Afin que tu ne me voies pas –
pour vivre – je m'entourerai d'une haie,
perçante et invisible.
Je me ceinturerai de chèvrefeuille,
je me couvrirai de givre.
Afin que tu ne m'entendes pas –
pour la nuit – dans une sagesse de vieille,
je me murerai de dissimulations.
Je me ceinturerai de bruissements,
Je m'envelopperai de chuintements.
Afin qu'en moi tu ne t'épanouisses
pas trop – dans les broussailles : dans les livres,
je m'engloutirai vivante
Je ceinturerai d'affabulations
j'envelopperai d'illusions.