Louis-Clément Renault

Biographie :

Né dans un quartier populaire de Poitiers on combina les prénoms de ses grand-pères pour en faire « Louis-Clément ». Venu au monde avec une infirmité, qui le fit souffrir autant physiquement que moralement, il grandit dans des conditions matérielles difficiles qui empirèrent encore en 1936 après la mort prématurée de son père, lequel ne s’était jamais remis des horreurs vécues pendant la première guerre mondiale.
A partir de là, l’enfant chétif, plus tard l’adolescent roux, boiteux et complexé (« patte de pie ») et enfin l’adulte, va développer une énergie hors du commun pour assurer à sa mère et à sa sœur Suzette, le minimum pour survivre, ensuite à sa famille, le confort matériel et la sécurité qui lui ont tant manqué.
Curieux de nature, il note et commente dès 1938 et jusqu’en 2010 dans son journal personnel les évènements qu’il vit et ceux qu’il suit dans les médias. Ce récit, souvent détaillé et enrichi de quantités de documents, voire d’objets, constitue un témoignage rare sur la vie quotidienne en Poitou-Charentes au cours du siècle passé. Son suivi au jour le jour de la guerre 39-45 à Ruffec, ville proche de la ligne de démarcation, ville de tous les trafics, et dans la région, de Poitiers au Limousin ou aux poches de l’Atlantique, reste une référence. La chaîne BBC History consacrera un article à ce « résistant malgré lui ».
Louis-Clément, quoique brillant élève, ne pouvant se permettre le luxe d’aller à l’école, apprendra sur le tas et dans les cours du soir, obtiendra son certificat d’études, vivra de petits boulots, deviendra libraire, par passion, puis comptable, par raison. Avant de se fixer en 1959 à Cognac, où il deviendra directeur du personnel puis directeur financier des cartonneries Godard et fils, il tentera sa chance à Ruffec, à Sanary-sur-Mer, en Touraine, en Algérie… avec Marcelle, son « épouse préférée » et bientôt leurs enfants Pierre-Louis (1954-1955), Elisabeth (1957), Jean-François (1960), Mireille (1961) et Dominique (1962).
A Ruffec, puis à Louzac Saint-André, Louis-Clément s’engagera avec ferveur dans la vie associative et communale. Il organisera conférences, courses cyclistes, concerts, visites culturelles et mille autres activités… autour des traditions régionales, de l’opérette - qu’il adorait chanter et entendre -, du camping-caravaning, de la pêche à la ligne, de la belotte. Pendant longtemps il fut le correspondant local de différents journaux.