est intéressé par le soufisme. Figure incontournable de ce courant de l'Islam, maître de la tariqa Alawiyaa, promouvant la cordialité et le vivre ensemble sur Terre, ce livre fait parmi de ses quelques ouvrages qu'il a écrit, et celui-ci traite donc de la relation qu'il peut y avoir avec cette partie du monde, que Monsieur et Madame Tout-le-Monde nomme abusivement "Occident", sans capter la subtilité et les hics à appeler ainsi cette partie du monde, et l'Islam, qui aujourd'hui, englobe tout et n'importe quoi, dû principalement à une méconnaissance de cette religion et à un fort travail médiatique ayant perduré et qui a défiguré l'image de cette religion.



Cheikh Bentounes propose un discours convaincant : le vivre-ensemble. Cette haine vis-à-vis de l'Occident ne doit pas être le principal antidote pour une revivification du monde musulman mais au contraire, on doit prendre exemple sur l'esprit de leurs réformes et non leurs réformes en elles-mêmes. Il dénonce toutefois, une inspiration "de copie", comme avec Mekka-Cola, censé être une alternative musulman au Coca-Cola, ou le hamburger halal, qui en réalité sont directement inspirés de la culture américaine, avec un "vernis islamique". Les questions qu'il pose tout au long de cet ouvrage sont vraiment intéressantes : notamment la relation entre l'Islam et la modernité donc, la définition du salafisme, de la miséricorde, des enjeux contemporains, bref, questions qui sont généralement mises de côté par la communauté musulmane, pour la plupart du moins, ayant préféré se concentrer sur le rituel seul, sans aspect spirituel (il utilise l'argument du cheikh Alawi pour cela).





Livre invitant donc à de bonnes relations entre les Musulmans et l'Occident, qui est un bon livre à avoir chez soi, ni trop long, ni trop court, et qui pourrait être une bonne alternance par rapport à la littérature salafiste, trop présente dans la sphère musulmane francophone.



5 étoiles, bien entendu.

Dans un de ses articles, publié dans un ouvrage collectif, Peter Fenner écrit sur Douglas Harding qu'il rapproche de Longchenpa, le grand maitre dzogchen.

Ce fut une belle surprise que cet ouvrage.

Le soufisme, la voie spirituelle de l'islam, porte des similitudes avec le spiritisme, école spirituelle proche du christianisme primitif.

Le cheikh Khaled Bentounes nous invite à certaines prises de conscience comme l'écologie entre autres. Il se dit même ouvert à la notion de " Réincarnation", notion qui est absente dans l'islam.

Paru en 1996, et réédité, Le soufisme, cœur de l'islam apparaît comme l'un des meilleurs livres d'introduction au soufisme. Son auteur, le Cheikh Khaled Bentounès, de la confrérie Alawiya, héritier du sage Ahmad al Alawi, expose ici les ressorts spirituels d'un autre islam. La tolérance y apparaît comme une réponse à la crise du monde moderne.



Ce livre est une invitation à penser cette religion autrement, loin des images de violences que l'on connait aujourd'hui. A méditer absolument !





B.Peyre