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Critiques de Kurtis J. Wiebe (36)
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Rat Queens, tome 1

Hannah, Violet, Betty et Dee sont quatre jeunes femmes, (enfin, femmes plutôt surhumaines ou même pas humaines) qui, ensemble, forment un groupe de mercenaires chargés de protéger la ville de Palissade. Il y a cinq groupes de mercenaires qui oeuvrent à la protection de la cité mais à chaque fin d’aventure, ils s’abreuvent jusqu’à plus soif et leur soirée de débauche tourne toujours en bagarre générale, faisant ainsi beaucoup de dégât dans la ville qu’ils sont pourtant chargés de protéger. C’est alors que les cinq groupes se voient attribuer des tâches et vont tomber dans des embuscades…



En intro, une courte présentation des personnages :



Hannah est un elfe avec un caractère plutôt soupe au lait ; Violet est une naine (pourtant pas si petite que ça) dont la tribu est d’ordinaire barbue mais elle a décidé de se raser la barbe au grand drame de sa famille et est une redoutable guerrière ; Dee quant à elle est une prêtresse athée et peut-être même une demi-déesse et enfin, il reste Betty la gnome qui n’a pourtant pas l’air très futée mais elle possède un remarquable don d’observation et elle adore les sucreries, les champignons hallucinogènes, l’alcool et la gaudriole. Bref, voilà un groupe de femmes hyper déjantées, téméraires, libres et rebelles.



Est-ce une bande dessine critiquable ? Difficilement. Les illustrations sont riches, les attitudes des personnages, leurs expressions sont merveilleusement rendues. Parfois, il y a des effets de profondeur de champs qui rendent les dessins proches de la photographie. Nous sommes dans un monde imaginaire. Il y a toute une palanquée de créatures fantastiques et fantasques. Même si la qualité du trait n’est pas toujours égale, nous en prenons plein les yeux. Le scénario ne laisse aucune place à la lassitude. Ça bouge, ça cogne, ça se bagarre dans tous les sens et il y a même de la profondeur dans cette histoire d’amitié féminine. Le meilleur, c’est les dialogues. Des répliques à l’emporte-pièce, de l’humour décapant, des jeunes femmes qui cassent du mâle, bref, une histoire qui vous emballe, on en redemande, j’en redemande, vivement la suite. Comme à mon habitude, j’ai choisi la version numérique et elle est vraiment de bonne qualité sur Kindle

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Rat Queens, tome 1

Dans ce premier volume, la magie opère assez bien. On a envie de suivre ce quatuor terrible pour découvrir la suite de leurs aventures.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Rat Queens Volume 2: The Far Reaching Tenta..

Dans un univers de fantasy, quatre aventurières s’en donnent à cœur joie dans un mélange détonant de massacres de trolls, de magie explosive, de beuveries inconsidérées et de sexe débridé.
Lien : http://www.actuabd.com/Rat-Q..
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Rat Queens, tome 1

Hannah, Violet, Betty et Dee sont quatre jeunes femmes, (enfin, femmes plutôt surhumaines ou même pas humaines) qui, ensemble, forment un groupe de mercenaires chargés de protéger la ville de Palissade. Il y a cinq groupes de mercenaires qui oeuvrent à la protection de la cité mais à chaque fin d’aventure, ils s’abreuvent jusqu’à plus soif et leur soirée de débauche tourne toujours en bagarre générale, faisant ainsi beaucoup de dégât dans la ville qu’ils sont pourtant chargés de protéger. C’est alors que les cinq groupes se voient attribuer des tâches et vont tomber dans des embuscades…



En intro, une courte présentation des personnages :



Hannah est un elfe avec un caractère plutôt soupe au lait ; Violet est une naine (pourtant pas si petite que ça) dont la tribu est d’ordinaire barbue mais elle a décidé de se raser la barbe au grand drame de sa famille et est une redoutable guerrière ; Dee quant à elle est une prêtresse athée et peut-être même une demi-déesse et enfin, il reste Betty la gnome qui n’a pourtant pas l’air très futée mais elle possède un remarquable don d’observation et elle adore les sucreries, les champignons hallucinogènes, l’alcool et la gaudriole. Bref, voilà un groupe de femmes hyper déjantées, téméraires, libres et rebelles.



Est-ce une bande dessine critiquable ? Difficilement. Les illustrations sont riches, les attitudes des personnages, leurs expressions sont merveilleusement rendues. Parfois, il y a des effets de profondeur de champs qui rendent les dessins proches de la photographie. Nous sommes dans un monde imaginaire. Il y a toute une palanquée de créatures fantastiques et fantasques. Même si la qualité du trait n’est pas toujours égale, nous en prenons plein les yeux. Le scénario ne laisse aucune place à la lassitude. Ça bouge, ça cogne, ça se bagarre dans tous les sens et il y a même de la profondeur dans cette histoire d’amitié féminine. Le meilleur, c’est les dialogues. Des répliques à l’emporte-pièce, de l’humour décapant, des jeunes femmes qui cassent du mâle, bref, une histoire qui vous emballe, on en redemande, j’en redemande, vivement la suite. Comme à mon habitude, j’ai choisi la version numérique et elle est vraiment de bonne qualité sur Kindle

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Rat Queens, tome 1

Premier tome intéressant plus par son traitement que par son intrigue, Donjons & Draguons dynamite la manière de raconter l'héroic-fantasy.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Rat Queens, tome 1

Hannah, Violet, Dee et Betty sont les Rat Queens et elles ne font pas dans la finesse. C'est un girl power dans le monde de l'héroïc fantasy avec une bonne couche de drôlerie. La vulgarité n'est pas très loin non plus.



Cette oeuvre est à mi-chemin entre le Seigneur des anneaux et Donjons et Dragons. On y croise non seulement des gobelins mais également des dragons. C'est dans l'univers du jeu de rôle et de la fantasy.



Je n'ai pas trop aimé le côté grosse baston même si c'est bien illustré au niveau graphique. Le sérieux laisse place à l'humour. Il y a certes beaucoup de rythme. Cela fuse un peu de partout. Pour moi, cela manque singulièrement de crédibilité. En conclusion, un comics assez déjanté qui peut trouver son public.
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Bounty

Dans un monde futuriste, deux soeurs hors-la-loi se sont faites chasseuses de primes pour se faire de l'argent.



Je ne suis absolument pas adepte de cette bande-dessinée. Excepté l'originalité des personnages, j'ai trouvé l'histoire extrêmement rapide et désordonnée. Ça n'a pas du tout pris avec moi. Même les graphismes hyper colorés m'ont laissé de marbre alors qu'il y a beaucoup de talents chez l'illustrateur. C'est un flop pour moi.
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Bounty

Lecture sympathique pétillante et colorée, qui n'a pas non plus le truc en plus, et qui malheureusement part un peu dans tous les sens.

Equipe de choc, intéressante, et les membres sont complémentaires.

Nous découvrons le tout au fur et à mesure, en commençant au moment où elles se font arrêtés et perdent leur nom. Au moins, elles survivent.

Ce n'est pas seulement le fait que ce ne soit pas linaire, mais c'est trop décousu, mal argumenté, mal agencé. Pourtant, il y avait de bonnes idées au départ. Dommage.

L'univers futuriste est sympathique, on y retrouve les éléments classiques sur les chasseurs de primes.

Cela reste une lecture sympathique.
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Green Wake Volume 2: Lost Children

Ce tome est la deuxième partie d'une histoire en 2 tomes ; le premier est Green Wake (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant. Celui-ci contient les épisodes 6 à 10 (parus en 2011/2012), ainsi que quelques couvertures non utilisées, et 3 pages du scénariste qui explicite la genèse de cette histoire. Le scénario est de Kurtis Wiebe, et les illustrations de Riley Rossmo.



La scène d'introduction décrit la fuite d'un groupe de jeunes enfants sur une étendue d'eau gelée. L'un se noie, les autres meurent de froid sous la neige. Puis Morley Mack revient à Green Wake, en se souvenant que Carl lui avait indiqué que l'endroit est vivant. Il arrive à nouveau inconscient à bord d'une barque sur les rivages où l'attend une silhouette emmaillotée de bandelettes, tenant un ankh dans sa main droite. Morley reprend conscience nu dans une baignoire dans l'appartement de Micah, un prêtre. Les choses ont changé à Green Wake. L'hiver s'est installé. Micah a créé une communauté des habitants autour de sa personne. Esther vient trouver Morley pour lui expliquer que les habitants qui refusent de suivre Micah ont formé une sorte de rébellion. Morley retrouve Krieger, son ami de grande taille au visage presque lisse. Et des meurtres recommencent à se produire.



Le premier tome mélangeait des crimes et une enquête, dans un endroit à la fois cafardeux et onirique appelé Green Wake. Cette deuxième partie apporte toutes les explications quant à la nature de Green Wake, sa création, l'état léthargique de ses habitants et les meurtres. Le lecteur est amené à suivre Morley Mack qui devient le personnage central, et même le héros du récit. Sa nature de revenant dans un monde dont on ne s'échappe pas en fait un symbole pour les 2 factions qui se sont constituées (celle de Micah et celle d'Esther). L'histoire répond à toutes les questions (même celles relatives à la nature et à la fonction des grenouilles) et permet de découvrir le rôle et le devenir des personnages les plus énigmatiques du premier tome tels que le prêtre Ishum et le mystérieux individu mi-homme, mi-grenouille. Les illustrations de Riley Rossmo sont toujours aussi personnelles : un mélange d'esquisse, de griffures, de traits en partie effacés, de trames appliquées sur les dessins, et de couleurs maladives. Le résultat est en parfaite osmose avec le scénario. S'il n'était pas précisé que ce récit a été réalisé par 2 personnes, le lecteur pourrait penser qu'il est l'oeuvre d'un unique créateur.



Dans ce premier niveau de lecture, Wiebe et Rossmo raconte une histoire de vengeance originale et très noire, mâtinée d'un doigt de mythologie égyptienne. Toutefois les commentaires de Morley Mack et des autres ne laissent planer aucun doute : Green Wake est également une métaphore sur le sentiment de culpabilité. Wiebe explique dans la postface qu'il a imaginé le concept de Green Wake après son divorce. Le fait est qu'au fil des pages, le lecteur discerne une réflexion intéressante sur le sentiment de culpabilité. L'ingéniosité de Wiebe et Rossmo est d'avoir adopté une narration (dans les textes et les images) en sous-entendus qui permet au lecteur d'avoir la place de projeter ses propres sentiments, et ses expériences de culpabilité relatives à ses petites lâchetés ou à ses erreurs. En utilisant une structure et des dialogues plus implicites qu'explicites, Wiebe évite d'imposer sa vision de la culpabilité, son unique expérience. La nature mythologique de Green Wake justifie les incohérences propres à la nature des rêves et procure à Rossmo une liberté artistique propre à créer des visuels oniriques où des éléments disparates provoquent des associations d'idées complexes, des sensations inédites.



Effectivement Rossmo tire partie de cette liberté pour composer des visuels intrigants et riches de symboles. Dans la première scène, un enfant se met à genoux sur la glace en attendant que la mort vienne. Rossmo dessine cette scène avec retenue, sans sensationnalisme ou gesticulations. Il utilise le noir pour représenter l'eau non gelée (noir symbole du néant et de la mort) et le reste de la case est mangé par le blanc de la glace et de la neige (une autre forme de néant, comme une gomme qui efface le dessin). L'apparence très singulière de Krieger exprime également sa différence d'avec les autres habitants de Green Wake, ses valeurs différentes, et même son chapeau melon trop petit (élément visuel farfelu et presque déplacé) prend du sens quand le lecteur découvre son identité dans le monde réel. Un dernier exemple, dans l'épisode 9, Morley a une vision des événements qui font que Micah porte un lourd fardeau de culpabilité. Rossmo mélange et juxtapose dans une pleine page des éléments de 5 scènes différentes, ce qui constitue à la fois les visions qui assaillent Morley, mais aussi une synthèse d'éléments parsemés dans les épisodes précédents qui lèvent tout doute sur la nature des crimes de Micah. Sans aucun dialogue ou cellule de texte, Rossmo exprime par l'image plusieurs idées du scénario. Wiebe et Rossmo appliquent à la lettre et avec habilité l'une des bases de la bande dessinée : il vaut mieux montrer (par les dessins) qu'expliquer par des textes. Rossmo sait aussi adapter son style à la séquence. Par exemple quand l'histoire explique la formation de Green Wake, Rossmo réalise 2 pages contenant chacune 5 cases verticales de la hauteur de la page, dans un style évoquant des vitraux modernes. À nouveau la forme des images est en adéquation avec le fond du récit.



Dans le flot de la production américaine consacrée essentiellement aux superhéros, il est toujours étonnant et réconfortant de trouver des histoires indépendantes, ambitieuses et originales, sans superpouvoirs. Kurtis Wiebe et Riley Rossmo ont imaginé un monde onirique où la déprime semble de mise pour les habitants, et dans lequel des meurtres atroces sont commis. L'enquête menée par des personnages normaux et adultes emmène le lecteur dans une vengeance sordide, mais aussi dans une mise en image du poids de la culpabilité dans nos vies. Les auteurs évitent les clichés liés à la culpabilité judéo-chrétienne (même s'ils ont des idées bien arrêtées sur la fonction du pardon dans la religion organisée) pour montrer l'enferment stérile qui peut naître de toute forme de culpabilité.
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Green Wake Volume 1

Ce tome regroupe les épisodes 1 à 5 (première moitié de l'histoire) parus en 2011, d'une nouvelle série écrite par Kurtis Wiebe, et illustrée par Riley Rossmo. La série se conclut dans Lost children (épisodes 6 à 10).



Quelque part dans une campagne américaine (au début du siècle à en juger par le modèle d'automobile), Morley Mack (un homme) a rescapé d'un accident qui a coûté la vie à Anna, sa femme. Il éprouve un intense sentiment de culpabilité. Sous la pluie intense il semble englouti par un flot de grenouilles. Les couleurs à dominante sépia tendraient à indiquer que la scène se déroule dans le passé. Plus tard et ailleurs dans un endroit qui s'appelle Green Wake, Morley en costume cravate observe le cadavre d'un individu qui a eu la lèvre inférieure arrachée. La scène se déroule dans une ville aux rues pavées, et aux maisons à un ou deux étages (évoquant une ville européenne de province). À ses cotés se tient Krieger, un homme également en costume cravate, présentant des difformités physiques telles que des jambes très fines et trop longues ou une absence d'oreilles. Dans leurs souvenirs, c'est la première fois qu'il y a un meurtre à Green Wake. Ils soupçonnent une femme appelée Ariel. Alors que Morley et Krieger échangent leurs points de vue la pluie commence à tomber, ce qui signale l'arrivée d'un nouveau venu dans Green Wake. Il s'appelle Carl. Morley l'accueille, lui fournit de quoi se vêtir. Carl s'en va vagabonder la bouteille à la main dans Green Wake. Morley et Krieger découvre un nouveau cadavre.



Ce comics a édité par Image Comics, et plus précisément par la branche Shadowline dirigée par Jim Valentino (le créateur de Shadowhawk, et l'un des fondateurs initiaux d'Image). Shadowline s'est spécialisé dans les comics qui sortent de l'ordinaire et celui-ci ne déroge pas à la règle. Le scénariste distille les informations au compte-goutte et le lecteur patauge dans une histoire aux règles inconnues. L'illustrateur mélange des dessins parfois esquissés, presque gribouillés avec une mise en couleurs sophistiquées rehaussées par des trames.



La première scène sert de support à une introspection légère qui mélange des lieux communs (de type "c'est ceux qu'on aime le plus, qu'on fait le plus souffrir"), avec une vision plus personnelle du poids de la culpabilité opposée au destin. Les illustrations oscillent entre une évocation naïve d'une grange en arrière plan, un croquis assez détaillé de la voiture et une vision onirique convaincante des grenouilles submergeant Morley. C'est une excellente surprise de constater que Wiebe et Rossmo travaillent en osmose à tel point qu'il n'est pas possible de dissocier la narration des images. Les 2 se complémentent pour créer une narration qui est supérieure à la somme de ses deux composantes.



Au fil du récit, Kurtis Wiebe propose de suivre ses 3 personnages principaux sur la trame d'une enquête qui consiste à retrouver Ariel et à déterminer le motif de ses agissements. Il s'agit également d'essayer de comprendre ce qu'est Green Wake et qu'elle est cette mystérieuse Babylone qui s'apparente à une terre promise. Cette enquête sert également de réflexion sur la culpabilité, le remord, le sens que l'on donne à ses actions, le sens que l'on donne aux évènements sur lesquels l'individu n'a pas de prise, qui s'apparentent à des phénomènes arbitraires. Il joue sur plusieurs registres narratifs : de l'horreur pure et dure avec éviscération, jusqu'à un onirisme poétique décalé (un bain dans une piscine avec un humain en forme de grenouille géante), en passant par deux ou trois échanges de coups de poing à l'ancienne. Il n'y a pourtant aucune rupture de ton. Chaque scène découle naturellement de la précédente, même si le lecteur patauge un peu dans ce monde inconnu.



Riley Rossmo propose un graphisme un peu chargé ce qui nuit parfois à sa lisibilité, mais très personnel, assez élaboré et parfaitement adapté à cette quête de signification. Rossmo donne une véritable identité à Green Wake, très cohérente visuellement et très spécifique, à la fois par la forme des bâtiments et leur agencement, mais aussi par les camaïeux utilisés. Rossmo n'utilise pas les illustrations esquissées comme méthode artificielle pour dessiner plus vite ; il a vraiment développé un style qui intègre plusieurs modes de représentations en fonction de l'action décrite. La mise en couleurs et l'usage modéré de trames permet d'assurer l'unité visuelle de l'ensemble. Rossmo utilise également un encrage appuyé de même nature tout du long du récit, cet encrage participe lui aussi à l'unité visuelle. Rossmo est à l'aise pour dessiner tout ce que requiert le scénario : jolie jeune femme, grenouilles, langueur de Green Wake, arrachage de lèvre inférieure avec les dents, boîte de nuit un peu osée, gros monstre immonde, démence criminelle, recueillement au cimetière, etc. S'il faut un peu de temps pour s'accoutumer à son style un peu chargé, le reste de la lecture propose des visions qui sortent de l'ordinaire, chargées de mystère.



En 5 épisodes, Wiebe et Rossmo emmènent le lecteur dans un monde décalé, à la recherche d'indices sur sa véritable nature, sur les motifs d'une meurtrière et sur la possibilité d'une échappatoire, mais aussi au travers d'une poésie macabre.
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Rat Queens, tome 1

Sex, Drugs, and Fantasy Roll.



Sexe, drogue, giclées de sang et gros mots sont au menu de cette fantasy ultra-moderne, en généreuses quantités.

Quatre femmes comme (anti-)héroïnes dans une parodie de fantasy et jeu de rôle, qui en plus d'être férocement drôle, sait se faire passionnante, cool et rafraîchissante quel que soit le nombre de relectures faites (personnellement j'en suis à trois et j'adore toujours autant).

On ne laisse pas l'émotion de côté pour autant, l'histoire se faisant touchante (en particulier dans le tome suivant) plus on apprend à connaître nos protagonistes.



Quel dommage que la suite n'ait pas été traduite, même si à la décharge d'Urban Comics, ça semble être tout un imbroglio même du côté de la VO, la série ayant été rebootée après le troisième tome (drastiquement moins bon et ne concluant absolument pas ce premier arc), puis le scénariste et créateur de la série quittant même le navire par la suite, sans parler le véritable jeu de chaises musicales du côté des artistes.



Je serais quand même bien curieux de découvrir ce que devient la série suite au reboot. Je n'ai plus qu'à la poursuivre en VO !
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Bounty

Je n'ai malheureusement pas vibré avec les aventures de ces Gadffies qui étaient les criminelles les plus recherchées de la galaxie avant de se convertir en chasseur de prime pour d'obscures raisons non crédibles. La méthode est de rejoindre les malfrats et de les dépouiller en douce pour donner aux plus démunis.



On aura droit souvent à des scènes d'action et de baston dans une ambiance assez futuriste. Cela va rester très poussif sur l'ensemble du parcours. La psychologie ne sera pas de mise avec que de la légèreté. Du divertissement pur mais qui ne prend pas chez moi pour ces différentes raisons.



J’avoue ne pas du tout avoir aimé ces couleurs flashy qui dénaturent totalement l'ensemble. Graphiquement, c'est destiné à plaire essentiellement à la jeunesse comme un dessin animé survitaminé.
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Rat Queens Volume 2: The Far Reaching Tenta..

Ce tome fait suite à Sass & Sorcery (épisodes 1 à 5) qu'il vaut mieux avoir lu avant pour comprendre les relations qui unissent déjà les personnages, ainsi que les enjeux liés au sort de Sawyer Silver. Il contient les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2014/2015, tous écrits par Kurtis J Wiebe (le créateur de la série). Roc Upchurch a dessiné les épisodes 6 à 8, à la suite desquels il a été remercié pour ses bons services, du fait d'une triste affaire de violence domestique. Il est remplacé par Stjepan Sejic pour les épisodes 9 & 10.



Le récit commence avec une page montrant avec qui chacune des 4 Rat Queens passe la nuit. Elles se retrouvent le lendemain matin au petit déjeuner, pas toutes de bonne humeur. Un messager frappe à leur porte : elles sont convoquées pour se rendre dans le bureau du maire Kane. Il ne leur reproche pas d'avoir détruit les parties génitales d'une statue monumentale d'un guerrier (c'était lors de leur dernière nuit de beuverie). Il leur propose une nouvelle mission rémunérée : stopper la progression d'une caravane de champignons anthropomorphes.



Pendant ce temps-là, Sawyer Silver enquête sur la disparition de Bernadette. Il la retrouve, mais il tombe dans un traquenard. Son ravisseur semble bien le connaître et lui en vouloir pour une ancienne histoire.



Au cours de ces 5 épisodes, les Rat Queens doivent donc arrêter cette caravane, retrouver Sawyer Silver, et lutter contre son ravisseur. Wiebe intègre également 2 retours en arrière développant la jeunesse d'Hannah Vizari, et celle de Violet. Le lecteur en apprend également un peu plus sur Delilah. L'intrigue globale avec le grand méchant débouche sur un grand combat, au rythme un peu saccadé, et au déroulement un peu arbitraire.



Le premier tome avait introduit quatre jeunes femmes dessalées, dans un récit s'inscrivant dans le genre "Sword & Sorcery". La première page rassure immédiatement le lecteur : le scénariste n'a pas l'intention de changer la tonalité de son récit. La libido de ces dames occupe toujours une place significative dans le récit. Betty, Dee, Hanah et Violet forment toujours un groupe de copines soudé, avec une véritable amitié les liant. Ce n'est pas pour autant qu'elles parlent toutes d'une même voix, ou qu'elles sont toujours d'accord.



Ces 4 donzelles ont conservé leur goût pour faire la fête (Betty se tape un trip bien déjanté, suite à l'ingestion de champignons psilocybes). Elles continuent également de s'envoyer des vannes entre elles. L'une des forces de la narration de Kurtis J. Wiebe est de mettre en scène l'amitié qu'elles se portent, de la rendre papable, et de lui donner une dimension adulte. Le caractère adulte ne découle pas allusions d'ordre sexuel, mais bien de leur comportement, de la conscience qu'elles ont de ce qu'elles apprécient chez leurs copines, et de leur capacité à accepter et supporter leurs travers.



Kurtis J. Wiebe continue également de développer le thème de la différence. Il serait possible de le taxer d'opportunisme en mettant en scène des amours saphiques, juste pour ratisser large dans le lectorat. Néanmoins, cette dimension de la narration dispose de beaucoup plus d'envergure parce que chacune de ces jeunes femmes doit vivre avec ses limites, sa condition sociale (même si elle se pare des atours de la Fantasy), son histoire personnelle. Certes, Betty est très mignonne en tant que personne de petite taille, mais Wiebe prend grand soin de ne pas la réduire à une dimension kawai (trop mignonne). Certes Hannah Vizari est une sorcière ténébreuse et pince-sans-rire, mais son histoire personnelle vient étoffer sa personnalité, dépassant le cliché.



Kurtis J. Wiebe et Roc Upchurch confrontent également le lecteur à une autre forme (plus visuelle) de norme sociale pesant lourd sur les individus. L'une des Rat Queens dispose d'une pilosité faciale des plus fournies (représentée de manière très concrète), choquant le lecteur, l'obligeant à accepter cette particularité puisqu'il porte déjà une grande affection audit personnage. Les auteurs ont trouvé une forme très parlante pour contraindre le lecteur à regarder au-delà des apparences.



Kurtis J. Wiebe n'oublie d'alléger sa narration avec quelques touches d'humour utilisées avec parcimonie, et judicieusement. Impossible de rester de marbre quand Hannah s'exclame : "Oh non ! Par le requiem Haruspex !", avec un regard empli d'effroi. Pour enchaîner immédiatement, avec un visage ayant retrouvé son impassibilité, en demandant ce qu'est le requiem Haruspex.



Roc Upchurch met en images les 3 premiers épisodes, avec une approche artistique identique à celle du premier tome. Il détoure les formes avec des traits un peu grossiers par endroit, conférant une apparence un peu spontanée, assez vivante. Il dessine des arrière-plans dans plus de 80% des cases. Si les décors ne sont pas toujours très détaillés, voire parfois un peu génériques, leur présence très régulière permet au lecteur de ne jamais perdre de vue où se déroule l'action.



Ce dessinateur sait représenter des expressions de visage à la fois parlantes et nuancées, ce contribue beaucoup à insuffler de la vie et de la personnalité dans chacune des Rat Queens. Il est visible que Wiebe et Upchurch ont travaillé ensemble pour définir le niveau de nudité acceptable pour la série. La sexualité de ces dames fait partie intégrante de la série, sans jugement de valeur sur la façon dont elles mènent chacune la leur. La question de la représentation se pose pour les auteurs de savoir où positionner le curseur, avec une palette de possibilités allant de tout se passe hors champ, jusqu'à des dessins explicites de nature pornographique.



La pudibonderie américaine fait que les auteurs recourent souvent à la première solution afin d'éviter que leur œuvre ne subisse une forme de censure, à commencer par un avertissement sur la couverture (du coup le comics n'est plus accessible aux mineurs), jusqu'à un refus des distributeurs de leurs produits qui alors n'atteindront jamais les boutiques (ce refus peut être appliqué également par les distributeurs dématérialisés de type comixology). L'autre point de vue à prendre en compte est que la nudité féminine ne doit pas transformer le corps des héroïnes en simple objet, ce qui aurait pour effet de contredire le message sur la tolérance et le respect de l'autre.



Les auteurs ont donc opté pour représenter quelques tétons dénudés, et un sexe masculin (au repos). Ce parti pris réfléchi est en pleine cohérence avec les thèmes du récit, le respect de la condition féminine, et la place accordée à la sexualité.



Lorsqu'arrive l'épisode 9, le lecteur s'attend à constater une différence notable dans les dessins puisque cela correspond à l'arrivée de Stjepan Sejic. En fait il n'en est rien. La différence la plus flagrante réside dans les couleurs, Seijic privilégiant des nuances un peu plus vives et plus chaudes. Pour le reste, il détoure les différentes formes, avec la même méthode que celle d'Upchruch, des traits parfois légèrement tremblés, ou légèrement repassés, induisant une forme de spontanéité.



Sejic préfère un découpage de planches à base de cases sagement rectangulaires, et accolées de manière régulière (pas de trapèze ou de chevauchement comme le pratique occasionnellement Upchurch). La narration visuelle n'en perd rien en fluidité ou en vivacité. Enfin les expressions ne perdent rien en nuance, Sejic appliquant tout son savoir-faire patiemment acquis sur la série Witchblade, et peaufiné sur la série Sunstone.



L'appréciation du lecteur dépendra de ce qu'il est venu chercher. Si l'intrigue est primordiale pour lui, il aura le plaisir de découvrir une histoire de Sword & Sorcery bien troussée, avec des personnages originaux et très attachants, mais un combat final un peu mal fichu. 4 étoiles. Le lecteur étant tombé sous le charme de ces quatre donzelles les retrouvera avec un plaisir renouvelé, faisant plus ample connaissance avec elle, avec leur passé, avec leurs caractères bien affirmés, leurs qualités et leurs défauts. Il est alors très facile de passer outre le final pas tout à fait assez convaincant. 5 étoiles.
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Bounty

La couverture a aussi de quoi convaincre avec ces deux femmes à l’aspect différent prêt à en découdre. Elles possèdent des armes à feu et une détermination que rien ne pourra arrêter. On apprend assez vite que Nina et Georgie sont sœurs et pour se protéger, elles feraient tout. Ambiance baston garantie, que l’on soit homme, femme ou robot cela n’a aucune importance. Seule votre technique, vos armes et votre réactivité compte dans un combat. Le tandem Kurtis Wiebe et Mindy Lee fonctionne à merveille et arrive à nous surprendre aussi bien de la narration avec des dialogues révélateurs que les visuels qui construisent une ambiance sf. Couleurs éclatantes, pleins de détails, des rebondissements réguliers, histoires d’amour et d’amitié, intelligence artificielle, fille connectée, grandes richesses dans les armes et armures.. que d’ingrédients qui donnent ensemble un récit explosif qui se dévore. Les femmes sont au cœur du récit, chose assez rare pour ce genre. Sans surprise, cela reste autant cohérent que si c’était des hommes. Au début, cela commence assez doucement, le temps de se mettre dans l’histoire. Puis après, on est happée jusqu’à la dernière page. Ensuite, on finit par se dire une seule chose : à quand la suite ?
Lien : https://wp.me/p1F6Dp-8xc
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Bounty

Je remercie Babelio et les éditions Kinaye pour m’avoir permis de découvrir Bounty.



Après le très punchy Space Battle Lunchtime, les éditions Kinaye nous proposent un autre titre tout aussi coloré, Bounty. Porté par deux sœurs au physique et à la personnalité diamétralement opposés, ce titre saura plaire aux lecteurs de tout âge en quête d’un comics bourré d’action et non dénué d’un certain humour.



L’auteur nous plonge, dès les premières pages, dans un univers futuriste intéressant mais pas forcément des plus accueillants, du moins, quand on est deux sœurs dont la tête est mise à prix… Le règne des Gadflies semble bel et bien terminé, Nina et Georgie ayant été contraintes d’abandonner leur fortune personnelle et une très lucrative carrière de criminelles pour celle bien moins rentable de chasseurs de prime. Exit donc la grande vie et place à une lutte acharnée pour faire rentrer de l’argent dans les caisses presque vides ! Et ce n’est pas une mince affaire vu la concurrence comme cet exaspérant chasseur de prime, Sovereign, dont la popularité ne cesse de croître et leur faire de l’ombre. Mais en acceptant une nouvelle mission bien rémunérée, Georgie devrait offrir un nouveau souffle à son équipe à moins qu’elle n’ait mis le pied dans un engrenage dont elle n’a pas mesuré toutes les conséquences…



Devenir chasseur de prime, ce n’était définitivement pas l’avenir dont les deux sœurs rêvaient, mais l’essentiel est qu’elles aient pu rester ensemble et former une famille avec leur amie Viv, une hackeuse hors pair, une adorable minette et Alan, le mari de Georgie… Une équipe pour laquelle on se prend d’emblée d’affection même si avouons que parmi ces femmes à la personnalité chatoyante, le personnage d’Alan nous apparaît fade et presque superflu. On appréciera néanmoins ses interactions avec Nina qui aime le chambrer lors de leurs missions, Alan n’étant pas vraiment ce que l’on pourrait qualifier un homme de terrain. Nina aurait d’ailleurs préféré continuer à faire équipe avec Georgie comme au bon vieux temps…. Mais depuis sa blessure survenue quelques années plus tôt, cette dernière se cantonne à un rôle en coulisse organisant et planifiant les différentes missions de l’équipe depuis son vaisseau.



Si Georgie est la tête du duo de sœurs, Nina en est la main armée. Grande et musclée, cette femme impressionne par sa force physique et sa capacité à se jeter dans la mêlée même si elle apprendra à ses dépens qu’il vaut mieux parfois savoir attendre avant d’agir. Au fil des pages, on se rendra compte que derrière son côté badass et femme à forte tête, se cache une personne comme les autres avec des failles, des blessures et un secret qui la hante depuis bien trop longtemps… J’ai d’ailleurs apprécié la révélation faite en cours d’aventure puisqu’elle permet de voir l’intrigue sous un nouveau jour et apporte un autre éclairage sur la personnalité de Nina, bien plus complexe qu’au premier abord.



Nina et Georgie sont des femmes fortes et indépendantes qui n’ont pas froid aux yeux, mais leur amie Viv n’est pas en reste. Petit génie de l’informatique, cette hackeuse de choc devrait vous éblouir par ses talents, son humour et sa personnalité hors norme ! Son domaine à elle, c’est le virtuel et je peux vous dire qu’elle ne laisse rien au hasard et aucune chance à ses ennemis. Et puis dans un monde futuriste dans lequel la technologie domine, avoir quelqu’un comme elle dans son équipe ne peut qu’être un gros atout. Autre personnage atypique qui apporte également une bonne dose d’humour au récit, le Doc, un robot qui ne maîtrise pas vraiment les codes sociaux, ce qui donne des réparties hilarantes et l’impression d’être face à un psychopathe en puissance.



Au-delà des personnages attachants et de l’humour bien présent, les lecteurs aimant les récits menés tambour battant devraient être séduits par le rythme effréné de cette aventure dont les péripéties s’enchaînent sans aucun temps mort ! Pas de place à l’ennui donc, les nombreux temps forts et scènes d’action étant entrecoupés de flash-back qui permettent de mieux appréhender les tenants et aboutissants d’une histoire bien plus complexe qu’il n’y paraît. Il faut dire que bien que jeunesse, cet ouvrage n’est pas dénué d’une certaine profondeur.



L’action, qui est au cœur du récit, est parfaitement capturée par l’illustratrice dont la représentation très juste du mouvement apporte fluidité et dynamisme à la lecture. Les couleurs plutôt flashy et pleines de peps attirent, quant à elles, le regard des lecteurs qui n’auront alors pas d’autre choix que de vivre pleinement cette aventure dont on appréciera le degré de détails autant d’un point de vue visuel que narratif. J’ai, en outre, apprécié la complémentarité entre le travail de l’auteur et celui de l’illustratrice, le texte sachant se faire oublier durant les scènes d’action, et les illustrations arrivant à retranscrire à la perfection les émotions des personnages.



J’ai également apprécié les quelques discrètes, mais pertinentes allusions, à des travers de notre société comme l’impunité dont bénéficient les grands groupes ou cette médiatisation de tout et n’importe quoi. Mais l’atout charme de ce comics réside avant tout dans le superbe travail éditorial réalisé par la maison d’édition : illustration en grand format pour introduire chaque partie, papier glacé et épais et de très bonne qualité, couverture avec rabats, quelques bonus tels que le making-of du design des personnages… Tout autant de points qui font de cet ouvrage un très bel objet à posséder dans sa bibliothèque.



En conclusion, un univers futuriste immersif, une pincée de romance, une belle relation entre sœurs, du girl power, des personnages hauts en couleur, beaucoup d’action, du suspense, un art du flash-back maîtrisé, des illustrations pleines de peps et colorées, le tout saupoudré d’humour… Voilà la recette gagnante d’une aventure trépidante et immersive qui ne devrait pas manquer de vous faire sourire et de vous faire passer un très agréable moment de lecture.




Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Rat Queens, tome 2

La ville de Palissade est de nouveau menacée. N’Rygoth, un dieu sanguinaire a l’ambition de détruire la ville et massacré ses habitants. Malgré leur indiscipline notoire, c’est de nouveau les Rat Quenn’s qui seront appelées à la rescousse. Nous retrouvons donc nos quarte héroïnes prêtes à casser du méchant. Nos amies déjantées vont au combat de bon cœur mais la menace est surpuissante. En plus, les sentiments qu’elles éprouvent pour certaines personnes les rendent plus sensibles, fragiles…



L’amitié qui lie les quatre jeunes femmes que pourtant, au départ, si ce n’est le goût de la fête et des plaisirs charnels, rien ne rassemble, reste le fil conducteur de cette bande dessinée. L’ouverture d’esprit est également une des valeurs sûres de ce récit. Les mœurs légères des héroïnes, l’homosexualité et la liberté sexuelle, la remise en question des dogmes, des traditions, la féminité épanouie, loin des entraves machistes. Le récit est certes violent mais l’humour compense fortement ce climat de guerre et de combats teintés d’hémoglobine. Parfois, le scénario pourrait sembler confus. La lecture demande une certaine concentration. Au final, tout se lie, se tient. Nous sommes dans un monde onirique, où le temps est une notion qui n’a rien de commun avec notre monde. En douceur mais pourtant qui ne passe pas inaperçu, un changement de style des dessins au chapitre 9. Je me suis dit : « c’est étonnant, les visages des héroïnes gagnent en expression, en sensualité, ils ressemblent fortement à ceux des héroïnes d’une bande dessinée que j’adore : « Sunstone ». Bingo, c’est l’auteur de cette dernière qui reprend le relais et je trouve que les héroïnes gagnent en charme et féminité. Pour le scénario, sur la fin du livre, il privilégie sans doute un peu trop un combat qui me paraît embrouillé mais la fin est presque heureuse. Bref, je reste sous le charme et je vais attendre le troisième tome avec bonheur.



Pour compléter cette critique, j’avais lu le premier tome sur Kindle, la numérisation était formidable. Cette fois, j’ai pris le parti de la lire sur IZNEO. Un problème agaçant au début est que de suite au téléchargement, l’ouvrage ne pouvait s’ouvrir. Il fallut que j’attende le soir pour pouvoir commencer à ouvrir la bande dessinée que j’étais impatient de lire mais mes paupières fatiguées m’ont fait reporter la lecture le lendemain. J’avoue, ça m’a contrarié mais ensuite, face à la qualité de la numérisation, je vais pardonner ce bug.

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Rat Queens, tome 2

Ce tome fait suite à Donjons & Draguons (épisodes 1 à 5) qu'il vaut mieux avoir lu avant pour comprendre les relations qui unissent déjà les personnages, ainsi que les enjeux liés au sort de Sawyer Silver. Il contient les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2014/2015, tous écrits par Kurtis J Wiebe (le créateur de la série). Roc Upchurch a dessiné les épisodes 6 à 8, à la suite desquels il a été remercié pour ses bons services, du fait d'une triste affaire de violence domestique. Il est remplacé par Stjepan Sejic pour les épisodes 9 & 10.



Le récit commence avec une page montrant avec qui chacune des 4 Rat Queens passe la nuit. Elles se retrouvent le lendemain matin au petit déjeuner, pas toutes de bonne humeur. Un messager frappe à leur porte : elles sont convoquées pour se rendre dans le bureau du maire Kane. Il ne leur reproche pas d'avoir détruit les parties génitales d'une statue monumentale d'un guerrier (c'était lors de leur dernière nuit de beuverie). Il leur propose une nouvelle mission rémunérée : stopper la progression d'une caravane de champignons anthropomorphes.



Pendant ce temps-là, Sawyer Silver enquête sur la disparition de Bernadette. Il la retrouve, mais il tombe dans un traquenard. Son ravisseur semble bien le connaître et lui en vouloir pour une ancienne histoire.



Au cours de ces 5 épisodes, les Rat Queens doivent donc arrêter cette caravane, retrouver Sawyer Silver, et lutter contre son ravisseur. Wiebe intègre également 2 retours en arrière développant la jeunesse d'Hannah Vizari, et celle de Violet. Le lecteur en apprend également un peu plus sur Delilah. L'intrigue globale avec le grand méchant débouche sur un grand combat, au rythme un peu saccadé, et au déroulement un peu arbitraire.



Le premier tome avait introduit quatre jeunes femmes dessalées, dans un récit s'inscrivant dans le genre "Sword & Sorcery". La première page rassure immédiatement le lecteur : le scénariste n'a pas l'intention de changer la tonalité de son récit. La libido de ces dames occupe toujours une place significative dans le récit. Betty, Dee, Hanah et Violet forment toujours un groupe de copines soudé, avec une véritable amitié les liant. Ce n'est pas pour autant qu'elles parlent toutes d'une même voix, ou qu'elles sont toujours d'accord.



Ces 4 donzelles ont conservé leur goût pour faire la fête (Betty se tape un trip bien déjanté, suite à l'ingestion de champignons psilocybes). Elles continuent également de s'envoyer des vannes entre elles. L'une des forces de la narration de Kurtis J. Wiebe est de mettre en scène l'amitié qu'elles se portent, de la rendre papable, et de lui donner une dimension adulte. Le caractère adulte ne découle pas allusions d'ordre sexuel, mais bien de leur comportement, de la conscience qu'elles ont de ce qu'elles apprécient chez leurs copines, et de leur capacité à accepter et supporter leurs travers.



Kurtis J. Wiebe continue également de développer le thème de la différence. Il serait possible de le taxer d'opportunisme en mettant en scène des amours saphiques, juste pour ratisser large dans le lectorat. Néanmoins, cette dimension de la narration dispose de beaucoup plus d'envergure parce que chacune de ces jeunes femmes doit vivre avec ses limites, sa condition sociale (même si elle se pare des atours de la Fantasy), son histoire personnelle. Certes, Betty est très mignonne en tant que personne de petite taille, mais Wiebe prend grand soin de ne pas la réduire à une dimension kawai (trop mignonne). Certes Hannah Vizari est une sorcière ténébreuse et pince-sans-rire, mais son histoire personnelle vient étoffer sa personnalité, dépassant le cliché.



Kurtis J. Wiebe et Roc Upchurch confrontent également le lecteur à une autre forme (plus visuelle) de norme sociale pesant lourd sur les individus. L'une des Rat Queens dispose d'une pilosité faciale des plus fournies (représentée de manière très concrète), choquant le lecteur, l'obligeant à accepter cette particularité puisqu'il porte déjà une grande affection audit personnage. Les auteurs ont trouvé une forme très parlante pour contraindre le lecteur à regarder au-delà des apparences.



Kurtis J. Wiebe n'oublie d'alléger sa narration avec quelques touches d'humour utilisées avec parcimonie, et judicieusement. Impossible de rester de marbre quand Hannah s'exclame : "Oh non ! Par le requiem Haruspex !", avec un regard empli d'effroi. Pour enchaîner immédiatement, avec un visage ayant retrouvé son impassibilité, en demandant ce qu'est le requiem Haruspex.



Roc Upchurch met en images les 3 premiers épisodes, avec une approche artistique identique à celle du premier tome. Il détoure les formes avec des traits un peu grossiers par endroit, conférant une apparence un peu spontanée, assez vivante. Il dessine des arrière-plans dans plus de 80% des cases. Si les décors ne sont pas toujours très détaillés, voire parfois un peu génériques, leur présence très régulière permet au lecteur de ne jamais perdre de vue où se déroule l'action.



Ce dessinateur sait représenter des expressions de visage à la fois parlantes et nuancées, ce contribue beaucoup à insuffler de la vie et de la personnalité dans chacune des Rat Queens. Il est visible que Wiebe et Upchurch ont travaillé ensemble pour définir le niveau de nudité acceptable pour la série. La sexualité de ces dames fait partie intégrante de la série, sans jugement de valeur sur la façon dont elles mènent chacune la leur. La question de la représentation se pose pour les auteurs de savoir où positionner le curseur, avec une palette de possibilités allant de tout se passe hors champ, jusqu'à des dessins explicites de nature pornographique.



La pudibonderie américaine fait que les auteurs recourent souvent à la première solution afin d'éviter que leur œuvre ne subisse une forme de censure, à commencer par un avertissement sur la couverture (du coup le comics n'est plus accessible aux mineurs), jusqu'à un refus des distributeurs de leurs produits qui alors n'atteindront jamais les boutiques (ce refus peut être appliqué également par les distributeurs dématérialisés de type comixology). L'autre point de vue à prendre en compte est que la nudité féminine ne doit pas transformer le corps des héroïnes en simple objet, ce qui aurait pour effet de contredire le message sur la tolérance et le respect de l'autre.



Les auteurs ont donc opté pour représenter quelques tétons dénudés, et un sexe masculin (au repos). Ce parti pris réfléchi est en pleine cohérence avec les thèmes du récit, le respect de la condition féminine, et la place accordée à la sexualité.



Lorsqu'arrive l'épisode 9, le lecteur s'attend à constater une différence notable dans les dessins puisque cela correspond à l'arrivée de Stjepan Sejic. En fait il n'en est rien. La différence la plus flagrante réside dans les couleurs, Seijic privilégiant des nuances un peu plus vives et plus chaudes. Pour le reste, il détoure les différentes formes, avec la même méthode que celle d'Upchruch, des traits parfois légèrement tremblés, ou légèrement repassés, induisant une forme de spontanéité.



Sejic préfère un découpage de planches à base de cases sagement rectangulaires, et accolées de manière régulière (pas de trapèze ou de chevauchement comme le pratique occasionnellement Upchurch). La narration visuelle n'en perd rien en fluidité ou en vivacité. Enfin les expressions ne perdent rien en nuance, Sejic appliquant tout son savoir-faire patiemment acquis sur la série Witchblade, et peaufiné sur la série Sunstone.



L'appréciation du lecteur dépendra de ce qu'il est venu chercher. Si l'intrigue est primordiale pour lui, il aura le plaisir de découvrir une histoire de Sword & Sorcery bien troussée, avec des personnages originaux et très attachants, mais un combat final un peu mal fichu. 4 étoiles. Le lecteur étant tombé sous le charme de ces quatre donzelles les retrouvera avec un plaisir renouvelé, faisant plus ample connaissance avec elle, avec leur passé, avec leurs caractères bien affirmés, leurs qualités et leurs défauts. Il est alors très facile de passer outre le final pas tout à fait assez convaincant.
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Bounty

Les deux sœurs criminelles de Gadflies, Georgie et Nina, se sont fait attrapées. Le chasseur de prime qui les retient prisonnières s’en prend à Georgie, lui brisant la jambe. Nina, grâce à la colère, réussit à les sauver. Quelques années plus tard, les deux sœurs se sont reconverties en chasseuse de prime qui peine à joindre les deux bouts. Leur équipe s’est agrandie cependant : Alan, qui part en mission avec Nina, le Doc, robot qui ne comprend pas toujours les humains et aime torturer les prisonniers. Accompagnée de leur fidèle amie Viv, une hackeuse incroyable, ils partent à la recherche d’un dangereux criminel. Vont-ils y arriver sans casse ?

Bounty publié aux éditions Kinaye, qui m’était inconnu jusque-là et qui propose des BD américaines notamment pour la jeunesse, est un comics très girl power. Les deux héroïnes, l’une élaborant les plans et l’autre tête brûlée, sont badass. Mais c’est Viv, le personnage le plus intéressant, elle peut tout hacker et s’est même créée un hologramme dryade. L’histoire quant à elle se dévoile peu à peu. Il y a même un court épisode bonus et une interview avec l’illustratrice.

Mon avis : une BD qui se lit bien et assez sympa, mais rien de fou. J’ai bien apprécié le Doc et les talents de Viv, mais les autres personnages m’ont un peu laissé de marbre. BD reçu dans le cadre de la masse critique Babelio.

Critique également trouvable sur mon compte Booknode
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Rat Queens - Intégrale, tome 1

Cette édition "deluxe" rassemble les deux premiers tomes de la série Rat Queens ainsi qu'une histoire inédite et quelques bonus. Rat Queens, c'est quatre femmes, quatre mercenaires engagées par la ville de Palisade pour sa protection.



De la fantasy, Rat Queens retient bon nombre d'éléments classiques dont l'ambiance médiévale, les différents peuples et créatures, la magie et les classes de personnages. Pour se différencier, Rat Queens mise sur ses protagonistes féminins avec une petite pincée façon "Sex and the City".



Autrement dit, Betty, Hannah, Dee et Violet ont le verbe fleuri, une sexualité assumée et lèvent facilement le coude dès qu'il s'agit de faire la fête. Malgré un background difficile, emprunt de déterminisme, elles sont parvenues à atteindre une certaine liberté d'être ce qu'elles désirent. Tout ce classicisme mis au goût du jour ne suffit malheureusement pas à épicer un scénario un peu plat.
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Rat Queens, tome 2

Je dois avouer que j’ai lu ce comics il y a déjà deux ou trois mois (oups) et comme je n’ai rien noté durant ma lecture, je ne me souviens pas de grand chose. Mais bon, ce volume 2 reste dans la continuité du premier. Toujours un peu vulgaire mais je sais pas pourquoi, ici ça ne me dérange pas. J’aime toujours autant cette bande de filles badass et aux pouvoirs que l’on découvrent au fur et à mesure. Ici, on s’est surtout intéressé à Dee, qui est mon personnage préféré, et à son passé. J’ai hâte de découvrir nos Rat Queens dans de nouvelles aventures.
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