Laurie Wilbik

Vous avez déjà lu un 4 mains ? Un livre écrit avec deux auteurs. "Mane" fut mon premier roman de ce style ! Quelle jolie découverte !!! Je n'avais jamais lu un livre comme celui-ci 🤗.

On ressent la partie des deux auteurs, on vit leur aventure, on perçoit la vie du Sénagalais : un quotidien dont on entend vaguement parler, mais dont on ne peut réaliser à quel point c'est réel. La danse sera la réponse, le meilleur moyen de communication. Une femme débordante d'idées, d'énergies, réalisant de beaux projets. Elle a aussi des messages à faire passer. Elle manie les mots aussi bien que Doundounba manie l'expression du corps.

Ce livre est un véritable voyage !!!

Mané, c'est une histoire d'amour des corps et des mots...

Une rencontre improbable qui change tout, qui insuffle et reconnecte deux âmes...

Une écriture à 4 mains, deux auteurs, un homme sénégalais et une femme marseillaise. Cette expérience donne un roman à deux voix, deux visions de la danse et deux écritures très différentes. Et c'est là tout le charme de ce roman, on oscille en permanence entre deux univers, on voyage, on s'émeut...

Et puis au final plus rien ne compte, ni les kilomètres, ni la différence culturelle, tout est balayé par l'art qui réunit tout...

Au delà des mots et de l'histoire, Mané propose une rencontre remplie d'humanité...puisqu'au final l'important c'est la rencontre...

Très belle mise en lumière d’une rencontre, celle de deux univers ayant des points de résonance qui mettent en mouvement des corps et des mots.

Une danse des mots et des corps qui nous transporte.

Un très beau voyage poétique à travers le Sénégal.

Avant de commencer cette chronique, je voudrais remercier chaleureusement les éditions Red Active pour l’envoi de ce livre que j’ai eu la chance de pouvoir choisir.



En lisant le résumé, j’ai tout de suite été intriguée par ce récit à quatre mains, mêlant les mots et la danse, la rencontre entre Doundounba et Halima. Je me suis dit que j’allais sortir de ma zone de confort et faire une jolie découverte. Je ne me suis pas trompée 😊



Mané c’est deux histoires qui en forment une troisième. C’est l’histoire de Doundounba, enfant talibé qui vit pour la danse. La danse c’est son moyen d’expression, son don, sa passion qui va devenir son métier et lui permettre de séjourner en France. Avec le récit de Doundounba, on apprend ce qu’est la détermination, le courage, la force… On apprend les traditions et coutumes sénégalaises, la difficulté de laisser sa famille derrière soi pour lui assurer un meilleur revenu. Doundounba nous montre également comment un jeune sénégalais qui ne sait pas lire et écrire va se retrouver dans un pays dont il faut apprendre les codes en peu de temps pour se faire comprendre. Ce moyen, Doundounba va le trouver grâce à la danse…



La danse comme les mots sont des exutoires, des moyens d’expression pour s’échapper, rêver, survivre… Les mots, c’est l’histoire de Halima. Toute petite, les mots, l’amour des mots, la fascinent et la façonnent. De son enfance heureuse où elle découvre des auteurs, des romans, des expériences théâtrales, jusqu’à ce deuil terrible qu’elle va devoir affronter, les mots sont toujours là pour Halima. Une façon de voyager, de s’exprimer et d’exorciser la douleur.



Et puis la danse rencontre les mots dans une troisième partie riche en partages, en enseignements et en amitié. Au point qu’ils ont fait se mêler leurs mots et leurs danses dans un spectacle…



J’ai beaucoup aimé cette histoire en partie autobiographique, si j’ai bien compris. Doundounba et Halima sont attachants, on les suit comme si on regardait un documentaire, mais avec cette émotion unique apportée par les mots. L’écriture est fluide, à la fois sans fioritures et avec de belles phrases. Dans un style à la fois brut et allant droit au but, mais aussi une poésie et une émotion vraie.



L’histoire de Doundounba est forte et poignante avec ces explications sur la misère que vivent les enfants talibés et ce choc des cultures lorsqu’il arrive en France. La partie concernant Halima m’a beaucoup touchée également pour deux raisons. Son amour des mots dès son enfance, je l’ai vécu. J’ai appris à parler avant de marcher. Mes parents m’ont dit que, très jeune, j’avais l’habitude de me corriger spontanément lorsque je faisais des fautes de français en parlant 😅 Et je sais aussi que mettre des mots sur certains de mes maux a été bénéfique. On en vient à l’autre raison qui m’a touchée dans le récit de Halima, même si là, il n’y a eu aucun écho de ma vie personnelle. Un deuil qui ne me concerne pas, mais j’ai été obligée d’interrompre ma lecture tellement c’était poignant. J’ai fondu en larmes en le lisant et j’ai préféré reprendre ma lecture le lendemain. Je ne veux pas en dire plus, mais c’est bouleversant, et là encore, en écrivant ces mots, l’émotion est toujours vive.



Je vous recommande chaleureusement ce roman si vous voulez suivre des personnages attachants, vrais et passionnés. Vous allez lire une belle histoire d’amitié entre deux personnes que tout semble opposer, mais qui ont pourtant tellement en commun. Une histoire riche en enseignements et en partages.
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Mané répond à notre envie de rencontre, de voyage. Notre besoin de partager des destins, des combats, des rêves. Quand on rencontre Doundounba et Halima on danse avec eux de page en page, nourri par leurs passions. Mané nous rend heureux et humain. Il est le genre de livre qui nous habite au quotidien, qui nous donne le sentiment de vivre dans un dédoublement de réalité, la nôtre et celle des personnages. Comme si nous étions le trait d’union de Doundounba - Halima. Il serait dommage de passer à côté de cette expérience humaine et littéraire. Longue vie à Mané sous toutes ces formes ! "