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Citation de Clairoche


Sous la langue allemande drue roulant au-dessus de la foule, elle saisit des nuances et tendit l'oreille pour entendre ce qui semblait un bourdonnant murmure, le chant singulier d'une quelconque autre foule.
Ce son grave devint presque assourdissant et les bouchers quittèrent en file indienne leurs sièges au premier rang pour monter sur le podium, se mirent en formation et entonnèrent leurs chants. La plupart étaient des hommes à la forte carrure, mais pas tous. Certains étaient maigres et nerveux. Leurs voix fusaient au-dessus de la foule. Le son jaillissait de leurs poitrines et de leurs ventres amples. Les gerbes de musique se déliaient et sortaient en un flot d'énergie des hommes aux muscles tendus. Ces instruments, leurs voix, élevaient un mur de mélodie palpable. Delphine les observait, ses pensées voguant à la dérive. Elle se mit à écouter au-delà du chant. Bientôt, elle n'entendit pas chanter, pas du tout, mais ne vit que les bouches des hommes s'ouvrir et se fermer en chœur, en un grondement, à la manière d'un rassemblement d'animaux dans un zoo.
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