Après "Bienvenue au club", le CNL en partenariat avec Public Sénat, met en avant les conseils des lecteurs en leur donnant la parole dans l'émission #LivresetVous. Une nouvelle chronique à ne pas manquer tous les vendredi à 17h30.
Picasso, art et littérature : ce que nous disent les objets
Picasso ne jetait rien. En plus de l'immensité de son oeuvre, ce sont des milliers d'objets, les plus divers, qui ont été retrouvés après sa mort dans les demeures qui furent les siennes. Parmi eux, des rognures d'ongles, des mèches de cheveux, des boîtes d'allumettes. Une découverte, presque une révélation pour Diana Widmaier Ruiz-Picasso.
Cette semaine, Lucille est la lectrice invitée de l'émission et présente deux ouvrages : Balzac et la petite tailleuse chinoise (Dai Sijie) et Peau d'Homme (Hubert & Zanzim).
Une émission présentée par Guillaume Erner, en partenariat avec France Culture.
#livresetvous #bienvenueauclub #publicsenat #franceculture #universitéorléans
Suivez le CNL sur son site et les réseaux sociaux :
Site officiel : www.centrenationaldulivre.fr
Facebook : Centre national du livre
Twitter : @LeCNL
Instagram : le_cnl
Linkedin : Centre national du livre
+ Lire la suite
Deux mots sur la rééducation : dans la Chine rouge, à la fin de l'année 68, le Grand Timonier de la Révolution, le président Mao, lança un jour une campagne qui allait changer profondément le pays : les universités furent fermées, et les "jeunes intellectuels", c'est-à-dire les lycéens qui avaient fini leurs études secondaires, furent envoyés à la campagne pour être "rééduqués par les paysans pauvres". (...) La vraie raison qui poussa Mao Zedong à prendre cette décision restait obscure : voulait-il en finir avec les Gardes rouges, qui commençaient à échapper à son contrôle? Ou était-ce la fantaisie d'un grand rêveur révolutionnaire, désireux de créer une nouvelle génération? (...) Notre conclusion fut la suivante : Mao haissait les intellectuels.
Balzac lui a fait comprendre une chose: la beauté d'une femme est un trésor qui n'a pas de prix.
- C'est où Pekin?
Cette question nous donna un choc mais comme nous comprîmes qu'il ne connaissait vraiment pas Pékin, nous rîmes comme des bossus. Un instant, j'enviai presque son ignorance totale du monde extérieur.
Luo me rejoignit à côté du feu. Il s'assit, pâle, sans une plainte, ni une protestation. C'était quelques heures avant la folie de l'autodafé.
- Elle est partie, lui dis-je
- Elle veut aller dans une grande ville, me dit-il. Elle m'a parlé de Balzac.
- Et alors ?
- Elle m'a dit que Balzac lui a fait comprendre une chose : la beauté d'une femme est un trésor qui n'a pas de prix.
Quand les yeux sombres de la femme se détachent avec éclat sur la toile blanche, un sourire de satisfaction se dessine sur les lèvres du peintre, car il sait mieux que personne qu'il est impossible de rater un portrait quand les yeux sont réussis.
Le forgeron lui demanda pourquoi il avait besoin d’une arme. Il lui répondit qu’il comptait se rendre dans les montagnes du Guizhou, où les terres cultivables étaient des plantations d’opium et où les paysans étaient armés. Quand venait la morte-saison, et qu’ils n’avaient plus grand-chose à faire dans les champs, ils se regroupaient pour attaquer en bandes les voyageurs qui s’aventuraient dans leur contrée. Cette situation étant connue, il parut naturel au forgeron qu’il voulût un fusil pour assurer sa propre sécurité.
Deux mots sur la rééducation : dans la Chine rouge, à la fin de l'année 68, le Grand Timonier de la Révolution, le président Mao, lança un jour une campagne qui allait changer profondément le pays : les universités furent fermées, et les "jeunes intellectuels", c'est-à-dire les lycéens qui avaient fini leurs études secondaires, furent envoyés à la campagne pour être "rééduqués par les paysans pauvres" (...)
La vraie raison qui poussa Mao Zedong à prendre cette décision restait obscure (...)
Notre conclusion fut la suivante: Mao haïssait les intellectuels. (p. 13-14)
Avant nous, dans ce village, il n'y avait jamais eu ni réveil, ni montre, ni horloge. Les gens avaient toujours vécu en regardant le soleil se lever ou se coucher.
Nous fûmes surpris de voir comment le réveil prit sur les paysans un véritable pouvoir, presque sacré. Tout le monde venait le consulter, comme si notre maison sur pilotis était un temple. (p. 23)
Ce petit livre s'appelle "Ursule Mirouët"....
Brusquement, comme un intrus, ce petit livre me parlait de l'éveil du désir, des élans, des pulsions, de l'amour, de toutes ces choses sur lesquelles le monde était, pour moi, jusqu'alors demeuré muet.
Le colombier était un riche ouvrage, dont les poutres du toit et les colonnes étaient sculptées et peintes. Chaque compartiment était pourvu d’une porte coulissante rouge corail, le sol était recouvert d’un épais tapis de gazon, et les murs d’une quantité de petits miroirs. À la tombée de la nuit, quand les compartiments s’allumaient, le reflet des colombes, multiplié à l’infini par les miroirs éclairés, les jeux d’ombre et de lumière féeriques sur les colonnes et les poutres sculptées, donnaient l’impression que le bâtiment, échappant à la gravité de ce bas monde, allait s’envoler dans le ciel, et disparaître avec tous ses locataires.