Fleur Dumont bondit de la fenêtre du quatre-vingt-treizième étage et plongea le long de la façade du gratte-ciel dans un parfait saut de l'ange. Elle ajusta sa trajectoire en fonction du plan du champ de bataille, une jambe pliée, tandis que de l'autre elle envoyait des coups de pied dans la poitrine de son assaillant.
Celui-ci perdit l'équilibre mais se rétablit en quelques secondes et, renonçant à prendre appui sur la paroi de verre, il préféra s'éloigner à tire-d'aile, faisant signe à l'un de ses acolytes. Baissant la tête, elle vit dans le reflet renvoyé par la vitre que deux autres ennemis se mêlaient à la bagarre. Elle tira deux poignards de leurs étuis plaqués contre ses cuisses et fit volte-face, les armes à la main, tout en essayant de se donner un peu plus d'espace.
Comme elle se tournait, les lumières de la ville en contrebas formèrent un vibrant arc-en-ciel dans la nuit. Le monde des humains continuait de projeter ses publicités multicolores, vidéos en boucle, hologrammes, lasers mouvants qui formaient d'inextricables dessins sur les nuages. Ces lumières gênaient les vampires, mais Fleur s'était assez entraînée à l'extérieur pour ne plus y être trop sensible.
Les trois vampires qui flottaient autour d'elle étaient aussi armés de couteaux, et elle connaissait d'expérience leur puissance et leur habileté. Cependant, ni sa taille ni le nombre n'avaient jamais surpassé sa force et son agilité, inhérentes à sa race. Sans coups, dansant dans les airs pour se débarrasser des trois hommes.
Jusqu'à ce que l'un d'entre eux sorte un pistolet et fasse feu. Touchée par surprise, elle bondit de côté et heurta le coin d'un panneau d'affichage avec son genou. Elle virevolta dans une pluie d'étincelles tandis qu'une série d'ampoules explosaient sous l'impact, et se laissa tomber en chute libre, évitant de justesse un drone télécommandé qui projetait le journal du soir sur les particules de brouillard.
En même temps, elle tentait de reprendre son souffle, mais la tache violette sur sa manche droite la poussait à retourner au combat. Elle venait de se faire une battre en beauté. Elle en éprouvait une telle fureur qu'elle finit par inverser sa direction, le bras droit caché dans son dos.
Alors qu'elle rejoignait les trois hommes et se fendait en avant avec sa lame, un signal figea ses adversaires en pleine action. Comme ils cessaient aussitôt de se battre, Fleur n'avait plus qu'à récupérer sa lame fichée dans l'armure de Marius.
-C'est l'heure, dit-il. On arrête.
Sans un mot de plus, les hommes, suivis de Fleur, s'élevèrent le long du monumental bâtiment de métal et de verre. Ils se posèrent gracieusement au bord de l'immense fenêtre panoramique de la salle de sport, dont les angles arrondis s'ouvraient sur un monde totalement différent : bois sombre, étoffes rutilantes et dorures.
-Allez, venez... on termine!lança Fleur en provoquant encore les trois Protecteurs.
Mais ceux-ci se débarrassaient déjà de leur tenue de combat.
-Désolé, dit Warrick en écartant le poignard d'une pichenette. Tu t'en bien tirée mais, la prochaine fois, ne compte pas sur un reflet pour te sauver.
Tout d'un coup, Dain s'en voulut de ne pas s'être changé depuis la veille. Etonnant comme les gens cessaient de vous appeler par votre prénom dès que les choses allaient de travers -dès qu'il y avait un mort.
Quand on se rendait compte de ce que la vie avait à vous offrir, et que cela ne risquait pas de s’améliorer… il y avait de quoi abattre les plus solides.
La paranoïa était considérée comme une maladie mentale capable d’infecter des foules entières, avec les conséquences mortelles que cela supposait.
Tes soi-disant révolutionnaires et « représentants des masses » sont aussi susceptibles d’être corrompus que les dictateurs et leurs larbins.
Si les habitants des bidonvilles de Macao avaient quelque chose en commun, c’était bien leur aversion pour les étrangers.
C’était l’ennui quand on vivait parmi les clodos : les secrets circulaient, même ceux qu’on ne voulait pas connaître.
On avait beau être un criminel ou un agitateur, on finissait toujours par avoir besoin de se confier à quelqu’un.
Quand on se retrouve au bas de la chaîne alimentaire, on se moque plus ou moins de savoir qui est au sommet