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Citations de Loÿs Delteil (61)


Une femme assise sur un coin de yacht, abritée du soleil par la toile grise de la tente, le buste érigé, les genoux recouverts d'un plaid, vêtue d'une chemisette claire, monochrome; le cou sanglé, le chignon jaune, lourd et bas, coiffé d'un minuscule canotier qui exagère la mode... Derrière la rampe ouvragée du bastingage, la mer bleue, d'un bleu sourd, vaguement laiteux, où quelques sinuosités blanches indiquent le mouvement des vagues... et le ciel pointillé du même bleu et de blanc à l'horizon... Un steamer vogue au loin, empanaché de fumée noire.
« Cela n'a pas de titre ; mais l'attitude hautaine de cette lemme sur le décor simple, le profil de ce visage où l'oeil marque une petite tâche d'un bleu dur, cette silhouette nue parle et synthétise le roman.
« Oh ! pas de regard loin ! pas de songerie ailée vers le rivage qui disparait où celui qui va naitre. vers le vaisseau de là-bas qui charrie des attentes, des regrets, des vies humaines !.,. Cette femme tout près d'elle-même, dressée dans son égoïsme orgueilleux, reine du yacht, dominatrice de celui qui le possède et le gouverne, dédaigneuse des paysages ; cette princesse, c'est la maîtresse grande dame, la maitresse sans entrailles, mais d'élégance noble, d'orgueil et de luxe.
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Mais l'artiste est en recherche d'autres figures devant lesquelles s'exerce sa bonhomie ou sa malice, sa finesse de vision, sa pénétration des catégories sociales : femmes au saut du lit, au tub, à leur toilette, l'actrice en voyage parmi ses malles et ses caisses, ses corsets et ses chapeaux, l'actrice sur la scène, gantée, empanachée, prompte au jeu de l'éventail et à la répartie, femmes qui lisent un livre, une lettre de deuil. En voilà une d'un autre genre, l'horrible créature qui peut être une chanteuse de bas-concert, ou pis encore, si l'on en croit une annotation de Raffaëlli lui-même.
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Avec quelques autres artistes, avec jean-François Raffaélli surtout, il en a
été tout autrement. Ce maître-graveur a employé, pour traduire sa pensée, la gravure au repérage, et a donné par cela même un regain d'intérêt à l'estampe en couleurs, en apportant une note nouvelle et savoureuse, tant par une facture très personnelle que par son talent si primesautier et si sensible devant les miséreux et les petites gens.
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En 1883, Besnard quitta Londres et vint habiter cette petite rue Guillaume Tell si calme et si tranquille qu'on dirait un coin de province oublié aux confins de Paris. C'est là qu'en 1883 Paul Gallimard vint lui demander d'illustrer l'Affaire Clémenceau d'Alexandre Dumas. Cette interprétation à l'eau-forte de ses propres aquarelles allait le libérer complètement de l'influence d'Alphonse Legros. Il dut abandonner, en effet, la technique linéaire de ses débuts pour chercher dans la variété des morsures une évocation plus directe de la couleur.
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Il quitta la Villa Médicis le 39 décembre 1878, en dépit d'une ancienne tradition qui voulait qu'on attendit, pour rentrer en France, l'apparition des
premières feuilles aux platanes du Pincio. On lui garda quelque rancune de cette hâte qui pourtant n'était pas sans excuses. Sa mère, qui l'avait suivi à Rome au début de sa pension, était alors sur le point de mourir à Lyon. Et, comme Ingres, jadis, sous la Porte del Popolo, il allait au-devant d'une fiancée, Mlle Charlotte Dubray, à qui il avait été présenté, en 1875, lors de son passage à Rome. Cette jeune fille, qui l'attendait depuis trois ans, était la fille du sculpteur Gabriel Vital Dubray et statuaire elle-même. Ses envois au Salon des Artistes Français avaient déjà consacré sa réputation et des commandes importantes l'appelaient à Londres. Le jeune ménage vint donc se fixer en Angleterre au printemps de 1879.
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Les eaux-fortes d'Henri Leys, exécutées un peu comme de savants et prestes croquis à la plume, ont beaucoup de saveur en raison de leur puissance et de leur netteté de facture, ainsi que par une certaine étrangeté mêlée de sérénité qui prêtent un caractère particulier à des scènes évocatrices de temps lointains.
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Avec Henri Leys, l'eau-forte originale a reconquis, vers 1860, ses lettres de noblesse en Belgique, et à ce titre déjà, l'oeuvre de ce beau peintre-graveur flamand doit trouver place ici.
Les planches de H. Leys — du baron Leys — eurent d'ailleurs un très réel succès presque dès leur apparition, succès qui fut en quelque sorte unanime et dû tout autant à leur mérite propre qu'à la grande notoriété dont le "peintre" jouissait à juste titre.
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L'Artiste et le Monde Dramatique publièrent aussi quelques-unes des lithographies de Paul Huet; l'une d'elles, la "Fantaisie", a eu le don d'émouvoir tout particulièrement G. Hédiard, qui a écrit que " si dans l'oeuvre entier de P. Huet il ne fallait garder qu'une seule pièce, je crois — ajoutait-il — que je n'en choisirais pas d'autre ".
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Comme lithographe, Paul Huet est un coloriste aux effets un peu trop composés parfois, mais généralement bien compris et merveilleusement exprimés: plus séduisant, plus vrai surtout qu'Eugène Isabey, chez lequel le métier prime avant tout le sentiment, Paul Huet a dans ses lithographies plus de chaleur et de poésie que Bonington, dont il ne possède d'ailleurs pas toujours l'exquise délicatesse.
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C'est à partir de 1827 que Paul Huet commença à exposer aux Salons comme peintre, c'est-à-dire qu'il débuta la même année que Corot, et trois ans avant Jules Dupré qui précédait lui-même Rousseau dont la première exposition date de 1834; il se trouvait donc à l'avant-garde du mouvement romantique, auquel il resta toujours scrupuleusement fidèle, en dépit des nouvelles évolutions de l'art pictural; le nom de Paul Huet se lit ensuite sur les livrets suivants, en 1831 et en 1833, et presque sans interruption enfin, jusqu'à sur celui du Salon de 1869, année de sa mort; comme graveur, il ne figura que rarement dans les expositions officielles ; on retrouve cependant la nomenclature de quelques-unes de ses oeuvres gravées, aux Salons de 1834, de 1835, de 1865, enfin de 1869.
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L'oeuvre gravé et lithographié d'Eugène Carrière bien qu'assez restreint, est mal connu en raison de l'idendité des sujets qui le composent et qui jettent alors le plus souvent de la confusion dans l'esprit des amateurs en l'absence de tout catalogue raisonné; celui que nous établissons aujourd'hui comprend en tout — nous espérons n'avoir rien omis — six eaux-fortes et pointes sèches et trente-sept lithographies.
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Que d'intensité dans l'expression, d'intelligence dans le modelé, de compréhension de l'esprit sous la forme extérieure, de tenue, d'harmonie, de style enfin, dans cette magnifique lithographie de Verlaine! Que de grandeur synthétique et d'intensité grandiose à la fois dans la technique de cette oeuvre obtenue par la combinaison de deux pierres, sur lesquelles le lavis, que Carrière sut manier avec tant d'originalité et de maîtrise, cisèle et peint à la fois le curieux visage du poète.
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Les qualités qui font le charme et le mérite des œuvres peintes d'Eugène Carrière, se retrouvent encore plus intenses dans ses lithographies, ou hormis quelques pièces d'intérêt secondaire, sur lesquelles il n'y a pas lieu d'insister, on rencontre des chefs-d'oeuvre au sens absolu du mot.
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Eugène Carrière a tout à la fois — constatons-le dès maintenant pour n'y plus revenir — des admirateurs passionnés l'exaltant et le proclamant un maître exceptionnel de sa génération, et des détracteurs qui vont jusqu'à nier son indiscutable originalité, en la qualifiant dédaigneusement de « procédé ».
Une telle disparité dans les jugements est faite pour surprendre; elle n'est en tout cas, nullement justifiée. Il semblerait en effet, que l'art de Carrière tout de tendresse et tout en nuances — qu'il s'agisse de ses peintures ou de ses lithographies — dût réunir l'ensemble des suffrages des connaisseurs. On s'imagine difficilement l'indifférence de l'homme de goût, en présence de ses meilleures œuvres d'une volonté et d'une émotion si pénétrantes dans leur gamme quasi-monochrome.
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Décoré en 1831, nommé officier de la Légion d'honneur en 1846 et commandeur du même ordre en 1855, à la suite de l'Exposition Universelle, ou il remporta un véritable triomphe avec l'exposition de 35 de ses toiles, élu enfin Membre de l'Institut en 1857, après des échecs réitérés, Eugène Delacroix traina à la fin de sa vie une existence maladive et isolée ; en 1863, se trouvant à Champrosay, il tombait plus gravement malade et ramené à Paris, à son atelier de la rue de Furstenberg, le 13 août 1863, à 7 h. du matin, il mourait n'ayant à son chevet que sa gouvernante Jenny Léguillon.
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Nous avons fait allusion plus haut, aux débuts de Delacroix dans le domaine de l'estampe, en 1814 pour l'eau-forte, en 1817 pour la lithographie : l'on doit se rappeler que Delacroix n'avait que 19 ans lorsqu'il prit le crayon lithographique, certainement poussé par l'attrait d'un procédé naissant, épousé par tous les artistes : Ingres, C. et H. Vernet, Géricault, Gros, Guérin, Denon, Charlet ; en réalité c'est en 1825 seulement qu'il s'affirme un maître, avec une lithographie qui restera une des plus caractéristiques de son oeuvre, Macbeth consultant les Sorcières ; le mouvement, l'effet, le caractère, l'imprévu de la facture, mélange de crayon et de grattoir, tout se trouve réuni dans cette fort belle planche.
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Nous nous étions habitués à l'entendre parler de sa vieillesse anticipée. Dès l'âge de trente ans, il se disait déjà affaibli et usé. Il s'entourait physiquement de mille précautions hygiéniques, et moralement il affectait quelques formules sceptiques, qui semblaient indiquer un certain dédain, un certain dégoût de la vie ; mais en réalité, nul n'avait un esprit plus juste, plus alerte et plus actif, nul ne portait un cœur plus ouvert à l'amitié et plus fidèle aux souvenirs de jeunesse ; c'était une âme sensible et tendre, doublée d'une imagination très-vive, et tout cela tempéré par une raison qui brochait sur tous ces sentiments et qui se les assimilait avec constance et avec délices.
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Eugène Delacroix était assez grand, maigre et un peu frêle, mais bien pris dans sa taille, élégant de tournure, et distingué de manières. Il avait les cheveux d'un noir de jais, les yeux vifs/ la bouche bien ornée, le sourire aimable et spirituel ; son teint était pâle et bilieux, et sa figure paraissait petite sous ses cheveux touffus et soyeux.....
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C'est en Italie, où il resta une première fois jusqu'en 1824, que Ingres grava son unique eau-forte et exécuta quatre des rares lithographies qu'il ait faites. L'eau-forte, insuffisamment connue en raison de sa rareté, est une des belles œuvres du XIXe siècle, presque une exception à la date où elle fut tracée : 1816. En présence de cette oeuvre, traitée avec une sérénité faite de savoir, de distinction et de charme, on se prend à regretter que Ingres à l'exemple de Van Dyck ou de Delacroix, n'ait pas plus souvent manié la pointe, ou à son défaut, le crayon lithographique.
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L'oeuvre gravé et lithographié d'Ingres est d'ailleurs fort restreint: au total, une eau-forte et huit lithographies; si intéressantes que puissent être ces neuf estampes, elles ne pouvaient faire l'objet d'un volume spécial, nous lui avons alors adjoint, tout naturellement, l'oeuvre d'Eugène Delacroix.
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