Citations de Laeti Kane (23)
Je ressors sans regarder parce que j'essaie de bien caler mon Samsung contre mon sein, du coup je manque de percuter quelqu'un. On s'excuse mutuellement et je lève enfin la tête. Il a un petit sourire et je crois bien qu'il se retient de rire en fixant mon décolleté. Pour un peu, je serai vexée.
- C'est plus pratique que dans la culotte.
Pourquoi j'ai dit ça ? Je suis la reine des répliques qui affichent. Cette fois il rigole en levant les mains.
- Y'a pas de souci.
Il me laisse parfois des jours sans changer mon seau. Il me plonge dans le noir ou au contraire laisse la lumière H24.
Et puis un jour il me balance des journaux. Quand je les lis, je ne vois rien sur moi. En regardant la date, je réalise que ça fait des semaines qu'on ne me cherche plus.
- Alors, tu doutes encore ?
Je ne lève même pas la tête vers lui. Je suis totalement dépité.
M'a-t-on seulement cherché un jour ?
Mon père m'a-t-il réellement livré à ce taré ?
Je suis mort à l'intérieur.
- Je ne pense pas, non, disait Delia à son interlocuteur sur son ton de petite peste.
Et puis... plus rien. Aucune réponse et pas plus d'explication de la part de Delia qui d'ordinaire adorait étaler sa science, comme disait leur père. Plus un bruit. Une angoisse instinctive envahit Jeremiah qui pressa le pas. Une phrase résonnait soudain dans sa tête : "ne parle pas aux inconnus sinon ils vont te manger".
Quand sa mère lui disait il trouvait ça absolument ridicule mais tout à coup... L'épouvantail ? Il secoua la tête. Ce n'était pas possible. Delia devait être avec une copine... non ?
Elle m’attire à elle, mon genou droit se glisse entre ses jambes et ses bras s’enroulent autour de mon cou. Ça me fait baisser un peu la tête et l’on se retrouve front contre front. Je pose mes mains sur ses hanches et laisse la musique me guider. Nos corps commencent à onduler l’un contre l’autre. C’est un peu comme un slow, en plus déhanché, plus suave.
Ça fait tellement longtemps que je n’ai pas passé un aussi bon moment que je ne regarde même pas l’heure qui passe et que j’ai cessé de compter nos verres. Je n’ai même pas fumé une clope ! Quand elle se lève d’un coup et me tend la main, il me faut un temps de réflexion pour comprendre qu’elle veut danser.
Cette fille, cette femme me fait trop d’effets. Quand je la vois jeter sa tête en arrière, je m’imagine la tirer par les cheveux, quand elle passe sa langue sur sa main, je l’imagine lécher langoureusement autre chose…. Et son regard coquin n’arrange rien. Elle sait ce qu’elle fait et elle le fait sans vulgarité. Ça m’excite d’autant plus. Mais je me contiens.
Je n’aurais jamais cru qu’une autre personne ait pu penser à ma sœur après autant de temps.
Je ne l’aurais pas reconnue. Dans mes souvenirs elle était… juste une fille, et elle n’était plus l’amie de ma sœur donc je ne l’aimais pas et la trouvais vilaine. Alors que là… Je secoue la tête pour me remettre le cerveau à l’endroit.
Je me retrouve nez à nez avec une charmante inconnue. Elle n’a pas les yeux vairons. Mon monde intérieur s’écroule une fois de plus et je me déteste d’avoir été aussi niais. Je reste comme un con, bras ballants, à la fixer. Pourtant un sourire se dessine sur les lèvres de la jeune femme.
Les antidépresseurs ne parviennent pas à rendre justice à sa beauté : elle a vieilli prématurément et son visage porte les marques de sa douleur mentale. Je n’ai pas perdu que Dee cet après-midi-là...
Il faut que je sois patient, même si ça me rend fou. En attendant, je me cale bien devant mon pc et je fais moi-même des recherches sur les robes, voir ce que je pourrais trouver. Honnêtement, c’est un peu comme chercher une aiguille dans une meule de foin vu qu'on ne m’a pas fourni les informations sur le tissu et le reste. Mais bon au moins, ça a le don de m’occuper.
J’ai rêvé de poupées de porcelaine qui me fixaient en murmurant, flippant ! Et le noir complet de la pièce ne m’aide pas à me sentir bien. Je me lève d'un bond pour tirer les rideaux et ouvrir la fenêtre. Les lumières des réverbères ainsi que le bruit des voitures au dehors calment un peu mon esprit agité. Une bonne douche termine de me ramener dans le monde réel.
Les mêmes yeux que la sœur disparue, des traits soulignant ses origines maghrébines, et le fait qu'elle veuille me voir ; j’ai peu de chance de me tromper. Cela dit, le fait que je sache qui elle est, semble la toucher plus que de raison et un bref sourire apparait sur son visage si triste. Elle aussi a l'air d'une personne manquant de sommeil et torturée.
Je déteste les tueurs en série. Ils sont tellement imbus d’eux même ! Leurs actes leur font croire qu’ils sont tous puissants, et pour peu qu’ils commettent plusieurs crimes sans se faire soupçonner, ils se prennent alors carrément pour des dieux. C’est la pire espèce…
Honnêtement, j’hésite. Si l'alcool me fait toujours du bien en cette période, les femmes aussi, mais j’ai du travail.
Souvent je m’imagine le choper, lui défoncer la gueule, le torturer, même le tuer. Il faudra que je fasse appel à toute ma raison pour ne pas aller jusque-là. Il faut qu’il soit jugé, qu’il parle, qu’il avoue ! Mais, je n’en suis pas encore là…
Quand on traite les corps, on ne pratique qu'une simple thanatopraxie. Dans certains cas, comme pour les grands brûlés, le travail est plus important mais pas à ce point. La personne qui a fait ça a fait une thanatopraxie définitive.
Ce n'est pas la première fois qu'une affaire ressemble, de près ou de loin, à celle de ma sœur mais chaque fois j’ai la certitude que je me rapproche de la vérité, que je vais réussir là où les détectives employés par sa mère ont échoué, là où les flics ont pataugé, là où tous ont abandonné. Estce pour ça que j’ai choisi ce métier une fois remercié par la police ? Pas besoin d’être psy pour le comprendre. Jamais je n'aurais pu être informaticien, avocat, maçon etc. Je ne vis que pour retrouver ma sœur, savoir ce qu'il lui est arrivé et foutre le coupable derrière les barreaux.
J’ai entendu dire une fois que les plus beaux souvenirs sont ceux qui font le plus souffrir. Putain que c’est vrai ! Et faut croire qu’onest maso au point de ne s’accrocher qu’à ceux-là. Même si aujourd'hui je peux évoquer mon ex sans avoir mal, elle a, elle aussi, laisser des séquelles. Ok, chacun passe par là à ce qu'on dit mais franchement j’ai eu mon quota d'histoires malheureuses, non ? Et je n’en veux pas d’autres.
La majorité des femmes se disent trompées, c'est leur cœur qui parle ; les hommes se disent cocus, là c’est l'égo qui en prend un coup. La différence vient donc de la fierté mal placée des hommes. Pas tous, bien entendu mais bon, comme pour tout : les exceptions sont rares. Je n'en suis pas une. Quand Laura a couché avec un de mes collègues, et pas qu'une fois, c'est d'abord mon égo qui a morflé. Ensuite seulement, la douleur infligée par la trahison s'est répandue dans tout mon être telle une trainée de poudre .