Citations de Lauren Bastide (116)
Là, je vais rentrer dans le « femellique », mais quand j’ai eu mes règles, je détestais l’idée de mettre des serviettes hygiéniques. Je veux mettre des tampons, mais je ne sais pas comment faire et ma sœur n’en porte pas. Alors c’est mon père qui m’explique, qui prend la notice. Vous savez, en plus, dans les notices, on vous dit de mettre le pied sur la cuvette, ce qui est complètement absurde. C’est une position un peu cow-boy !
Il ne s'agit pas ici de pointer du doigt de méchants individus forcément oppresseurs parce que blancs. Il s'agit de désigner un système politique, médiatique et culturel dirigé et pensé par une écrasante majorité de personnes blanches, et de penser les conséquences de cette réalité pour les personnes non blanches. Ce concept permet d'inverser le regard et de poser la question de la subjectivité de celui ou de celle qui est dans la position dominante.
Il est irresponsable d'opposer les personnes qui luttent contre l'antisémitisme à celles qui luttent contre l'islamophobie, comme le font trop souvent les commentateurs dans l'espace médiatique. Si les attaques dirigées contre des personnes en raison de leur religion sont en hausse, c'est pour une raison très clair : la montée du discours raciste dans l'espace médiatique. Ne nous y trompons pas : la même idéologie est derrière ces deux négations de l'altérité, une idéologie qui souhaite exclure toutes celles et ceux qui ne se fondraient pas dans un moule « français » créé de toutes pièces par le récit nationale. Ce sont les mêmes personnes qui haïssent les juifs, les femmes, les musulmans, les homosexuels et les personnes transgenres. Ce sont les mêmes ennemis que nous combattons. En 2020, ils ont pignon sur rue dans les émissions de grandes écoute sur les chaînes de télévision et de radio. Ils publient des livres qui contiennent toujours le mot « français » dans le titre et en vendent des centaines de milliers d'exemplaires à force d'être présenté dans les médias comme des « penseurs » et des « intellectuels » au lieu d'être désignés comme ce qu'ils sont : des militants d'extrême droite.
« Ça fait des siècles qu’on associe le discours des femmes à une certaine forme d’irrationalité, voire d’hystérie, qui préconditionne toutes leurs prises de parole publiques et façonne les perceptions de leurs discours. Les femmes sont condamnées à être les Cassandre de la société, celles qui disent toujours la vérité et qu’on ne croit jamais. » (p. 183)
« C’est pour moi le geste le plus féministe qu’on puisse accomplir : créer des espaces où les récits des femmes peuvent se déployer sans entrave. » (p. 199)
« J’aimerais ne plus entendre que le féminisme constitue une sorte de police de la pensée qui obligerait la société à se conformer à sa vision. » (p. 181)
« J’ai voulu écrire un livre engagé et radical. J’ai voulu aussi écrire un livre accessible et convaincant. » (p. 7)
« Pour que les femmes soient respectées, crues, valorisées, il faut, avant tout, œuvrer à ce qu’elles soient vues et entendues. » (p. 9)
« Ce qu’il y a de plus redoutable dans l’invisibilisation des femmes, c’est qu’elle est invisible. » (p. 9)
« Les femmes sont invisibilisées partout où l’on produit de la connaissance, partout où l’on contribue à modeler l’inconscient collectif de la société. Et il ne peut pas y avoir de société juste si les représentations collectives se construisent en oubliant la moitié de l’humanité. » (p. 16)
« Il y a une urgence à dire le nom des femmes et à faire applaudit leurs accomplissements. » (p. 18)
« Vous pensez sûrement que j’exagère, mais c’est ça, le quotidien du féminisme en France. Des femmes qui disent des choses sensées et qui se font aussitôt insulter. » (p. 47)
« La blanchité, comme le masculin, est un faux neutre. Un point de vue qu’on présuppose objectif alors qu’il est, comme tout point de vue, fait de biais et d’imprégnation culturelles inconscientes. » (p. 104)
« Oui, Internet, c’est de la bombe. Mais c’est aussi un espace où les violences contre les femmes sont considérées comme allant de soi. » (p. 154)
« Les femmes sont mes sœurs et j’agis pour cela, pour manifester une communauté de destins avec toutes celles qui subissent, comme moi, l’oppression patriarcale. » (p. 238)
"J'aimerais bien qu'on arrête une bonne fois pour toutes de répéter : "En France, ça va." Oui, merci, je sais qu'en Inde quatre cas de viols sont rapportés toutes les heures et que des fillettes y sont encore mariées de force.
Mais c'est quoi cette façon de penser ? On ne va jamais dire : ma toiture fuit, je n'ai pas de fenêtres, mais c'est pas grave puisque le voisin vit dans une cabane pourrie !
Donc on arrête."