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Critiques de Laurence Vielle (10)
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Billets d'où

Laurence Vielle a été "poétesse nationale" en 2016-2017. Elle est aussi comédienne, et met son talent au service de la poésie qu’elle sait faire vivre comme personne. Ça vibre, tonitrue, chuchote, claque ou chantonne et ça vous bouscule. Ça vous envoie plein tout plein plein d’ondes positives car Laurence Vielle, c’est la générosité même. Elle nous offre des brassées de mots, poèmes ou proses, peu importe, et elle les partage avec son public avec une joie contagieuse.

Noé Preszow dit de sa poésie : « Debout sur la page, debout dans son corps, debout sur les planches, debout sur les planches…La poésie de Laurence Vielle est debout » Et on se lève tous pour Laurence !

Dans « Billets d’où » on peut retrouver des textes déjà publiés et d’autres, inédits, écrits entre 2017 et 2022 « dans le désordre du temps, aux interstices d’un quotidien » C’est son quotidien, le nôtre aussi, qui défile de page en page, « une chaise pour plus personne », « un mur des graffitis ô mur mur de toutes les pensées de toutes les libertés ». On flirte aussi avec un quotidien prosaïque : « étendre linge laver vaisselle moucher le nez » mais les taches les plus banales se transmutent en poèmes sous les doigts de la poétesse alchimiste.

Il y a aussi un avenir plus vert dans « c’est une ville avec des arbres » et dans ce poème qui est une chanson, on sème des graines sur les trottoirs de la ville où il y a des arbres à planter. La poésie de Laurence Vielle possède son rythme, on a envie de battre la mesure et de fredonner.

Le dernier poème lu, la dernière page tournée, on veut y retourner et « on rêve du prochain voyage »

Oui, c’est un beau, un étonnant voyage auquel nous convie la poétesse belge.

Et comme on dit dans son plat pays, merci Laurence ke



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Ancêtres

« Partie à Sulawesi, vers l'inconnu, parait une tache au-dessus de nos forces. Et puis on atterrit là-bas. Juillet 2017, le voyage commence »

C'est ainsi que débute ce voyage pas comme les autres entrepris par la poétesse Laurence Vielle. Les poètes indonésiens, elle avait eu l'occasion de les rencontrer lors du festival Europalia à Makassar mais elle va vivre avec les habitants et participer à leurs cérémonies. Dans ses propres poèmes, elle raconte ses découvertes d'une autre culture et ses rencontres entre vivants et morts lors du rituel Ma'nene des Torajas durant lequel on déterre les morts qu'on habille et qu'on fête.

La poésie de Laurence Vielle prend racine dans son observation admirative et bienveillante des habitants, de leurs coutumes, leurs croyances, leurs fêtes où la vie est toujours étrangement mêlée à la mort.

Les hommes sont restés intimement connectés à la nature, aux animaux ainsi qu'à l'esprit des ancêtres. Danses, cérémonies, incantations les célèbrent et les honorent.



« et puis Bissu Salé Salma

Chante à l'esprit

Le chant de la Galigo

Chant en langue de ciel

Venez esprits venez

Nous sommes tous vos enfants. »



Au pays Torajas, on vit avec l'esprit de ses ancêtres et on sacrifie des buffles lors d'une grande cérémonie



buffle noir

Tu luis au soleil Torajas

ton cuivre est le tambour

de ma langue

ton sang rouge

pare mes lèvres

ton dernier regard

tête tranchée

palpite aux orbites de mon âme. »



Laurence Vielle interroge notre rapport à la mort lorsqu'elle demande :

« Dis-moi, / il y a un mort auquel tu penses parfois ? / Il te visite ? / tu lui parles de temps en temps ? »

Ce questionnement est surprenant car nos rituels funéraires sont éloignés de ceux des peuples bukis, makassars, torajas.



Ce recueil de poèmes nous fait voyager au coeur d'une civilisation lointaine et c'est à la fois surprenant et envoûtant. Les photos de Laurence Vielle illustrent à propos ce voyage initiatique.

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Zébuth ou l'histoire ceinte - L'Imparfait

Pour raconter « Zébuth » Laurence Vielle puise dans la mémoire collective. Zébuth, c’est un diablotin qui nous fait rire et nous émeut lorsqu’il est amoureux. Il est attachant, aime les livres et ne manque pas d’humour pour raconter sa vie fragmentée, vie d’errance dans un labyrinthe. Zébuth, qui a perdu Bel, est à sa recherche et cela conduit à l’errance dans un monde toujours recommencé. La violence est sous-jacente.

Laurence Vielle jongle avec les textes bibliques et les mythes chrétiens, le tout parsemé d’humour.



« On retrouve Z. le matin au bord du cimetière. Brûlé. La langue rouge. Les vêtements épars sur les tombes encore vertes. »



J’avoue avoir eu du mal avec cette histoire et j’ai franchement préféré la seconde partie intitulée : « L’imparfait »



Le recueil est dédié à Bruno. Bruno était un ami de Laurence Vielle qui s’est suicidé en se jetant sous un train, ce qui explique que la mort soit si présente d’une page à l’autre.



« …et les morts sous la terre

Sont nos racines éternelles »



Dans ce texte construit de fragments en prose, de vers libres et de courts dialogues, la poétesse donne la parole à divers personnages. La mort est souvent évoquée, bien sûr, mais c’est aussi la ville qui pulse, et les rencontres, nombreuses, avec un chat, un enfant, des oiseaux…



« La ville répond

Je suis sans inquiétude

J’ai préparé mes lampadaires

Pour la grande nuit

On n’a pas peur de tes prédictions, Dieu

On a la fée électricité. »



Il faut savoir que l’autrice prend beaucoup de notes sur de petits carnets dans lesquels elle va piocher la matière de ses textes. Ainsi ces fragments reliés entre eux nous racontent des instantanés, des bribes de vie. C’est pour cela, j’imagine, que la poésie de Laurence Vielle est si fluide et limpide à lire. Elle nous raconte des histoires, son quotidien qui est un peu le nôtre et cela nous touche.

La poésie de Laurence Vielle est pensée pour être déclamée à voix haute et on se laisse aller au rythme d’une poésie à la fois visuelle et sonore.



Dans les dernières pages, des repères biographiques permettent de mieux connaitre la trajectoire poétique de Laurence Vielle.



Une belle découverte d’une poétesse et comédienne qui a exercé le mandat de Poétesse internationale en 2016/17.

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Domo de Poezia

Laurence Vielle a été élue, pour l’année 2016, poète national, dichter des vaderlands, nationale dichter. Dans les trois langues du pays, s’il vous plait bien, als U blieft, bitte.



Domo di poezia rassemble les textes écrits alors. Ce sont autant de messages poélitiques, (peut-être un peu trop) teintés de belgitude, brossant les grands événements de notre petit pays. Vielle nous parle des attentats du 22 mars 2016 (poème « cible » d’une puissante simplicité), de la répression violente des sans-papiers, la gestion scandaleuse de la crise des migrants, de la prolifération des SDF dans les rues de Bruxelles, exclus d’une sécurité sociale de plus en plus détricotée par le libéralisme.



On y trouve aussi un hommage à Verhaeren et d’autres choses plus légères comme ce clin d’œil à la fresque immense, apparue un beau matin sur un mur du centre-ville de Saint-Gilles (commune de Bruxelles), représentant un sexe masculin, et qui en ces « temps [qui] enferment, […] fait du bien à nos neurones de citoyens de citoyennes ! » et narguant le bon goût et le bien pensé de nos politiciens (qui entretemps ont fait disparaitre ladite fresque).



Ensuite Laurence déambule à travers le pays, d’Ostende à Louvain, en passant par Gand, Brugge. Et Heuvelland. Et Warneton, terre de mon enfance. A la recherche du centre poétique de la Belgique. A la rencontre des poètes du quotidien. Comme vous et moi.



Le tout est accompagné d’un CD où Laurence « écrit-dit avec sa façon si particulière de prendre l’air, elle offre au monde les mots de son intime respiration », sur les sons, les bruits, la musique du génial Vincent Granger.



Pour une poésie incarnée. Pour une poésie accessible. Pour une poésie loin de tout intellectualisme, toute pédanterie, toute académisme.



Merci Laurence.

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Ouf

------------------------COUP DE COeUR------------



La poésie de Laurence Vielle, c'est un coeur qui bat. Qui dit les corps qui s'entrelacent, le temps qui passe, les amours lasses. Qui dit le mouvement, la fragilité de la Terre. Et toujours la femme qui trime.



La poésie de Laurence Vielle, c'est la poésie de nos petites vies ordinaires. Celle de la tête de gondole des rayons d'une grande surface, celle du glaneur des gratte-ciel abandonnés, celle de l'homme qui voit les âmes des défunts. Laurence Vielle fait chanter nos vies. Laurence Vielle, c'est notre Agnès Varda des mots.



La poésie de Laurence Vielle, c'est aussi de la musique. Des mots qui se bousculent, qui se chevauchent, qui s'enchevêtrent, se pénètrent. Ou des mots qui s'étirent, s'étendent, se distendent jusqu'à se déchirer.



Et puis, c'est aussi une voix. Celle de Laurence Vielle qui lit ses poèmes. Une voix fraîche, enfantine presque, fragile, légèrement fêlée. Une voix inclassable. Une voix sur le souffle. Une voix aérienne, et pourtant une voix incarnée.



Il faut aussi parler des arrangements sonores de Vincent Granger, complice de la poète, qui subliment les textes.



Un vrai moment de bonheur. Simplement.

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Ouf

Véritable coup de coeur.



Laurence Vielle joue avec les mots pour notre plus grand bonheur.



Avec force, parfois de manière hypnotique, mais on ressent toujours le plaisir qu'elle a dû ressentir à créer ces rivières de mots qui se lacent et s'entrelacent pour mieux se désenliasser.



Sur l'amour, la vie qui passe, tout ce qui fait qu'on est vivant, ou simplement mort vivant ou vivant mort.



Sublime !



Merci beaucoup !
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Zébuth ou l'histoire ceinte - L'Imparfait

Mentionné et rangé comme recueil de poésie, il s'agit plus exactement de courts textes, avec quelques poèmes, émaillés de très belles illustrations, de celle qui a été la poète nationale et est-ce que le titre ne reste pas ?



Le premier texte "Zébuth" m'a fait penser au Maître et Marguerite de Boulgakov ou aux ambiances que peut créer Krasznahorkai, notamment dans le Tango de Satan.



Laurence Vielle nous raconte ses fêlures mais surtout son amour pour Bruno, décédé, dont la perte nourrit ses errances poétiques.



Le tout est très beau. Je conseille vivement.
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Géodésiques : Dix rencontres entre science et l..

Géodésique : en géométrie, une géodésique désigne la généralisation d'une ligne droite sur une surface. En particulier, un chemin le plus court entre deux points d'un espace pourvu d'une métrique est une géodésique.



Quelle idée originale de mettre en rapport la science et la littérature. C'est ce qui a donné la naissance d'une maison d'éditions belge, "L'arbre de Diane" , partenaire de lecture que je remercie.



Au départ dix rencontres entre des scientifiques, chercheurs et des écrivains et poètes.



A chaque fois, un principe, une théorie scientifique expliquée, ils en débattent par binôme. Elle sera la source d'inspiration pour le poète ou le romancier qui la reçoit. Le fruit de ces rencontres est ce recueil hors du commun.



J'ai apprécié l'originalité de ces rencontres.

L'occasion de découvrir des plumes inconnues pour moi.



A noter les très belles illustrations dont est émaillé l'ouvrage, elles sont de Nathalie Garot, biologiste-peintre.


Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Ouf

Noël m'a apporté ce recueil de poésie via mon amie Ziska Larouge, dans le Gers. Belle rencontre, j'ai savouré, découvert et vibré sur ces mots posés si justement, et pleins d' authenticité.

Belle année 2018 à Laurence Vielle.

Je vous recommande.

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Billets d'où

Elle revient avec des textes en pagaille, unis par une même et merveilleuse musicalité.
Lien : https://www.lesoir.be/497089..
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