Citations de Lena Jung (11)
Il ne veut pas l'avouer, mais il est jaloux comme un tigre
– Tu prends tout en photo !
– C’est faux. C’est de l’art, tu ne peux pas comprendre, argué-je d’un air supérieur. Mes yeux voient des œuvres d’art un peu partout, mais on ne me croirait pas si je n’appuyais pas sur le déclencheur.
Pourquoi le coup du malaise ou de la blessure pour conclure avec un beau garçon, ça n'arrive que dans les comédies romantiques ? Moi, je suis même pas foutue de faire les choses jusqu'au bout : je me gamelle mais je m'en tire avec juste un bon gros bleu sur la fesse et de la boue partout, histoire d'avoir zéro chance côté séduction.
Dans cette petite cabine de bateau, comme il l'appelle lui-même, au beau milieu de l'amas de coussins, je me sens comme un oiseau dans son nid douillet. Un vrai nid d'amour qui m'est offert, au moins le temps d'une nuit.
« Comme lors de cette soirée au loft, quelques semaines plus tôt, qui nous avait beaucoup rapprochés et où nous avions dansé les yeux dans les yeux au beau milieu de nos invités, nous oublions le monde qui nous entoure pour nous concentrer avec plaisir sur l’enchaînement de nos pas. »
J’adore regarder son visage quand il est mi-concentré, mi-rêveur. Je me demande à quoi il pense, ce qui se cache derrière ce front sérieux.
Je pourrais le lui demander, mais je préfère garder encore un peu de mystère, le découvrir jour après jour, comme un bonbon qu’on dégusterait le plus lentement possible, pour faire durer le plaisir. Le silence qui s’installe est paisible, et je n’ai pas encore envie de le rompre. Si avec les gens qu’on ne connaît pas bien, on s’empresse de meubler un blanc dans une conversation pour ne pas éprouver de gêne, avec quelqu’un de qui on se sent proche, on n’éprouve pas d’obligation de parler.
Quoi qu’il en soit, tel est le triste sort de la colocataire : faire partie des meubles. Se croiser trop souvent pour espérer honorer le rituel poli du bonjour et de l’au revoir. N’être pas assez proches pour être véritablement des amis, tout en étant tout de même intimes, mais pas forcément pour les bons côtés. Il me voit en pyjama licorne, et moi je sais que le matin, il passe un temps fou dans la salle de bains à s’étaler de la crème sur le visage pour prendre soin de sa barbe de trois jours. Chacun ses petits secrets.
Être en couple, pourquoi pas. Vivre ensemble, c’est hors de question.
Je ne pensais pas un jour rire à la lecture d’une petite annonce de logement, mais c’est désormais chose faite et je te remercie d’avoir mis un peu de sel dans mes recherches déprimantes ! Ou plutôt de sucre, car les photos du loft me donnent l’eau à la bouche… D’ailleurs, je me demande s’il ne manquerait pas un « 1 » devant le loyer annoncé pour la chambre, car il me semblait que la Speicherstadt était le quartier le plus cher de toute la ville ?! En tout cas, si jamais ce n’est ni une erreur ni une blague (on n’est pas le 1er avril alors il n’y a pas de raison !), je tente ma chance, parce que si j’en crois ton test, je fais partie des colocataires idéales !
Le temps est radieux, ce qui, pour les Hambourgeois, est un des petits plaisirs de la vie les plus jouissifs.
« Mettre un frein à la femme, c’est mettre une limite à la mer. »
Félix Lope de Vega.