Roi Louis XIV

Pour qui a étudié ou se passionne pour le règne absolutiste de Louis XIV, ses « Mémoires » sont un trésor.



Le jeune souverain s’est plié à l’exercice de les écrire consciencieusement pendant les premières années de son règne personnel, à partir de 1661, et a ainsi offert aux historiens une source inestimable et authentique. Louis XIV, tout jeune qu’il fut alors, était déjà très expérimenté, lui que le Destin avait nommé roi à l’âge de 5 ans pour régner sur le royaume de France pendant plus de 72 ans !



Passionnants à lire, les « Mémoires » de Louis XIV ne sont en rien une justification de sa politique même s’ils nous permettent de mieux comprendre ses choix stratégiques. Non, Louis XIV, en couchant sur le papier ses actes et réflexions politiques, poursuit un but et des plus nobles : l’enseignement. Par la transmission de son « savoir-faire » et son analyse des problématiques de l’Etat, le souverain français veut léguer au Dauphin les principes fondamentaux du métier de roi. Louis XIV se révèle ainsi non seulement écrivain, mais aussi économiste, stratège, diplomate et plus que jamais prince.



Par cette œuvre, Louis XIV se révèle bel et bien un homme lettré ; sa plume, quoiqu’académique, ne manque pas de charme ni son style d’éloquence. Le lecteur prend, à les parcourir, le même plaisir qu’à lire Saint-Simon, la majesté du propos en plus, le cancan en moins.

Ces mémoires de Louis XIV, dictées et vérifiées par lui, couvrent la première partie de son régne (de 1661 à 1668). Ils m'ont permis de dépasser l'approche qui est trop faite de lui en recourant a la relation de ses conquêtes féminines ou s'attardant à l'hygiène et aux moeurs à Versailles...

Ici, c'est l'homme qui se livre. Ces mémoires sont écrites afin d'éduquer le dauphin dans sa future tâche.

Il nous parle de l'état de la France lorsqu'il décida d'exercer le pouvoir : les finances, les cabales, les conséquences de la guerre, l'éparpillement du pouvoir.

Conscient de gouverner par la volonté divine, il entend à présent décider seul, de contrôler tout sans le recours à un premier ministre. Tous les pouvoirs sont concentrés en ses mains, il veut tout surveiller : le législatif, l‘exécutif et le judiciaire. Il lui faut rétablir l'ordre.

Il se montre travailleur, considérant sa tâche comme un vrai métier, conscient de devoir le faire tant pour sa gloire que pour le bien de ses sujets.

La relation chronologique de ces premières années est accompagnée de conseils, et enfin de réflexions politiques sur ce qu'il nomme « le métier de droit ».



Suit le texte de son projet de harangue de 1710 durant l'année guerre de succession d'Espagne où il se montre roi guerrier faute d'avoir vu la trêve bafouée par ses adversaires.



C'è livre se clôture par des lettre de Louis XIV adressées à diverses personnes: le pape Alexandre VII (lettre assez hostile au pape), Colbert, Vauban, Philippe V et d'autres.

La dernière, écrite quelques jours avant sa mort est adressée au futur Louis XV



Tout cela m'a fort intéressé

Comment conserver la moindre objectivité en rédigeant cette chronique ? Vous commencez à connaître mes goûts quelque peu éclectiques : Bridget Jones & Hannibal Lecter sont mes idoles mais j’aime également le grand roi guerrier et sa solide éducation militaire faite par Turenne, ses longues correspondances avec le Maréchal de Vauban… Mille pardons, je m’égare mais, vous l’aurez compris, Louis XIV est un peu mon « crush » comme diraient les jeunes !



L’ensemble de ce livre peut paraître rebutant à certains… J’avoue que l’ancien français, les tournures de phrases « qui manquent de rondeur » et sont très lourdes par moment peuvent déboussoler le lecteur et lui faire lâcher ces Mémoires. Quel dommage ! Car si l’on passe au dessus du style du XVII-XVIIIème siècles, on pousse les portes du royaume de France et de la complexité de son fonctionnement…



En 1661 – date de début de ses Mémoires -, Louis XIV a vingt-trois ans et il prend personnellement le pouvoir après la mort du Cardinal de Mazarin. Sa première décision est de supprimer la charge de ministre principal, probablement autant par peur de se laisser influencer que pour avoir la haute main sur son propre règne. Il s’adresse à son fils, le Dauphin, prétendant officiel à la couronne, qui aura la charge du royaume à sa mort. Louis XIV lui détaille les nombreuses tâches qui incombent au roi et la pénibilité de la charge… Il tente de lui faire comprendre que l’autorité est essentielle pour que l’État ne vacille pas mais qu’il ne faut pas pour autant oublier de composer avec les sujets du royaume, l’Église et les autres puissances européennes. Il tente également de lui expliquer ses propres actions militaires – non pour se vanter, mais bien pour expliquer comment et pourquoi il a structuré son armée et toutes les institutions et charges qui participent de la sphère militaire -. Il n’oublie pas de détailler le jeu des alliances à travers la politique matrimoniale que l’on ne doit pas négliger et oublier… Enfin, Louis XIV parle des finances de l’État – inutile de vous rappeler qu’il s’agit véritablement du nerf de la guerre et que, pendant son règne, les caisses de l’État sont vides et que la dette ne cesse de croître. On brasse donc les années du règne du roi soleil et on tente de comprendre le fonctionnement de l’État et la charge de roi



En revanche, à travers les écrits de Louis XIV pour son fils, ne cherchez pas de la tendresse, il n’y en a pas, on n’est pas là pour ça ! C’est très sérieux, c’est certes une transmission de valeurs et d’idées mais on ne ressent aucun sentiment – même lorsqu’il parle de la naissance de celui-ci !



Ces trois cent et quelques pages ne sont pas seulement instructives, elles vous emmènent véritablement ailleurs, comme le ferait un roman ! J’ai pris un réel plaisir pendant ma lecture. Certes, même pour les amateurs d’Histoire, ce recueil de pensées n’est pas forcément facilement abordable. Mais si vous sentez que vous vous noyez, n’hésitez pas à prendre le temps, à lire quelques pages de temps en temps : la patience est une qualité pour les lecteurs autant que pour les monarques !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...

Les mémoires de Louis XIV , sauvées du feu un soir de 1714 par le lieutenant de Noailles, les notes militaires et les Mémoires seront déposées à la Bibliothèque du roi, le 10 octobre 1749, le reste le 6 septembre 1758.



Même si ces Mémoires n'ont pas été rédigées, stricto-sensu, par Louis XIV, le roi a inspiré ses assistants.

C'est une ébauche d'une vaste œuvre collective, sans aucune idée politique ou morale, destinée à l'éducation du dauphin comme "futur roi de guerre".



Idées et style surannés , pour se plonger dans la monarchie du XVIIe siècle.

"Nec pluribus impar" (supérieur à tous), cela dit bien ce que cela veut dire.



Ses mémoires adressées à son fils, ont pour vocation de le guider dans son futur rôle de roi. En fait, cela a dû surtout servir son petit fils Philippe V d'Espagne qui n'était pas destiner à régner.

Louis XIV exprime ses sentiments sur la gouvernance d'un Etat tel qu'il le conçoit. Il y fait part de ses expériences, rarement de ses erreurs. Ces actes sont enseignés de manière importante et il fait part de ces principes qui sont fondamentaux dont il a fait usage lors de sa gouvernance.



Dans ces mémoires, on trouve aussi une partie de son action lors de la guerre de Hollande (1672-1678), surtout les deux dernières années. De sa stratégie (et non celle de ces généraux) pour les différentes batailles et surtout celle de Maestricht. Il conclue par les difficultés du traité de Nimègue et de la mauvaise foi des belligérants (surtout anglaise).



Un ouvrage qui est un chapitre de l'histoire fort intéressant.

Manière de montrer les jardins de Versailles est un petit livre par sa taille 11,6 x 21 cm et par son nombre de pages, mais grand par son illustre auteur.

En effet l'auteur n'est rien de moins que Louis Dieudonné de Bourbon, plus connu par son numéro "professionnel" de Roi, XIV. Donc Louis le Quatorzième, daigne prendre la plume pour expliquer à ses hôtes vivants -et à la postérité- comment il sied de découvrir les allées, les fontaines et les bosquets - les "appartements verts"- du vaste, magnifique et majestueux -forcément majestueux avec un tel Maître d'oeuvre- parc du Palais de Versailles.

Ce petit guide de visite de luxe offre un style très "Grand Siècle", mais ce n'est pas déplaisant. D'ailleurs -si on me permet cette comparaison- les guides touristiques qui, à notre époque, mènent -le parapluie haut et la voix forte et décidée- les troupeaux de gentils touristes, ont aussi un phrasé un peu sentencieux et un vocabulaire livresque.



Même si le style d'écriture de ce livre n'est pas "en phase" avec celui de notre époque il évoque à merveille cette volonté de majesté théâtrale, de perfection formelle qui est au coeur même des jardins à la française, et, aussi, de Louis XIV et de son règne.

Il ne faut pas oublier, non plus, au-delà de la gloire de ce roi, tous ceux qui, anonymes ou non, eurent leur part dans cette prestigieuse réalisation paysagère : Le Nôtre, talentueux metteur en scène de cette nature disciplinée, les ingénieux fontainiers qui accomplirent des exploits pour faire venir l'eau et maintenir les nombreuses fontaines, et, derniers mais non les moindres, les jardiniers sans lesquels tout cela ne serait resté qu'à l'état de plans et de "bois sauvages" (comme on disait à l'époque).



"Le livre est agrémenté d'un superbe portfolio comportant les 24 tableaux de la galerie des peintres Cotelle à Trianon représentant les bosquets du jardin de Versailles."

Je suis persuadée, bien que l'éditeur n'en dise rien, qu'il s'agit là du "Journel secret de Louis XIV" publié en 1998 par François Bluche,

https://www.babelio.com/livres/Bluche-Le-Journal-secret-de-Louis-XIV/146782/41portee=editeur&desc_smenu=l,

d'abord présenté comme authentique puis avoué comme pastiche (France Inter, 19/10/1998).

Même début, même fin, révélations surprenantes sur nombre d'énigmes historiques -mariage Maintenon, masque de fer et autres- étudiées pendant des siècles par les historiens, ce qui n'aurait pas été nécessaire s'ils avaient eu ce Journal à disposition.

Un plus pour cette édition avec l'ajout de peinture représentant les différentes étapes des Jardins.