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Roc Upchurch (Illustrateur)Stjepan Sejic (Illustrateur)
EAN : 9781632150400
136 pages
Image Comics (19/05/2015)
4.5/5   2 notes
Résumé :
A brand-new, booze-soaked tale of the Rat Queens reveals a growing menace within the very walls of Palisade. And while Dee may have run from her past, the bloated, blood-feasting sky god N'rygoth never really lets his children stray too far.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Sass & Sorcery (épisodes 1 à 5) qu'il vaut mieux avoir lu avant pour comprendre les relations qui unissent déjà les personnages, ainsi que les enjeux liés au sort de Sawyer Silver. Il contient les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2014/2015, tous écrits par Kurtis J Wiebe (le créateur de la série). Roc Upchurch a dessiné les épisodes 6 à 8, à la suite desquels il a été remercié pour ses bons services, du fait d'une triste affaire de violence domestique. Il est remplacé par Stjepan Sejic pour les épisodes 9 & 10.

Le récit commence avec une page montrant avec qui chacune des 4 Rat Queens passe la nuit. Elles se retrouvent le lendemain matin au petit déjeuner, pas toutes de bonne humeur. Un messager frappe à leur porte : elles sont convoquées pour se rendre dans le bureau du maire Kane. Il ne leur reproche pas d'avoir détruit les parties génitales d'une statue monumentale d'un guerrier (c'était lors de leur dernière nuit de beuverie). Il leur propose une nouvelle mission rémunérée : stopper la progression d'une caravane de champignons anthropomorphes.

Pendant ce temps-là, Sawyer Silver enquête sur la disparition de Bernadette. Il la retrouve, mais il tombe dans un traquenard. Son ravisseur semble bien le connaître et lui en vouloir pour une ancienne histoire.

Au cours de ces 5 épisodes, les Rat Queens doivent donc arrêter cette caravane, retrouver Sawyer Silver, et lutter contre son ravisseur. Wiebe intègre également 2 retours en arrière développant la jeunesse d'Hannah Vizari, et celle de Violet. le lecteur en apprend également un peu plus sur Delilah. L'intrigue globale avec le grand méchant débouche sur un grand combat, au rythme un peu saccadé, et au déroulement un peu arbitraire.

Le premier tome avait introduit quatre jeunes femmes dessalées, dans un récit s'inscrivant dans le genre "Sword & Sorcery". La première page rassure immédiatement le lecteur : le scénariste n'a pas l'intention de changer la tonalité de son récit. La libido de ces dames occupe toujours une place significative dans le récit. Betty, Dee, Hanah et Violet forment toujours un groupe de copines soudé, avec une véritable amitié les liant. Ce n'est pas pour autant qu'elles parlent toutes d'une même voix, ou qu'elles sont toujours d'accord.

Ces 4 donzelles ont conservé leur goût pour faire la fête (Betty se tape un trip bien déjanté, suite à l'ingestion de champignons psilocybes). Elles continuent également de s'envoyer des vannes entre elles. L'une des forces de la narration de Kurtis J. Wiebe est de mettre en scène l'amitié qu'elles se portent, de la rendre papable, et de lui donner une dimension adulte. le caractère adulte ne découle pas allusions d'ordre sexuel, mais bien de leur comportement, de la conscience qu'elles ont de ce qu'elles apprécient chez leurs copines, et de leur capacité à accepter et supporter leurs travers.

Kurtis J. Wiebe continue également de développer le thème de la différence. Il serait possible de le taxer d'opportunisme en mettant en scène des amours saphiques, juste pour ratisser large dans le lectorat. Néanmoins, cette dimension de la narration dispose de beaucoup plus d'envergure parce que chacune de ces jeunes femmes doit vivre avec ses limites, sa condition sociale (même si elle se pare des atours de la Fantasy), son histoire personnelle. Certes, Betty est très mignonne en tant que personne de petite taille, mais Wiebe prend grand soin de ne pas la réduire à une dimension kawai (trop mignonne). Certes Hannah Vizari est une sorcière ténébreuse et pince-sans-rire, mais son histoire personnelle vient étoffer sa personnalité, dépassant le cliché.

Kurtis J. Wiebe et Roc Upchurch confrontent également le lecteur à une autre forme (plus visuelle) de norme sociale pesant lourd sur les individus. L'une des Rat Queens dispose d'une pilosité faciale des plus fournies (représentée de manière très concrète), choquant le lecteur, l'obligeant à accepter cette particularité puisqu'il porte déjà une grande affection audit personnage. Les auteurs ont trouvé une forme très parlante pour contraindre le lecteur à regarder au-delà des apparences.

Kurtis J. Wiebe n'oublie d'alléger sa narration avec quelques touches d'humour utilisées avec parcimonie, et judicieusement. Impossible de rester de marbre quand Hannah s'exclame : "Oh non ! Par le requiem Haruspex !", avec un regard empli d'effroi. Pour enchaîner immédiatement, avec un visage ayant retrouvé son impassibilité, en demandant ce qu'est le requiem Haruspex.

Roc Upchurch met en images les 3 premiers épisodes, avec une approche artistique identique à celle du premier tome. Il détoure les formes avec des traits un peu grossiers par endroit, conférant une apparence un peu spontanée, assez vivante. Il dessine des arrière-plans dans plus de 80% des cases. Si les décors ne sont pas toujours très détaillés, voire parfois un peu génériques, leur présence très régulière permet au lecteur de ne jamais perdre de vue où se déroule l'action.

Ce dessinateur sait représenter des expressions de visage à la fois parlantes et nuancées, ce contribue beaucoup à insuffler de la vie et de la personnalité dans chacune des Rat Queens. Il est visible que Wiebe et Upchurch ont travaillé ensemble pour définir le niveau de nudité acceptable pour la série. La sexualité de ces dames fait partie intégrante de la série, sans jugement de valeur sur la façon dont elles mènent chacune la leur. La question de la représentation se pose pour les auteurs de savoir où positionner le curseur, avec une palette de possibilités allant de tout se passe hors champ, jusqu'à des dessins explicites de nature pornographique.

La pudibonderie américaine fait que les auteurs recourent souvent à la première solution afin d'éviter que leur oeuvre ne subisse une forme de censure, à commencer par un avertissement sur la couverture (du coup le comics n'est plus accessible aux mineurs), jusqu'à un refus des distributeurs de leurs produits qui alors n'atteindront jamais les boutiques (ce refus peut être appliqué également par les distributeurs dématérialisés de type comixology). L'autre point de vue à prendre en compte est que la nudité féminine ne doit pas transformer le corps des héroïnes en simple objet, ce qui aurait pour effet de contredire le message sur la tolérance et le respect de l'autre.

Les auteurs ont donc opté pour représenter quelques tétons dénudés, et un sexe masculin (au repos). Ce parti pris réfléchi est en pleine cohérence avec les thèmes du récit, le respect de la condition féminine, et la place accordée à la sexualité.

Lorsqu'arrive l'épisode 9, le lecteur s'attend à constater une différence notable dans les dessins puisque cela correspond à l'arrivée de Stjepan Sejic. En fait il n'en est rien. La différence la plus flagrante réside dans les couleurs, Seijic privilégiant des nuances un peu plus vives et plus chaudes. Pour le reste, il détoure les différentes formes, avec la même méthode que celle d'Upchruch, des traits parfois légèrement tremblés, ou légèrement repassés, induisant une forme de spontanéité.

Sejic préfère un découpage de planches à base de cases sagement rectangulaires, et accolées de manière régulière (pas de trapèze ou de chevauchement comme le pratique occasionnellement Upchurch). La narration visuelle n'en perd rien en fluidité ou en vivacité. Enfin les expressions ne perdent rien en nuance, Sejic appliquant tout son savoir-faire patiemment acquis sur la série Witchblade, et peaufiné sur la série Sunstone.

L'appréciation du lecteur dépendra de ce qu'il est venu chercher. Si l'intrigue est primordiale pour lui, il aura le plaisir de découvrir une histoire de Sword & Sorcery bien troussée, avec des personnages originaux et très attachants, mais un combat final un peu mal fichu. 4 étoiles. le lecteur étant tombé sous le charme de ces quatre donzelles les retrouvera avec un plaisir renouvelé, faisant plus ample connaissance avec elle, avec leur passé, avec leurs caractères bien affirmés, leurs qualités et leurs défauts. Il est alors très facile de passer outre le final pas tout à fait assez convaincant. 5 étoiles.
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critiques presse (1)
ActuaBD
15 avril 2016
Dans un univers de fantasy, quatre aventurières s’en donnent à cœur joie dans un mélange détonant de massacres de trolls, de magie explosive, de beuveries inconsidérées et de sexe débridé.
Lire la critique sur le site : ActuaBD

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