Je dévalai les escaliers, trop heureuse pour mesurer mes pas. J'avais l'impression de voler. L'amour me donnait des ailes, même dans le geste le plus banal de ma journée.
La fièvre finit par diminuer, et je décidai d'entreprendre de me promener dans les couloirs de la grande demeure pour me ragaillardir un peu, comme me l'avait conseillé le médecin. Je me sentais encore embrumée, comme enivrée des suites de cette longue période alitée, mais je m'étais réveillée suffisamment en forme ce matin-là pour enfin pouvoir quitter ma chambre.
En épongeant le sol de la cuisine, plus paisiblement à présent, je prenais la mesure de la douleur qui avait été la mienne de devoir me faufiler tête basse près de lui, sans pouvoir croiser son regard pour savoir quel était son état d'esprit... Mais le son de sa voix m'avait rassurée, et cela seul justifiait l'apaisement qui coulait à présent dans mes veines.