Lisiane Bernadette Thomas

Pas besoin batte la langue pou comprend' lo kèr.

NDL : Pas besoin de parler pour comprendre le cœur.

-- Apprende bien l'école, Maximin, murmurait-elle alors parfois, quand l'objet du courrier laissait son esprit libre de rêver, fé pas comme moin. Où lé un moins que rien quand ou gagne même pas lire out nom.

NDL : Les parents d'élèves révèrent souvent les professeurs, à La Réunion, pas comme les parents excités des élèves de collèges sensibles en métropole. 40% de Réunionnais ne savent pas lire correctement.
C'est du créole francisé :
"Apprends bien à l'école, ne fais pas comme moi. Tu es un moins que rien si tu n'arrives pas à lire ton nom."
Et en vrai créole :
"Apprend'bien Lékol, mon zenfan, fé pa komm moin. Ou lé ti kaniki, si ou gagnpa lu ot nom-là ! "

Il est facile de chérir quelqu’un qui est rayonnant de santé, plus difficile de l’adorer s’il devient souffreteux et blême.

- À trop parler de soi, on oublie de voir que d’autres existent! lança-t-elle pour finir.
- Oui, mais cela donne confiance. Nous sommes une petite communauté de rien du tout. Si nous ne nous rappelons pas à nous-mêmes qui nous somme, nous finirons par tomber dans l’oubli. Nous serons écrasés par les grands!

Celui qui sait bricoler, peindre ou jouer du violon suscite l’admiration ou l’indifférence car il est dans la norme. Celui qui prétend pouvoir se mettre en relation avec l’invisible provoque indéniablement l’hilarité moqueuse, le scepticisme ou la crainte car il est irrationnel.

La distance aidant, on oublie les raisons pour lesquelles on a désiré changer de vie. Ce qui nous faisait horreur nous paraît moins insupportable. Nous ne faisons plus confiance à nos jugements parce nous avons peur de l’inconnu.

Même si hommes et femmes sont porteurs du gène d’un ancêtre commun, seule la mère est capable de le transmettre à ses descendants. De ce fait, la femme macua jouit d’une grande liberté, de respect et de prestige...

Je dérange les certitudes de ce prêtre. Pour lui, comme pour la plupart des hommes, une femme est incapable de réaliser des exploits. Elle existe pour l’enfantement, les tâches domestiques, elle permet à l’homme de se réaliser et de connaître les plaisirs de la chair. Pour lui, je n’étais qu’un objet sexuel, pas Une navigatrice engagée dans le premier tour du monde!

Jeanne songea qu'il n'y avait pas qu'en France que les femmes ne jouissaient pas des même droits que les hommes...Il était manifeste qu'à l'arrivée des étrangers, elles s'étaient assemblées là, de gré ou de force

Je suis née femme, mais la nature m’a tout donné en double : sexe de femme, volonté d’homme, sensualité de femme et d’homme. J’ai été créée pour une existence d’homme dans une enveloppe de femme.

L’Attente
Pénible est l’attente quelle que soit la raison
C’est une période de transition
Qui se terminera bien ou mal
Un peu comme un séjour à l’hôpital.
Elle fait souffrir
Elle empêche de dormir
Elle engendre les disputes
Et les rechutes.
Elle attaque le corps et l’âme
Elle divise les couples
Et les décime aussi
Sans aucun souci.
Tous, nous avons vécu cette attente
Et nous en connaissons sa nuisance
Difficile à décrire
Et difficile à vivre.
Avec une baguette magique
D’un coup magnifique
Tous ces gens je les endormirais
Et la crise passée je les réveillerais.
Pour les histoires qui terminent en pleurs
À mon désarroi et avec un lourd cœur
J’aurais besoin d’autres fées
D’une multitude d’elles pour m’aider

le prêtre ne sait rien de ce qui se trame au plus profond d'une femme, qui, pour vivre selon son tempérament et ses aspirations doit revêtir une apparence virile, se dit Jeanne. Je suis née femme, mais la nature m'a tout donné en double, sexe de femme, volonté d'homme, sensualité de femme et d'homme. J'ai été crée pour une existence d'homme dans une enveloppe féminine. Ce prêtre ne me comprendra jamais. Je ne fais pas partie d'u monde qu'il appréhende.

Un enfant n’empêche pas sa mère d’avoir une existence qui la comble. La mienne sera pleine et riche.

Le véritable amour, ce n’est pas « je t’aime, je t’aime », c’est être présent lorsque l’autre souffre dans sa chair ou dans son âme, c’est l’accepter comme il est, même si la maladie a dévoré sa beauté et l’éclat de ses yeux. Le cœur aimant est celui de l’être capable de s’assoir au chevet de celui ou celle qu’il déclare aimer, pendant des nuits et des nuits.

Quelquefois, l’être qui se sent perdu appelle au secours. Tandis que les autres hommes restent aveugles et sourds, la mort seule lui répond. A défaut d’espoir, elle lui offre la délivrance. Comme celle-ci paraît douce, il l’accepte.

L’oiseau qui tisse son nid ne sait pas consciemment qu’il va pondre des œufs, puis les couver pour donner la vie. Il obéit à son instinct d’oiseau tout simplement...

Comment peut-on encore rêver lorsqu’on brise vos rêves quand ils ne sont que des ébauches ? Comment progresser si ces ébauches sont systématiquement détruites?

« Seigneur et Marie, pourquoi faut-il s’agenouiller pour vous parler ? On peut bien le faire en étant allongé ! Pour une fois ! Il faut tellement froid! »

il l'aimait parce qu'il pouvait voir en elle ses propres passions"

- Je n’en peux plus de quitter les gens que j’aime, soupira May-Lys au bord des larmes.
- La vie est faite de rencontres et de séparations, lui dit doucement Corteinn. Si tu acceptes cette idée, tu profiteras pleinement des moments privilégiés qui te seront offerts.