AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Laurent Vignat (13)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Antonin Artaud : Le visionnaire hurlant

Évidemment la vie d'un être humain ne se résume pas, ne peut pas se résumer, à deux cent cinquante pages, fussent-elles génialement écrites et composées. Donc le biographe a choisi ici de développer des moments significatifs qui dessinent en chapitres courts et clairs, condensés de culture et d'histoire, le portrait d'un personnage qui n'a rien de court ni de tout-à-fait clair. Joliment mis en scène, souvent raconté comme un roman, on se rapproche quelquefois des personnages au point de vivre le moment présent, ou présenté par l'auteur, avec les différents protagonistes : passer une soirée avec les surréalistes au milieu des années 20, les années folles, peut-on l'être plus qu'ils ne l'ont été ? chahuter avec eux en plein cinéma, déambuler en taxi dans Paris avec Artaud ou suivre les étapes progressives de sa clochardisation ; subir son internement et ses électrochocs en même temps que lui ; attendre sur le quai de la gare de Rodez le train pour Paris ; partager la solitude de l'homme place du Châtelet pendant qu'on lui rend hommage au théâtre Sarah-Bernard, voilà ce qu'offre l'ouvrage avec, de temps à autres, des retraits, des prises de champs, des travellings arrières pour une réflexion plus abstraite, voire même un pivotement de la caméra jusque dans la tête du biographe qui en vient, se nommant lui-même "le biographe" et parlant de lui à la troisième personne, à nous faire partager ses doutes et ses hésitations sur l'histoire qu'il raconte.
Commenter  J’apprécie          131
Ressorts

J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce récit intitulé « ressorts »en référence aux stents qui sont, selon la définition trouvée sur google, de minuscules tubes ajourés métalliques expansibles maintenant une artère ouverte.

Vous l’avez compris peut-être l’auteur et narrateur a fait un infarctus et raconte ce qui a changé dans sa vie à cette occasion.

Autant les suites immédiates que les réflexions induites par cet « accident de santé » .

J’ai trouvé à ce récit une grande originalité formelle.

Une grande qualité d’écriture et une distanciation bien venue font de cette lecture un moment à la fois riche et surprenant, ce qui n’était pas facile avec un tel sujet.

Le livre est composé de courts chapitres très divers.

J’ai aimé l’exploration de la langue autour de l’évènement, les différentes évocations, à la fois très concrètes du parcours du blessé du cœur, et ceux plus philosophiques, parfois érudits, la description d’un nouveau rapport au corps et de la conscience de la vie réveillée par la peur rétrospective de sa perte.

Un livre engagé, dans lequel l’auteur s’expose avec finesse, sans pathos et sans excès, qui met aussi en scène avec humour la famille des « surveillés du cœur » et tous ceux qui gravitent autour.

Une bien jolie découverte.

Et ce qui ne gâte rien : un bon titre , un bel objet qui m’a également fait découvrir une nouvelle maison d’éditions



Commenter  J’apprécie          90
Monsieur I

Dans Monsieur I, Laurent Vignat nous fait suivre le quotidien d'une famille pendant un an à travers les yeux de son fils adolescent Honoré. Cette année a quelque chose de spécial pour eux puisqu'ils vont être accompagnés tout du long par Monsieur I, un djinn.



Quand j'ai coché ce livre dans l'opération Masse Critique, je ne savais pas ce qu'était un djinn et je ne me suis pas franchement posé la question avant de l'ouvrir. Il s'agit en fait d'une sorte d'ange gardien de la culture musulmane, ce qui je suppose a plus ou moins donné le mot "génie" par la suite. Sauf que là pas de lampe, ni de vœux à exaucer, le djinn est même loin d'être angélique puisqu'il peut aussi s'avérer parfois relativement agaçant.



L'objectif de Monsieur I dans le roman est de redresser la famille d'Honoré qui n'a pas forcément l'impression d'en avoir besoin. Cela permet d'aborder tout un tas de sujets pour chacun des personnages : la maladie, la crise économique, le printemps arabe, etc. Ce sont des sujets qui changent un peu de l'ordinaire pour de la littérature jeunesse. J'ai trouvé le personnage de Monsieur I un tantinet moralisateur sur certains, mais ça ne vient pas pour autant déranger le roman, les autres personnages font la part des choses. C'est d'ailleurs ce qui rend cette famille attachante.



L'écriture de Laurent Vignat est fluide et agréable à lire. Elle sait s'adapter à un public jeune sans pour autant venir détériorer la langue française. J'ai passé un bon moment avec ce roman qui peut être lu dès le collège. La fin est plutôt bien trouvée, je ne l'avais pas spécialement vue venir. 3/5
Commenter  J’apprécie          50
Ressorts

Un homme, professeur de lettres et écrivain, avec un infarctus à 49 ans découvre la santé fragilisée, le corps qui devient incertain. Il nous raconte le rapport à soi et au monde qui change, avec des réflexions linguistiques, des références culturelles (de Chateaubriand à Spider-man), du concret (l'hôpital et la convalescence), de l'humour et de l'authenticité, en chapitres courts joliment écrits, dans un livre de 110 pages qu'une rencontre au salon des éditions indépendantes m'a fait acheter (alors que j'ai plutôt assez de ma propre vie en ce qui concerne le corps incertain...). Des mots à découvrir et laisser résonner...
Commenter  J’apprécie          40
Ressorts

Emouvant, lumineux, criant de vie, Laurent Vignat ouvre la cage aux oiseaux. Il laisse s’envoler l’implacable, l’irrévocable. Mutation. L’avant, ce qui fût, de soleil, d’insouciance, une santé affirmée malgré les cigarillos à la vanille. Laurent Vignat va. Jusqu’au jour de l’infarctus, 19.4 de tension. Le train déraille, notre homme chavire, plonge entre soins intensifs en cardiologie, ce lexique médical rédhibitoire, syndrome coronaire aigu. Mais voilà, Laurent Vignat est aussi professeur côté ville et écrivain côté cour. « Ressorts » n’est pas un exutoire. Un lâcher-prise aux confidences médicales. « Ressorts » est une échappée, une galopade à flanc de colline, les bras tendus. Nous sommes aussi dans « l’Ere des Petits Riens » à l’instar de Delerm ou Bobin. Laurent Vignat profite de ce temps arrêté, de cette convalescence forcée pour réenchanter le monde. Se retrouver en hôte existentialiste, hédoniste, le regard tourné vers ce que cette pathologie va bousculer en lui. Il va se lier d’amitié avec ses savoirs, son éveil au soubresaut d’un chant d’oiseau, d’un pas connu, d’un silence sauvage à peine perceptible au fond de sa poitrine. « « L’infarctus brise à jamais cette irrésistible arrogance parisienne. M’acheter une paire de baskets, de bâtons de marche et m’y mettre. » Ce temps de flottement entre deux rives, l’avant et la guérison qui cédera le passage à la sérénité n’est pas encore de mise. Laurent Vignat fait un pas de côté. Il cherche la meilleure issue, raconte, sans pathos aucun. Les faits sont pour lui encore des vertiges de changement de cap. Néanmoins, l’heure est douce, délivrante. Trouver un sens à cette renaissance, ne pas se perdre en route. « Ressorts » métaphore, métal, étrange (er). Dépasser « La réadaptation, c’est une routine scolaire, rassurante, une gangue qui calfeutre la maladie. » « Je ne connais pas le nom des oiseaux. Je le regrette. J’aurais aimé pouvoir nommer celui que j’ai entendu le jour de mon retour au domicile. » Parabole, glaise, rebond, apprécier le Carpe Diem. Laurent Vignat est ici. Face aux pages qui arriment les palpitations de vie à son cœur malade et fébrile. Lire « Ressorts » être touché (e) aux larmes par la page 109. « Code pour les morbides » « Coronavirus ? Covid-19 ? SARS-CO- 2 ? alors que sa seule patrie était l’homme. « Ressorts » par terre. Mais je sais que le temps passera. » « Ressorts » est un signal, notre semblable, une urgence de lecture. Publié par les Editions du Jasmin qui nous prouvent une nouvelle fois une haute qualité éditoriale.
Commenter  J’apprécie          40
Monsieur I

Charmant, pétillant, « Monsieur I » de Laurent Vignat est l’inauguration de « L’Ere des Petits Riens » Le ruban rouge est coupé. L’entrée en scène magique opère son champ d’action. Attention roman thérapeutique en vue !!!!! « Monsieur I » a tout pour lui. C’est un baume de Jouvence exaltant. Le lecteur ne lâche pas son livre un seul instant. Il devient l’ombre de ce djiin, apprécie la trame énergisante et douée. Laurent Vignat sait. Il écrit avec volupté, malice. Mais plus que cela encore il offre au lecteur la teneur de l’hédonisme. Ce roman est une boussole. Le lecteur choisit le passage langagier pour atteindre cette contemporanéité qui fait du bien et qui relève l’existentialisme à des fins heureuses. Le lecteur approuve cette lecture qui, parfois grave pointe du doigt subrepticement là où ça fait mal. Moralisateur mais pas trop, « Monsieur I » est l’emblème de ce qui est bon pour soi et les autres. Monsieur I arrive donc un jour à pas feutrés dans l’antre familial d’un jeune garçon Honoré pour essayer de changer les mentalités, pour aider à retrouver les valeurs même d’une vie allouée à l’humanisme. Ce jeune garçon est un adolescent des plus ordinaires. Ce dernier, narrateur de cette histoire ne voit pas forcément ce que le djiin peut lui apporter de positif. Mais l’histoire évolue et Monsieur I est malin. Ses disparitions vont engendrer des besoins comme s’il était clarté, plénitude et solution. De fil en aiguille Monsieur I va devenir un membre de la famille à part entière. Il va contribuer à l’élaboration d’une fratrie combattante et ouverte au monde qui l’entoure. Laurent Vignat envoie des signaux dans un style à couper le souffle. « Un métier c’est d’abord un langage qui entre en vous. » L’auteur construit donc un monde neuf, sans pathos, mais où le Vivre-Ensemble à toute sa place. « Je vais faire une entorse au règlement. Nous allons passer une journée là-bas, sur la place Tahrir. Voir la « vraie » Egypte. » « Ce n’était pas Disneyland là-bas, mais une révolution avec sa violence, ses cadavres, ses bourreaux. » Monsieur I étant égyptien va propulser cette famille vers son pays d’origine pour donner à voir ce qu’un monde peut avoir d’horrible et forger l’esprit de solidarité dans cette fratrie. C’est ici le point central de ce beau roman, sa touche la plus sensible, en éveil des consciences. Le lecteur se métamorphose. Cette histoire palpitante et altruiste a bousculé bien des habitus en lui. Aérien, solaire, porteur et encourageant, ce roman est une soupape de sécurité, un message aux nobles actions et regards. L’illustration de la première de couverture par Marjorie Béal est un enchantement de couleurs, on pressant une belle lecture en devenir. Les majeures Editions Du Jasmin ont donné naissance à un éclat de lumière brillant et porteur. A lire d’urgence. Pour tout public.
Commenter  J’apprécie          30
Le cri de Job

Un livre trouvé sur le stand d'un petit éditeur indépendant, une très belle trouvaille ! Un style très percutant. En peu de mot l'auteur nous tient en éveil. L'histoire se passe en 2020. Un homme employé dans une déchetterie tente de se reconstruire après avoir perdu sa femme et sa fille dans un accident de voiture. Les responsables de la déchetterie veulent révolutionner la remise des déchets afin de déculpabiliser le consommateur et c'est la révolte. On croise beaucoup de personnages originaux et attachants dans cette étude sociale. A lire !
Commenter  J’apprécie          30
Antonin Artaud : Le visionnaire hurlant

Difficile de commenter cet essai. Inutile de le résumer. Se référer à la biographie d’Artaud détaillée dans Wikipedia. Sinon lire ce livre comme un hommage à cet être torturé.

Antonin Artaud né à Marseille à la fin du 19ème siècle n’aura pas une vie très longue : il s’éteindra à l’âge de 52 ans. D’une enfance maladive mal soignée, il émerge accroc aux drogues de l’époque ce qui le conduira en psychiatrie et pourra aussi expliquer une vie de bohême.

L’important, c’est son héritage spirituel. Il adhérera au Surréalisme avec André Breton pour mieux s’en distinguer plus tard. Il renouvellera l’art théâtral. A la recherche d’un théâtre de vérité, débarrassé des illusions du décor, il travaille à libérer l’esprit de ses entraves et cristallise toutes ses idées nouvelles dans un essai : « le théâtre et son double » qui est encore aujourd’hui étudié. Il a vraiment une volonté d’en finir avec les faux décors et ce qui est sur scène doit servir et être vraiment utilisé par les comédiens. Il rêve d’un théâtre sans séparation, d’un théâtre intégral dont il sera à la fois le théoricien, le comédien, le poète et l’alchimiste. Au moment de l’Exposition coloniale qui s’est tenue à Paris, il est séduit par l’authenticité des danses balinaises. Il voit là un « théâtre vivant, total, débarrassé des mots et de la psychologie, qui attaque dans un même mouvement l’âme et le corps, qui entraîne le spectateur dans une forme d’extase mystique ». Plus tard, au Louvre, il découvre Les Filles de Loth, une oeuvre peinte par un primitif hollandais Lucas van Leyden. Il est le spectateur d’une scène « métaphysique », dont la puissance et l’efficacité lui rappellent celles des danses balinaises. De ses observations nait le «Théâtre de la Cruauté» dont la « vision a impulsé un puissant renouvellement de la pratique théâtrale au XXe siècle, inspirant des créateurs comme Peter Brook, Antoine Vitez, Dario Fo ou Carmelo Bene ».

Hors des clichés trop faciles du poète maudit, seul face à son art, Antonin Artaud a un puissant réseau d’amis qui lui procure le gite et le couvert et plus encore quand le besoin s’en fait sentir.

Il a également ses amies de cœur – à commencer par sa mère et sa sœur toujours assez présentes, et puis beaucoup d’autres dont la célèbre Anaïs Nin.

Il part à l’étranger au Mexique d’abord puis en Irlande. Au Mexique, il propose une pensée politique originale qui annonce, sous certains aspects, l’altermondialisme. J’ai aimé ce côté de sa personnalité si moderne. L’aventure irlandaise, me semble-t-il, s’est soldée par un échec. Il finit en H.P. Neuf années d’enfermement psychiatriques bourré d’électrochocs qui le fragilisent.

Si la partie que l’auteur a consacrée à son enfermement psychiatrique m’a fortement peinée, j’ai apprécié que Laurent Vignat ait bien détaillé la profonde influence que cet homme a eu sur le théâtre, notamment le théâtre américain.

L’écriture est très agréable, facile à lire et les citations sont nombreuses. Les nombreux ouvrages qui émaillent la bibliographie sélective en fin de recueil sont bien utiles pour continuer à creuser la vie de ce « visionnaire hurlant ».

Je remercie les éditions du Jasmin pour l’envoi de cet essai à la demande de Babelio. J’aurais aimé l’avoir en 1970 lors de ma préparation de licence de lettres modernes, mais Laurent Vignat venait juste de naître.

Commenter  J’apprécie          20
Monsieur I

Lorsque j'ai choisi ce livre lors de la Masse Critique de Babelio dédiée à la jeunesse, je ne m'attendais pas à lire un roman si adulte, si philosophique. Ce fut une excellente surprise.



Dans Monsieur I, on suit Honoré et sa famille. Un beau jour, ils font la rencontre d'un vieux monsieur, qui s'avère être un Djinn. Il leur annonce qu'il va passer un an avec eux. Monsieur I a pour mission de redresser la famille. Eux ne semblent pas ressentir un quelconque besoin d'être redresser, mais ils n'ont pas le choix. Il sera leur guide spirituel pendant une année.



Je ne connaissais pas spécialement le terme de Djinn, mais on comprend très vite ce qu'il représente. Dans l'Islam, il désigne des créatures dotées de pouvoirs surnaturels. Ici, c'est tout à fait ce que Monsieur I est. Chez nous, on pourrait le définir par Génie (vous savez, le pote bleu d'Aladdin), mais Monsieur I n'exauce pas de vœux, il n'est pas là pour simplifier la vie de cette famille, au contraire il va, par moment, la compliquer.



J'ai vraiment été surprise par le style du roman. Comme​ je le disais plus haut, je ne m'attendais pas à lire un récit si sérieux, avec ce côté philosophique très sympa. C'est assez rare dans les romans jeunesse de croiser un livre comme celui-ci et c'est loin d'être déplaisant. Ça fait même plaisir de voir que les jeunes ne sont pas toujours pris pour des idiots congénitaux.



J'ai vraiment aimé suivre la famille Bredon. Ils sont attachants et normaux. Ils vivent les mêmes choses que nous. À travers eux, l'auteur explore différents thèmes comme la maladie, le deuil, la crise économique ou encore le printemps arabes ... Au contact du Djinn, les personnages vont apprendre beaucoup de choses, sur les autres mais aussi sur eux-mêmes. Ils vont apprendre à voir les choses autrement, à prendre la vie autrement, à faire des choix réfléchis sans oublier parfois d'être spontanés. Cette année avec Monsieur I, va chambouler leur vie mais aussi la rendre plus intéressante et plus en accord avec eux.



Monsieur I fut une belle et agréable​ surprise. Intéressante et accessible aussi bien pour un adulte qu'un adolescent. Elle fait réfléchir sans pour autant nous assommer de mots compliqués ou nous juger à coup de moralités. Le personnage de Monsieur I est moralisateur mais pas insupportable. On s'attache à lui et à son caractère particulier.
Lien : https://shelunaitachronicles..
Commenter  J’apprécie          20
Après Venise

Avis et commentaires :



Bluffant et innovant ce sont les deux premiers qualificatifs qui me viennent à l'esprit à la fermeture de ce roman dont le fond est tout à fait original.



Ce ne fut pourtant pas gagné d'avance, tant les premiers chapitres semblent badins et sans surprise, chronique d'un coup de chance d'une jeune femme, serveurs dans une boutique de pizzas au sein d'une grande surface, aux revenus modestes, ayant quitté l'école sans réelle formation et sans avenir réel tant du point de vue professionnel que privé, qui se voit offrir son premier voyage.



On lit ensuite les anecdotes propres à ce type de voyages promotionnels (entre accompagnatrice godiche, gagnants caricaturaux, retards ou prestations non offertes) et on sourit tout en découvrant ou en re découvrant Venise.



Puis enfin on arrive au coeur du sujet et de l'originalité de ce roman ; le choc émotionnel et physiologique que va connaître Linda devant la toile "La Pietà" de Cosmé Tura et la détection chez elle du syndrome de Stendhal, dont j'ignorais tout. Alors tout s'emballe et se bouleverse, sous l'impulsion d'un de ses compagnons de voyage, vieux comédien à la carrière et à la vie privée désastreuse, elle va développer une passion pour la peinture et devenir aussi une peintre reconnue.



Succession de rencontres, de drames, de bouleversements dans son entourage familial, amoureux, drame intime aussi avec la découverte de son impossibilité d'enfanter. Tout est-t- il lié, Venise et "La Pietà" et le Syndrome de Stendhal avec l'éclosion d'un talent au détriment d'une possible maternité ? D’une certaine impossibilité à être profondément heureuse.



Cette chronique de vie étalée entre 2002 et 2052 est un véritable OVNI littéraire, on peut donc échapper à un destin pâlot qui semblait définitif ? Laurent Vignat, dont c'est le deuxième livre étonne, séduit et émeut. Une belle rencontre littéraire pour moi en tout cas.
Lien : http://passiondelecteur.over..
Commenter  J’apprécie          20
Antonin Artaud : Le visionnaire hurlant

Points positifs : l'objet (beau livre, format agréable, couverture chiadée), la somme de connaissances recueillie sur le sujet ô combien passionnant qu'est Artaud.

Points négatifs : les apostrophes récurrentes au lecteur m'ont profondément agacée. Je n'aime pas être prise à parti de cette façon, sans arrêt, je ne suis pas complice de cette autobiographie, j'attends juste des informations sur un auteur que j'aime. Bref, ce parti-pris facile et omniprésent a gâché ma lecture et j'en suis la première déçue.

Commenter  J’apprécie          15
Monsieur I

Honoré Breton part avec sa famille en vacance dans l'année 2010. Alors qu'ils s'arrêtent en route pour une pause, ils croisent un mystérieux homme nommé Monsieur I qui leur avoue avec tout le sérieux du monde qu'il est un djinn. Djinn, pour ceux qui ne le savent pas, ce sont les esprits dans l'islam, des entités surnaturelles qui veillent sur les hommes. Celui-ci va vite s'intégrer dans la famille et pendant un an va les accompagner et assister à leur vie, sa philosophie va changer leur existence...

Djinn ? Philosophie ? Que du programme ! Et dans un roman jeunesse que j'ai savouré.

Dans cette histoire plutôt originale où le fantastique se mêle subtilement à la réalité, nous suivons la famille de Breton avec son Jiminy Criquet, Monsieur I. Celui-ci est un personne haut en couleur, moralisateur mais avec plein d'humour et de bon sens, et des phrases à méditer sur notre société dont il n'est pas si bienveillant... Il incarne aussi l'oriental philosophe et humaniste qui nous replace dans notre occident.

Dans un roman jeunesse, la philosophie s'y intègre bien tout comme les critiques sur l'injustice, la dictature, la révolte qui sont bien sérieux et percutant. De plus, le contexte du printemps arabe met en valeur ces questions avec surtout cette leçon : ne pas vivre dans la peur. Une leçon trop bien salutaire en ces temps-ci.

Honoré est le profil type de l'adolescent qui découvre la vie, l'amour et la philosophie, un garçon sympathique et réaliste.

Le style d'écriture est fascinant, fluide avec des touches d'humour et qu'on retient facilement.

Quant à la fin, elle est émouvante, bien que bien appuyée sur les sentiments, et nous laisse un peu de tristesse;

En conclusion, un roman étonnant et original à lire, qui donne envie de découvrir un peu plus ce Monsieur I et de résister contre la peur ambiante aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          10
Ressorts

Un livre écrit à la première personne et qui parle d'un infarctus, cela pourrait rebuter. Et pourtant, il faut vaincre cette réticence, car Laurent Vignat est coutumier de ce genre de sujet, au premier abord pas très « sexy ». N’a-t-il pas commis naguère un roman qui se passe dans une déchetterie ?

« Ressorts » est certes un livre petit, et pourtant ce n’est pas un petit livre. Déjà, « Après Venise » avait marqué une césure dans le parcours littéraire de son auteur, et on s’étonnait alors qu’un tel roman de figurât pas parmi les sélectionnés pour l’un de nos prestigieux prix littéraires nationaux. C’est pourquoi à l’inverse, on ne s’étonne pas de retrouver dans « Ressorts » tout ce qu’on aime chez un véritable écrivain, et d’abord, un style incomparable. Écoutez-le par exemple répondre (intérieurement) au médecin urgentiste qui l’interroge : « Vous fumez ? » « Je suis un hédoniste ; j’aime les mots nimbés de volutes ; je ne fume pas, je pense avec un cigarillo entre les doigts ». Nous avons tous des amis fumeurs qui vivent ainsi dans le déni, et pourtant seul un écrivain est capable de trouver des mots à la fois aussi simples et aussi éloquents.

Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Laurent Vignat (22)Voir plus

Quiz Voir plus

Expressions courantes avec le sport

Monter sur ses grands chevaux

monter des chevaux de haute taille
toiser
se mettre en colère

10 questions
93 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}