- quand père s’est assis avec moi, au milieu de tous ces livres, et qu’il m’a expliqué pourquoi les non - élites ne pouvaient pas y accéder, j’ai été convaincu. Dans l’absolu, ils n’en n’ont pas besoin. De plus, ce serait dangereux pour eux : l’ignorance est une bénédiction. Si les gens venaient à avoir les livres chez eux, ils pourraient décider de ce qui est bon pour eux….
Les paroles s’envolent. Les écrits restent. Lire vous permettra de connaître la vérité. De ne plus vous laisser aveugler comme vous l’étiez auparavant. Lisez, chères Française, chers Français ! Lisez et rejoignez ce combat qui est aussi le vôtre ! Ce combat pour la liberté ! Ce combat contre l’ignorance et l’obscurantisme !
C’étaient des êtres humains. Ils avaient la parole, ils avaient la lecture, et ils étaient, plus que tout, vivants.
Victor Hugo disait : « Lire c’est boire et manger. L’esprit
qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas. »
Ainsi je me demande un peu plus tous les jours, les
gens sont-ils si maigres qu’ils ne peuvent plus vivre ? Je les
regarde déambuler depuis la vitrine de mon magasin vide,
tous pressés, quelque chose à la main. Ils n’ont plus que
leur tablette… mais jamais un livre. Jamais.
Je pense être le dernier. Le dernier libraire de Paris…
que dis-je ? Du monde entier. Les bibliothèques, physiques
ou virtuelles, ont toutes fermé il y a quelque temps
déjà. Les médiathèques, faute de fréquentation, ont été
démolies et transformées en fast-food ou en distributeurs
de vêtements. Le taux d’analphabétisme a augmenté de
trente-cinq pour cent depuis les années 2020 et même avec
les sites éducatifs, rares sont les enfants qui apprennent
encore à lire.
Tout comme l’homme, l’androïde personnel ne pouvait être conçu et marcher le même jour.
Ça ne prenait pas neuf mois, mais avant qu’il puisse être complètement indépendant physiquement, on devait laisser le temps aux cellules de la moelle épinière humaine de se connecter aux nerfs artificiels et à la batterie à hydrogène, qui se trouvait dans un cœur en carbone et en tissus animal.
- Il m'avait transformé, ainsi que ma soeur. Il nous avait "étudiés". J'étais un chien qui devait choisir entre manger ou mordre la main qui le nourrissait. (p.170)
- C'est vraiment scan-da-leux.
- Pourquoi découpez-tu le mot ainsi ?
- Pour le rendre vivant.
- Alors les mots sont morts ?
- Ils le sont tous jusqu'à ce que tu les exprimes : que ce soit en les disant, ou en les lisant. Un mot n'a pas d'âme, Sébastien. Un mot, c'est un mot. L'âme, c'est toi qui l'as. (p.120)
Les "sans-tablette", c'est ainsi que l'on nommait les marginaux, les parias de cette nouvelle société. (p.13)
...une rentrée d'argent supérieure à 500 digicoins alimente le compte. Autrement, elle s'éteignait à jamais et une alarme indiquait aux autorités que vous étiez devenu un sans-tablette. Il fallait être rentable dans la société de 2112, ou disparaître. (p.14)
- Cette pièce qui vient de commencer s'intitule La Rébellion, et vous en êtes tous les deux les auteurs. Nous n'en sommes que les acteurs, prêts à exaucer votre volonté à chaque instant. (p.154)