Louis Blin

Je sors énervé de cette lecture.

Pourtant, la première partie de ce livre est indubitablement intéressante, riche et cultivée.

Même s'il y a des assertions sinon fausses, du moins douteuses, qu'une mise au conditionnel

En revanche, la seconde m'a agacé fortement.

Outre le ton professoral, on ne se refait n'est-ce pas Monsieur le Docteur ?, l'auteur oublie que les aventures de Tintin, ne sont des ouvrages ni d'Histoire ni de géographie, surtout lorsque Hergé invente le Khemed, notamment pour prendre de la liberté vis-à-vis de ces deux matières, certes très respectables.

De plus, si on s'amusait à retirer les mots, leur famille ou leurs synonymes de : racisme, eurocentrisme, caricature, ignorance, absurdité, erreur grossière, bêtise, stéréotype, inculture, méconnaissance, on ne serait pas loin de diviser par deux le texte (c'est caricatural bien sûr !).

L'auteur accuse clairement Hergé de responsable du racisme de l'Européen lambda, vis-à-vis du monde arabo-musulman. Il aurait même pu l'accuser d'être responsable des attentats récents, notamment ceux perpétrés à Bruxelles. Certes, le livre était déjà sorti.

L'auteur accuse Hergé de ne pas être allé en Arabie Saoudite. Et alors, peut-on reprocher au Douanier Henri ROUSSEAU ses toiles, sous prétextes qu'elles sont par construction même naïves, fausses, caricaturales, eurocentrées ...

En fait, l'auteur Arabo-centré reproche à Hergé d'être eurocentré. Amusant, n'est-il pas ?

Par ailleurs, tout Européen qui se respecte est en droit de traiter Hergé de raciste vis-à-vis des Européens, qu'il s'agisse des policiers (Dupondt), des savants (Tournesol, Calys...), des divas (Castafiore), des marins (Haddock), des bons (Tintin), etc.

Sans être tintintégriste, il y a des limites qui pour moi ont été largement dépassées dans la dernière partie du livre.

C'est pourquoi j'ai mis deux étoiles, c'est la moyenne de quatre étoiles pour la première partie et zéro pour la seconde.

Une fois encore, ne jetons le bébé avec l'eau du bain, la première partie mérite d'être lue. Pour la seconde, armez-vous de patience et de persévérance.

Louis Blin restitue toute la complexité des positions de Victor Hugo. Ni procès en sorcellerie, ni panégyrique béat : le lecteur sort de ces pages avec une compréhension affinée et une vision très incisive de l’évolution sinueuse du poète sur cette question. Un éclairage précieux sur un pan méconnu de la personnalité de cette figure majeure de notre patrimoine littéraire. Entre le Victor Hugo qui conspuait naguère la “barbarie mahométane” et celui qui pleure en vers sublimes la mort du “divin Mahomet”, l’écart est celui d’un abîme que ce livre passionnant aide à combler.
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