AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Lorent Idir (3)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Un nageur en plein ciel

La chute est dure après “l’art français de la guerre”. Autant Jenni s’abstient de toute obscénité durant plus de 700 pages autant Lorent Idir se vautre sans retenue dans le graveleux et le sordide en moins de cent. Tortures, touffes pollues dégoulinantes de sperme, religieuses branleuses et sadiques, père alcoolique et incestueux, mère passive et masochiste, les amateurs apprécieront cette biographie du petit Amar à la manière de Sempé déguisé en dépravé pédophile. Parce qu’en plus c’est censé être drôle et léger.



Quand il en enfin fini avec la jeunesse du petit Amar, Lorent Idir nous fait passer un moment avec un Amar majeur, qui a du mal à « éjaculer son sperme » (sic) dans la bouche de Catherine à laquelle il adresse en remerciement une tendre dédicace en fin de parcours. Bon voilà.



De fait Lorent qui se trouve être le neveu d’Amar, fait son entrée en seconde partie avec une supplique pour qu’on l’aime et qu’on le comprenne et qu’on l’aide à débrancher les tuyaux à l’hôpital où sa mère agonise. « J’ai tué ma mère sans trop de difficulté » pérore-t-il avant d’en finir avec son mauvais feuilleton qui, à ma connaissance, n’a jamais eu de suite …



Peut-être un coup de serpillière ?













Commenter  J’apprécie          40
Un nageur en plein ciel

J’ai noté que plus un livre me touche, plus j’ai du mal à en parler. J’ai juste envie de vous dire : » Lisez-le, vous ne l’oublierez jamais « .



Plusieurs raisons à cela, la première, l’histoire d’Amar L’Émir et elle débute fort dans un cinéma où il assiste avec son oncle à une séance très spéciale. Résultat, ils se retrouvent au commissariat où on ne peut pas franchement dire que les flics soient sympathiques ni compréhensifs. Mettre les bracelets à un gosse, c’est tout de même ahurissant de cruauté. Pourtant Amar il rêve :



Ils m’appellent Amar L’Émir, et moi, j’veux qu’tout le monde m’appelle commandant Cousteau



Le père d’Amar, Said Ben Bourriche est un harki qui ne parvenant à être identifié comme français va de dérives en dérives: alcoolisme, violences sur sa femme Zakia et ses enfants, exploitation d’Amar sur les chantiers. Le père de famille les terrorise et la mère se débat seule face à l’assistante sociale tandis qu’Amar erre la plupart du temps dans la rue avec ses potes, Pois Chiche l’agérien et Rico le gitan.Parlons-en de cette assistante sociale, Madame Davout, ou plutôt, laissons Lorent Idir en parler :



Madame, je ne vois rien dans ce placard qui puisse me satisfaire. Et votre frigidaire que j’ai obtenu après de gros efforts est vide. Vos enfants ne vont pas grandir sans une alimentation saine et consistante.



C’est déjà beaucoup qu’elle aille leur rendre visite alors essayer de comprendre la pauvreté c’est sans doute trop lui demander à cette brave femme. L’assistante sociale aveugle par facilité, par lâcheté, le modèle même de celle que redoute toutes familles nombreuses dans le besoin. Ne va-t-elle pas nous enlever nos enfants ? Vite faisons le ménage partout, que tout brille et reluise par qu’elle ne ratera pas une occasion de nous humilier. Agirait-elle de la même façon dans un foyer moyen bien franchouillard ? On se pose la question. La famille subit en silence.



Amar devient asthmatique aussi Madame Davout le fait-elle partir en cure dans un établissement tenu par des bonnes soeurs, accompagné de sa petite soeur Sonia . Cet épisode de sa vie est à l’image de ce qu’il a déjà vécu, autre lieu, autre entourage mais même tristesse, même mensonge, même cruauté. Amar sait au fond de lui pourquoi Sonia est ici, avec lui, mais je pense qu’ils n’en parleront pas.



J’aime beaucoup le personnage de Noria, la grande soeur, la maman de substitution, si vaillante, se battant pour offrir à sa soeur, ses frères et sa mère un autre avenir. Que de manigances, de risques pour parvenir à briser l’engrenage.



Voilà ce qu’Amar pense lorsqu’il rencontre son premier amour :



Je voulais tout ce que les gens normaux avaient toujours eu. Pourtant, tapie au fond de moi, je sentais cette peur qui parfois me nouait les tripes et qui toute ma vie m’avait poursuivi. Cette peur de rater, de ne pas être à la hauteur, la peur de me tromper de chemin, de prendre la mauvaise direction et de me perdre dans la forêt. Tout seul.



Le temps passe, Amar est adulte et âgé lorsque nous le retrouvons en fin de roman auprès de Noria et de Lorent, son fils.



Comment ne pas être happée par cette histoire ?



La deuxième raison qui fait de ce roman, un livre inoubliable et, très émouvant, je pense que vous l’avez deviné à la lecture des quelques citations. Ne me dites pas que cette écriture ne vous trouble pas, ne vous bouscule pas, ne vous remue pas ? Il ne s’agit que de quelques extraits, tout le roman est puissant, et d’une telle fluidité que je suis très admirative pour l’auteur dont c’est le premier roman. Je n’espère qu’une chose maintenant : un autre roman.
Lien : http://dzahell.fr/?p=431
Commenter  J’apprécie          12
Un nageur en plein ciel

Le livre est découpé en deux parties : Le livre d'Amar et le livre de Lorent. Il est donc difficile de résumer le livre en ne parlant que de la première partie et pas de la deuxième, ou au contraire de parler des deux parties et d'éventer toute l'histoire. Alors, comme c'est un livre particulier, je vais faire un article particulier.



Je ne vais pas faire de réumé des cinquante premières pages, mais parler du sujet. C'est l'histoire d'une famille d'immigrés. Le père Saïd Ben Bourriche est un ancien Harki, qui lutte pour devenir un vrai Français. Sa vie oscille entre le boulot de chantier et le bistrot du soir. Et quand il rentre bourré, commencent des scènes de ménage, voire même il tape sa femme Zakia. Et il y a les enfants Noria, Sonia et Amar. D'ailleurs la première partie est vue par les yeux de Amar. Il raconte des morceaux de sa vie, ou du moins ce qu'il en interprête.



Et comme tout ce que racontent les enfants, c'est parfois imagé, parfois poétique, parfois drôle, parfois triste, parfois cruel, parfois poignant. La première partie qui s'appelle donc Le livre d'Amar est très bien écrite. On a vraiment l'impression qu'elle est écrite par un enfant de dix ans. Et, de souvenirs en ellipses, d'impressions en sentiments, Amar nous montre ce qu'était la vie d'un enfant, balotté entre son appartement minable et le bar où son père se saoûle, entre le sanatorium où on est sensé soigner sa soeur Sonia et l'école avec les copains et les bétises.



Et puis, il y a le livre de Lorent, quelques dizaines d'années plus tard. Les espoirs du père de devenir français ont laissé des enfants sans racines, sans forcément d'amertume, mais sans aucun lien auquel se raccrocher. Lorent est le neveu d'Amar, le fils de Noria. Noria est à l'hôpital, la famille se donne rendez vous, se réunit, se ressoude. Le ryhtme de l'écriture change, plus directe, plus franche, plus violente aussi. On retrouve la cadence des chansons rap dans cette deuxième partie, comme pour marquer aussi la différence de vie entre hier et aujourd'hui. Amar est là, lui aussi; il est devenu l'oncle, comme un modèle, un repère. En grandissant, il a gardé cette habitude de raconter des histoires. Et Lorent s'en est servi. Et puis arrivent les dernières pages, et des frissons me parcourent l'échine en essayant de me tirer au moins une larme ... Dur.



Au global, c'est un livre très stylisé et totalement à part. Ce n'est pas un livre policier, ni un roman noir, mais une chronique familiale, sociale et dramatique. Parfois un peu difficile à suivre tant les ellipses et les rêves d'Amar passent d'un sujet à un souvenir, mais indéniablement très agréable à lire. Et aussi très intéressant. Alors, comme c'est un livre de poche, qu'il ne coûte pas cher, et qu'il est court, faites donc ce petit voyage dans la famille de Lorent. Cela fourmille d'anecdotes et de personnages si réalistes avec une fin très réussie. J'espère que ce livre annonce la naissance d'un auteur ... un futur grand.
Lien : http://black-novel.over-blog..
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Lorent Idir (6)Voir plus

Quiz Voir plus

Arsène et Coquelicot

Quel âge a Mirabelle?

10ans
14ans
50ans

5 questions
5 lecteurs ont répondu
Thème : Arsène et Coquelicot de Sylvain LeveyCréer un quiz sur cet auteur

{* *}